Sugarland : Kyan Khodanji vous explique l’intérêt du film en brainterview

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A l’heure où le sucre a envahi notre vie, découvrez la brainterview du Cerveau avec Kyan Khodanji pour Sugarland, sorti en salles mercredi 24 janvier, dont il est le narrateur. 

A l’occasion de la sortie du film Sugarland le 24 janvier en salle, le Cerveau a rencontré le charismatique Kyan Khodanji, voix-off de ce documentaire pas comme les autres.

Une brainterview sucrée, autour du travail de l’acteur, auteur et scénariste et ce qui l’a attiré dans ce projet atypique, loin de Bloqués, Bref ou ses spectacles.

Celui que l’on connait comme un hyperactif drôle et décalé s’est impliqué dans un documentaire australien très engagé sur le sucre. Oui le sucre. Cette denrée si douce et addictive qui a pris beaucoup de place dans notre alimentation occidentale et qui est à l’origine de beaucoup de maladies graves, comme le diabète.

A l’heure du manger sain et du bio, du sans gluten et tout vegan, dans Sugarland, on cherche à comprendre concrètement les méfaits du sucre sur notre organisme et comment ce dernier s’est immiscé autant dans notre vie. Un documentaire choc à voir en salle, qui ne laissera pas insensible en fin de visionnage, pour son ton décalé mais aussi tout ce qu’il dévoile sur cette denrée que nous chérissons tant.

Sugarland qu’est ce que c’est ?

Pour ceux qui n’ont pas entendu parler du film, Sugarland est l’expérience inédite et décalée de Damon Gameau, réalisateur australien, qui s’est infligé un régime riche en sucre pendant soixante jours. Sans sodas, glaces ou confiseries. Juste en avalant uniquement des aliments considérés comme sains : yaourts 0 %, barres de muesli, céréales peu sucrées, smoothies, jus de fruits, plats préparés… Des aliments annoncés comme bons pour la santé. Et pourtant…. En deux mois et tout le long de l’enquête le spectateur va découvrir qu’au final le sucre a envahi notre vie et se cache là où on ne s’y attendrait même pas. Sans compter les méfaits de cette expérience, bien que très drôle et dédramatisée, sur l’organisme du cobaye, qui aura été suivi tout le long de son enquête par des spécialistes de la nutrition et des médecins.

Un film à la mise en scène ludique, rythmée et à l’image de la génération pop-culture, qui lève le voile sur les méfaits et pratique d’une industrie économique et sucrière, sans culpabiliser ceux qui le découvrent, entre -l’Australie et l’Amérique – pour un film universel, qui laisse un impact incontestable sur le spectateur à la sortie en salle.

Est-ce que tu peux nous expliquer ton travail en tant que voix-off de Sugarland, surtout que c’est la première fois que tu te prêtes à cet exercice. Il parait que tu n’as pas été que « narrateur » mais que tu as adapté les dialogues à ta façon, est-ce vrai ?

On m’a montré le film qui m’a tout de suite plu, j’étais très enthousiaste. J’ai donc essayé de mettre mon enthousiasme au service du film. Sur l’adaptation, on m’a tout d’abord donné un texte, parce que je ne suis pas traducteur malheureusement et surtout parce qu’il y des choses scientifiques que je ne peux pas toucher, mais il y a de l’humour. Et l’humour, australien ou américain n’est pas toujours comme le nôtre. Sur cet aspect, la production m’a fait confiance pour que je réadapte. J’ai l’impression que c’est aussi ce qu’ils sont venus chercher avec moi, un peu de mon humour. J’ai pu mettre un peu de ma dérision dans le film, tout en respectant l’intention de l’auteur.

Peux-tu nous expliquer quel est l’intérêt et l’importance que peut avoir un film pareil aujourd’hui ? Pourquoi aller le voir ?

C’est un film drôle, intéressant qui ne laisse pas indifférent et qui laisse une trace dans l’esprit. Ce qui est assez rare dans une œuvre, c’est de se dire « Ah ! je repars avec des conseils clés » parce qu’on ne sait jamais trop comment s’en sortir en fait, avec les aléas de la vie. On sait qu’on doit bien manger, mais on ne sait pas forcément comment bien manger. On sait qu’il ne faut pas manger trop de trucs, mais pas forcément quoi ou comment. C’est un film qui a une vocation d’éducation, et qui te donnes les bons éléments pour que tu puisses faire tes propres choix. Le truc avec le Sucre c’est que ça nous dépasse un peu, ça a un côté un peu addictif qui peut vite nous dépasser. Donc si tu veux passer un bon moment, et kiffer, ben va voir ce film !  Et si tu veux en apprendre un peu plus sur le sucre, c’est hyper important. Et si tu veux en plus être marqué par des images très fortes, le film est très bien réalisé. C’est une belle œuvre en soit, même sans parler du sucre. 

 

 Ce type de documentaire, on devrait le montrer dans les écoles ?

Il y a une vraie volonté de le montrer dans les écoles et à un public jeune, pour les sensibiliser. Je pense qu’il le faut oui.

En France on a pas le même rapport avec le sucre, là où on est un peu surpris c’est l’existence du sucre dans les produits sains. Il donne presque envie de changer tout de suite ses habitudes alimentaires, du coup ton rapport avec le sucre a changé ?

J’ai voulu tester, parce que je suis un peu un mec à lubies, je l’avoue, et je m’y mets à fond dans ces lubies. J’ai donc arrêté le sucre pendant 20 jours – 3 semaines, et c’est vrai que j’ai constaté les effets du sevrage, comme un addict à autre chose. J’ai eu des pulsions à 2h du mat, ou même à 14h ou 16h, j’avais des envies très souvent.

Pendants mes tournées l’année dernière, j’allais beaucoup au resto, je ne me faisais pas à manger, et j’avais toujours une envie de sucré à la fin d’un repas. Mais c’était un comportement : il me fallait ma dose, mon dessert. Du coup depuis que j’ai arrêté ben je ne prends plus de dessert. Je prends un dessert que lorsque j’en ai vraiment envie, et je sais qu’il sera formidable. Mais je n’ai plus l’envie automatique du dessert. J’ai réussi à me sevrer de ce désir constant de sucre. 

On voit des images assez folles dans ce documentaire, aux Etats-Unis notamment avec la consommation de Mountain Dew au biberon. En France on donne du coca parfois à des bébés ou petits enfants, est ce qu’on n’est pas en train de tous manger de la même manière et d’aller vers le pire ?

Les comportements s’exportent. Il faut faire attention. On est très proches des américains donc forcément à un moment donné ça va venir. C’est très facile de manger un truc sucré aujourd’hui. N’importe où je suis allé. En Asie, par exemple, il y avait une supérette, tu pouvais y acheter un KitKat. Dans le monde entier tu peux acheter un KitKat. Il y un accès systématique aux choses, qui est révélateur des comportements qui s’exportent si l’accès est similaire. Mais on reste quand même une exception, je le vois et quand on sort du film on se dit quand même qu’on a de la chance d’être en France. Même si quand on y pense, quand j’étais gamin, à la télé, on nous diffusait une pub dont le slogan était « le sucre c’est la vie ». C’est fou non ?

Dans le film, des stars interviennent dans des petits sketches pour expliquer l’histoire du sucre, de manière rigolote, comme Stephen Fry, et Hugh Jackman. Est-ce que tu penses que c’est important que des célébrités s’impliquent dans ce type de messages et documentaires ?

Libre à tout le monde de le faire. C’est une forme d’engagement. Moi par exemple j’ai décidé de le faire. J’ai invité plein de monde, pour une avant-première avec des influenceurs sur les réseaux sociaux qui ont tous été très marqués et ils le partagent à leurs communautés. C’est une forme de prise de conscience.

 

C’est une sacrée forme d’engagement de prêter sa voix à ce type de film. Serais-tu prêt à t’engager dans d’autres projets de ce style, dans le but de sensibiliser ou éduquer sur d’autres sujets de la vie quotidienne ? 

L’engagement que je fais dans mon travail est de toujours transmettre des clés pour qu’on se sente mieux. Je l’ai fait dans Pulsion, mon spectacle que j’ai joué pendant 3 ans. Je l’ai fait dans Bref aussi, quand je parlais de la dépression, quand je parlais de causes de mal-être… Il y a plein de choses en sous-texte, qui sont un message pour aller mieux, en fait. Qui décrivent le mal-être et comment s’en sortir. C’est comme ça que je m’engage dans mes projets. Je ne suis pas Coluche non plus, mais j’essaie avec le rire de m’engager dans le bien-être.

L’humour comme moyen de dédramatiser les choses et véhiculer des messages importants ?

De donner des clés. Par rapport à mon vécu aussi. Tout ce qui peut permettre d’aider les gens je suis pour et partant. 

Penses-tu que Sugarland peut aider à éveiller les consciences sur notre mode de vie et d’alimentation grâce à sa sortie en salle ? 

Je ne peux pas trop le savoir parce que je ne connais pas le futur. Mais je pense que oui, car tous les gens à qui je l’ai montré n’arrêtent pas d’en parler. C’est déjà un bon vecteur, le cinéma, et ça permet de transmettre un peu ça. Le film a pour but de rester au cinéma pour être vu – peut-être pas autant qu’un Star Wars c’est sur – mais autant que possible. Une personne peut tout changer. Il suffit d’une personne. Une mère de famille peut changer beaucoup de choses dans son comportement pour ses enfants, et ce n’est pas rien. C’est un message d’éducation fort quand même, pour les adultes, les jeunes, et même les plus vieux. 

Sugarland Bande-Annonce

Crédit photos : ©DR

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