INTERVIEW EXCLUSIVE : Iznogoud se confie.

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Le turban vert un peu de travers, les yeux hagards mais toujours aussi machiavéliques, Iznogoud a accepté de répondre aux questions de Brain Damaged. Le Grand Vizir de Bagdad réagit au décès de son créateur Jean Tabary, disparu le 18 août dernier à l’âge de 81 ans, et parle de son futur en suspens.

Brain Damaged : Depuis le 18 août dernier, vous êtes orphelin, pas trop triste d’avoir perdu votre papa ?
Iznogoud : Personnellement, pas vraiment. Ses autres personnages, en revanche, l’ont un peu plus mal vécu. Corinne est plus odieuse que jamais envers Jeannot. Bouboule ce grand goinfre, lui, n’a pas mangé son fameux énorme sandwich pendant plus de 2 jours. Ce crétin naïf de Valentin pense arrêter ses vagabondages. Quant à Totoche et son équipe de sales gamins, ils ont failli être attrapés par la police. Tous des petites natures. Le seul problème pour moi, c’est que ça peut annuler tous mes plans pour devenir Calife à la place du Calife

Mais, le décès de votre créateur vous force à renoncer à vos plans…
Pas forcément ! J’espère réellement que les enfants de Jean vont continuer à me dessiner comme ils l’ont déjà fait en 2008. J’espère un jour prendre la place d’El Passah, j’ai simplement besoin de Muriel, Nicolas et Stéphane pour y parvenir !

On sait comment vous souhaitez continuer, mais qu’elle est la genèse de votre histoire ?
René Goscinny avait imaginé une histoire où le Petit Nicolas était en colonie de vacances. L’un des moniteurs racontait une histoire inspirée des mille et une nuits où un vizir voulait devenir Calife à la place du Calife. Quand Record a demandé une histoire originale à René et Jean, René a décidé d’utiliser cette histoire et Jean a continué après la disparition de Goscinny. Preuve que je suis vraiment quelqu’un d’important, destiné à faire des choses importantes.

Certes, mais vous avez déjà échoué plus de 28 fois. Vous croyez réellement que vous allez y arriver si les jeunes Tabary continuent vos aventures ?
Je tiens à vous rappeler que j’ai réussi à devenir héro à la place d’Haroun El Passah. C’était ses aventures à lui que racontaient Goscinny et Tabary en 62 dans Record. Je n’étais alors que personnage secondaire mais le public m’a préféré moi ! Et ça a fait de moi le premier anti-héros de la bande dessinée française ! Alors, je ne vois pas pourquoi, je n’arriverai pas à piquer le titre de ce flemmard et lourdaud d’El Passah, si on me laisse l’occasion de réessayer ! Mais si je ne pas devenir Calife, je pense que rédacteur en chef de Brain Damaged, ça peut le faire !

Copyright photo: Goscinny Tabary © Éditions Tabary -2008
Propos (presque) recueillis par :

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