Happyish : Réac, sexe et réseaux sociaux

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2.5

Critique pour la nouvelle comédie décevante de Showtime Happyish.

Showtime lançait hier, dimanche soir, sa nouvelle comédie Happyish. Au départ, le rôle principal devait être pour Philip Seymour Hoffman. Malheureusement, celui-ci est décédé. La chaîne a décidé de continuer quand même, en le remplaçant par Steve Coogan, dans le role de Thom Payne, un publicitaire en pleine crise de la quarantaine et à la recherche du bonheur. Ou du moins de savoir s’il n’est pas déjà heureux mais incapable de le reconnaître. Un truc comme ça. Le pilote est un peu confus là-dessus.

1029487_1_0_prm-unit_1024x640L’idée n’était pas mauvaise, et Coogan est un bon acteur, même si on ne peut pas s’empêcher de penser que Hoffman aurait été bien meilleur dans le rôle. Coogan est si bon qu’il sauve ce pilote de l’ennui total. Happyish n’inspire pas vraiment la confiance et l’envie de continuer après ce premier épisode. Il existe quelques répliques bien senties, quelques remarques très drôles et des idées intéressantes. Mais il y en a largement pas assez et beaucoup sont éculées. On est au courant que le sexe fait vendre et attire les téléspectateurs. Mais quand la majorité de l’humour ne repose que sur des blagues en dessous de la ceinture, dont plusieurs sur les problèmes érectiles du héros, on s’ennuie très vite.

Pilote Bancal

Et ce n’est pas le seul problème de Happyish. Le pilote installe très mal la série. On comprend que Thom Payne vit sa crise de la quarantaine, et se sent menacer dans son travail par l’arrivée d’un duo de suédois, jeunes et complètement accrocs aux réseaux sociaux. Mais la série oublie de répondre à une question : Pourquoi devrait-on s’en soucier ? Pourquoi continuer à suivre les aventures de Thom dans les prochains épisodes ?

Dans la catégorie des bonnes idées mais avec une mauvaise exécution, la série joue sur le conflit des générations. Beaucoup trop souvent en une demi-heure, et sans aucune nuance. Les réseaux sociaux, c’est pas bien, les e-books, c’est pas bien, la technologie c’est le mal. Voilà ce qu’il faut retenir du pilote. Si Thom se remet en question lui-même et sa capacité au bonheur, Happyish a bien dû mal à remettre en question son personnage central et c’est bien dommage. La dénonciation du jeunisme à l’extrême dans le milieu de la pub et de l’abus des réseaux sociaux est une bonne chose, en soit. Mais la série en fait beaucoup trop et cela ressemble plus à de l’acharnement parfois de mauvaise foi contre le concept même de l’utilisation des réseaux sociaux dans la communication, qu’à une mise en garde de ces abus.

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Reste quand même à retenir le jeu des acteurs, aussi bien Coogan que Bradley Whitford, Ellen Barkin ou encore Kathryn Hahn. Ils sont tous excellents dans leur rôle et font un sans faute. A eux seuls, ils encouragent les téléspectateurs à revenir en seconde semaine. Il faut simplement souhaiter que l’humour soit moins monotone et que les dialogues soient bien meilleurs. Le pilote montre quelque fois que les scénaristes savent les écrire et ont de très bonnes répliques en réserve, on peut donc se permettre d’espérer que les épisodes suivant seront meilleurs.

Crédits Images : ©Showtime

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