Avec Maggie, Henry Hobson offre un film trop lent et barbant malgré une bonne performance d’Arnold Schwarzenegger et Abigail Breslin.

Synopsis

Alors qu’une terrible pandémie se propage à travers les États-Unis, le gouvernement impose de placer les malades infectés par le virus en quarantaine, où ils se transformeront en zombies, totalement retranchés du monde. Lorsque Maggie, 16 ans, apprend qu’elle a été contaminée, elle s’enfuit. Mais son père, Wade Vogel, est déterminé à la retrouver et à la protéger coûte que coûte, même s’il lui faut affronter les forces de police…

Métaphore malade

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Les zombies sont à la mode au cinéma et à la télévision, et ils sont désormais utilisés à toutes les sauces. Dans Maggie le mort-vivant devient une métaphore de la maladie contagieuse et incurable. Le film se concentre sur la manière dont la personne atteinte et la personne la plus proche gèrent cette fin de vie imminente et qui promet d’être douleureuse, sur plusieurs plans et pour chaque personne impliquée. Et c’est là où est l’erreur de Maggie. Les thèmes du deuil, de la maladie et même de l’euthanasie sont récurrents dans ce long-métrage. Cela aurait été aussi bien sans l’horreur souvent ratée des fameux morts-vivants. L’élément d’horreur devient alors complètement inutile et même surfait. On pourrait même accuser l’auteur de ne l’avoir ajouté que pour surfer sur la mode du Zombie. Cela aurait aussi bien marché avec une autre maladie, que ce soit un retour de la peste noire (on y est proche), ou même le sida. On retrouve aussi les mêmes stigmas contre les personnes infectés de ce Virus avec la peur des autres, l’ostracisation, la méfiance du gouvernement et les libertés que ce dernier prend pour assurer la protection des autres, perdant de son humanité par la même occasion.

Maggie souffre de nombreuses longueurs et d’une lenteur volontaire mais rarement maîtrisée. On comprend que Henry Hobson voulait une atmosphère sombre, souvent trop puisqu’il est parfois difficiles de discerner ce qu’il se passe durant les scènes de nuit. Il voulait aussi un film oppressant et anxiogène. Mais il arrive simplement à ennuyer et nous donne ainsi un film contemplatif et soporifique. Seules quelques images chocs mais bien inutiles réveilleront le spectateur qui s’endormira facilement devant les lenteurs du film, sans perdre une miette de l’intrigue durant ces micro-siestes.

Bon jeu d’acteurs

Le spectateurs passent donc 1h30 à regarder Arnold Schwarzenegger et Abigail Breslin souffrir. Heureusement, les deux acteurs offrent de belles performances et arrivent à communiquer leurs peurs, leurs angoisses, leurs doutes et questionnements. Breslin est particulièrement bonnes dans la scène où elle coupe son doigt, capable de communiquer toute la rage et le désespoir de son personnage en quelques secondes. Cependant, cela est souvent appauvri par des images aux couleurs fades et des scènes qu’il aurait fallu couper bien plus tôt. Hobson sait aussi rester à la limite du voyeurisme et tombe rarement dans le mélodrame. La fin reste cependant très attendue, on l’a devine durant les 20 premières minutes du film.

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Ainsi Maggie prouve, encore une fois, que Scwharzenegger sait jouer autre chose que les gros bras, mais sa lenteur, sa banalité dans bien des scènes et ses thèmes et sa réalisation basique fait que le long-métrage ne restera pas dans les mémoires. Une vraie déception, on sent qu’il y avait un gros potentiel mais jamais le film n’arrive à l’atteindre.

Maggie – Bande-Annonce

Crédits Images : ©Metropolitan FilmExport