Une adaptation réussie et fidèle aux Best-Seller malgré quelques libertés scénaristiques qui parfois alourdissent et tirent le film en longueur.

Hunger Games, adaptation très attendue de la célèbre trilogie de Suzanne Collins, est sortie mercredi dernier au cinéma. Dans un pays futuriste, Panem, dont les différents districts sont dirigés par le Capitole, un jeu sordide prend place chaque année. Depuis 74 ans, afin de punir la sombre époque où une rebellion explosa, chaque moisson sélectionne un jeune homme et une jeune femme de chaque district… Pour les envoyer dans une arène où ils devront se battre à mort, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. Triste télé-réalité morbide, à laquelle participe Katniss Everdeen.

Un pari compliqué

Adapter un roman à la première personne n’est pas chose aisée et le huit clos étouffant du premier tome est dur à retrouver en salle. Si cela manquera sûrement aux adeptes de la série, c’est avec justesse que le film insiste sur le fait que ces jeux sont une sordide émission. Ainsi, l’excentrique et souriant présentateur télé vient souvent donner quelques indications, commentaires et autres petites blagues aux téléspectateurs. On pourrait regretter que des coupures trop fréquentes –pour voir le juge Seneca Cane inventer quelque mauvais tour par exemple- cassent parfois le rythme éprouvant de la tuerie. On gagne en omniscience, ce qui peut plaire, ou déplaire.

Cependant, le résultat reste haletant et explosif. Les premières minutes, fortes, arrachent une larmichette. Puis, entraîné dans l’ambiance tendue des préparations au jeu, le film perd un peu de souffle… Pour le reprendre dès les premiers pas de Katniss dans l’arène, scène silencieuse et violente.

Les puristes, plus pointilleux, pourront grincer des dents sur certains costumes un peu décevants ou quelques écarts au roman de base. Ils sont cependant rares, sûrement grâce à la présence de Suzanne Collins lors de l’élaboration du film. On pourrait tout de même noter  que certaines relations passent un peu à la trappe. Ainsi, l’amitié entre Cinna et Katniss arrive comme un cheveu sur la soupe, sans réelle explication.

Mais un pari réussi

En définitive, il en sort tout de même un film très réussi et fidèle. Le choix des acteurs est judicieux. Jennifer Lawrence bouleverse rapidement, avec un jeu à la fois poignant et tendu. Mention spéciale pour son sourire forcé de fausse cruche !

Le maquillage comme les décors dépeignent un tableau proche des livres. Le contraste entre les districts et le capitole est saisissant, tant au niveau vestimentaire qu’architectural. On est frappé, presque choqué, par ce débordement de luxe et de bêtise presque naïve, quand, quelques minutes avant, la pauvreté étouffait dans le district 12. Les maisons tiennent à peine debout et les visages sont marqués et sales. En face de cela, l’explosion indécente de couleur et de meubles design du capitole est aussi horrible que merveilleuse. Comment résister face aux perruques roses, aux faux cils bleus, et aux robes vertes fluo ? Si on peut douter de leur bon goût, force est de constater que l’eye liner doré va diablement bien à Lenny Kravitz. Qui l’eut cru ?

L’aspect visuel des jeux frappe, et frappe fort. Dans des scènes de combats implacables, le spectateur est confronté à la fatalité de la mort, et sa violence.
En prenant le parti de présenter avec insistance l’aspect télévisuel des Hunger Games, le choc n’en est que plus grand. Après une hécatombe de cadavres, on se rappelle soudain que le présentateur, tout en dents et en sourcil bleu, est là, comme tous les spectateurs.

On en sort le souffle presque coupé. Puisse le sort nous être favorable, pour que la suite arrive vite !

Bande annonce

 

Crédit photo : ©Lionsgate