Séries TV : Un phénomène de mode presque cinquantenaire !

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Séries méprisées, séries bien-aimées

Outre que le Français a souvent la mémoire courte, la série télévisée a eu la particularité d’être longtemps considérée comme sous-culture, méprisée par l’intelligensia et les décideurs de la Culture avec un grand C (dont, soit dit en passant, on sait toujours pas qui c’est). Les séries, c’est juste du commercial, dit-on. Elles seraient même dangereuses pour le cinéma. Et  suite à chaque phénomène qui pousse les divers médias à s’y intéresser et à se dire que peut-être, il y a quelques choses à en tirer, la série retombe dans l’oubli médiatique, avec le mépris auquel elle est si familière, cantonnée à la couverture des magazines télévisées et autres magazines people, eux-mêmes vilains petits canards de la presse.

Un mépris peu mérité et incompréhensible quand on réalise l’impact qu’une série peut avoir sur la société. On pense toujours à 24 et son président noir ou encore Star Trek et son premier baiser inter-racial et autres idées progressistes des années 60. Mais les séries ont rarement eu besoin de secouer les choses pour être suivies chaque semaine par des millions de personnes.

Dallas, ton succès impitoyable

JR dallas time magazine engouement des sériesDans les phénomènes populaires liés aux séries télévisées, un des meilleurs exemples reste Dallas dans les années 80. Une série qui a eu le rare honneur de figurer à la une du très honorable Time Magazine. Une série qui est devenue pour le public un rendez-vous à ne pas manquer, et dont les intrigues étaient discutées le lendemain au bureau, avec les collègues et dans les repas de familles. Twitter et Tumblr n’existant pas à l’époque, difficile d’atteindre un cercle plus étendu.

L’impact va même jusqu’à des instances bien plus importantes. Durant les élections présidentielles américaines de 1980, les républicains distribuent un pins où on peut lire “Un démocrate a tué J.R.”.  Même la très digne Reine Elizabeth a tenté de savoir qui a tué J.R. Elle l’a demandé, de manière détournée, elle-même à l’acteur quand elle a reçu Larry Hagman. Ce dernier a refusé de lui répondre. Et non Obama n’est pas le premier à tenter de dénicher des spoilers à la source grâce à son statut de Président. Tout de suite, ça fait moins “cool”.

De manière un peu plus anecdotique : une cinquantaine de Sue-Ellen sont nées en France au début des années 80. Une centaine de Brandon ont vu le jour aussi au début des années 90, grâce à (ou à cause de) Beverly Hills. A titre de comparaison, en ce moment, nous ne sommes qu’à deux Khaleesi.

Même les journaux télévisés français parlent de la fin de Dallas à l’époque. Bizarrement, David Pujadas n’est pas revenu sur la fin de Breaking Bad ou de Dexter cette année, mais quand X-Files ou Star Trek revient au cinéma, là par contre….

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