Burton’s Countdown to Frankenweenie : Edward aux mains d’argent et Les Noces Funèbres

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Les Noces Funèbres : Joie macabre

Inspiré d’une légende russe, Les Noces Funèbres raconte l’histoire de Victor et Victoria. Victor, fils d’une famille de commerçants fortunés, conduit de force à se marier avec Victoria, jeune aristocrate désargentée. La répétition du mariage vire au fiasco et Victor tentant de faire pour le mieux et réussir ses épousailles, va commettre une maladresse qui le fera épouser un cadavre. Un cadavre sexy, drôle touchant pour un conte qui se veut comme un hymne à l’Amour et la Mort.

« Pourquoi remonter quand les gens meurent envie de

descendre ? « 

Jusqu’à ce que la mort nous sépare

Un mariage délicieusement macabre qui nous rappelle fortement l’univers de l’Etrange Noel de Monsieur Jack,  avec ces personnages délurés, squelettiques et débridés, face aux « normaux », une nouvelle fois plus monstrueux que ceux aux apparences monstrueuses. La norme, véritable bête noire du réalisateur en prend une fois de plus pour son grade dans Les noces funèbres : les morts sont bien plus honnêtes, transparents et vivants que ceux sur terre qui pratiquent mésalliances, arrangements et autres complots à des fins pas très honorables. Les Noces Funèbres est un véritable mélange de festivité morbide particulièrement touchant et toujours amusant, dans une lumière et une réalisation qui flirte avec la perfection. Une comédie romantique et gothique qui mêle rires et larmes, chansons, humour et dérision, avec ce petit brin de magie et un soupçon de folie, marque de fabrique du réalisateur qui comme toujours arrive à nous embarquer dans son monde avec facilité, féerie et l’innocence qui le caractérise.

Tour de force poétique

Un  film réalisé en stop motion aussi lisse qu’une réalisation en animation 3D. Les Noces Funèbres est un tour de force du réalisateur, drôle et déchirant, mélancolique, poétique, déjanté voire burlesque. Une invitation dans les méandres de l’esprit perché du réalisateur, dans cette vie, et ce monde qui se déroule après la mort bien plus joyeux, festif, coloré et sublimé par un superbe effort technique qui force le respect et l’admiration. Sans nul doute, l’œuvre la plus gothique du réalisateur, tant par ses thèmes que son imagerie. Une féerie traitant du deuil et de l’acceptation de la mort mais aussi de l’amour et de la justice, pour une véritable sublimation du trépas alliant atmosphère Victorienne, cauchemardesque, légendaire, comme une ode macabre ou une comédie noire musicale bien plus réussie que Sweeney Todd.

Un chef d’œuvre que seul Burton pouvait signer, avec la promesse de revenir dans un autre long métrage comme Frankenweenie encore plus magique, visuellement plus fluide et spectaculaire avec cette magie dont seul lui a le secret.

Bande Annonce

 

Crédits photo©Warner Bros /20th Century Fox

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