Critique du décevant et ennuyeux Transcendance de Wally Pfister.

Dans un futur proche, un groupe de scientifiques tente de concevoir le premier ordinateur doté d’une conscience et capable de réfléchir de manière autonome. Ils doivent faire face aux attaques de terroristes anti-technologies qui voient dans ce projet une menace pour l’espèce humaine. Lorsque le scientifique à la tête du projet est assassiné, sa femme se sert de l’avancée de ses travaux pour « transcender » l’esprit de son mari dans le premier super ordinateur de l’histoire. Pouvant désormais contrôler tous les réseaux liés à internet, il devient ainsi quasi omnipotent. Mais comment l’arrêter s’il perdait ce qui lui reste d’humanité ?

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L’intelligence artificielle, voilà un sujet qui fascine la littérature de science-fiction et l’imagination populaire depuis des décennies, que ce soit au cinéma avec Terminator, Matrix, Blade Runner, 2001, L’odyssey de l’espace, ou même dans les séries télévisées, notamment avec l’épisode de X-Files Clic Mortel (saison 5) auquel Transcendance ressemble fortement, pour ne citer que les plus populaires. Transcendance est un film qui traite encore de ce sujet, parmi des dizaines d’autres. Et malheureusement, il prend le même chemin que ces dizaines d’autres. Comme tous les autres avant lui, Transcendance prend le parti qu’une intelligence artificielle deviendra forcément mauvaise, menacera donc l’humanité et qu’il faut la détruire et l’empêcher de s’étendre. Les quelques questions intéressantes posées au début du film sont oubliées pour mieux se conformer à cette mode de pensée pré-maché et confortable. Une erreur quand on passe après plusieurs chefs d’oeuvres, surtout que Will n’arrive jamais à être aussi effrayant que Skynet, Les Machines ou HAL.

Agaçant

Ainsi, Wally Pfister signe un film long et très bavard avec Transcendance. Prévisible, bien sûr, et sans surprise, les retournements de situations, si on peut les appeler ainsi, sont attendus et téléphonés. Entre la musique, le montage et la lumière, Pfister tente de créer une atmosphère inquiétante et oppressante mais ne parvient qu’à agacer et à rendre son film de plus en plus ennuyeux.

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Johnny Depp, Rebeca Hall, Morgan Freeman et Paul Bettany tentent tous ce qu’ils peuvent pour sauver le film, mais ils ne semblent pas vraiment y croire non plus. Depp est d’un robotique à propos pour son rôle mais qui justement manque de nuance et cela nuit à son personnage. Même si elle en fait parfois un peu trop, Hall parvient à faire naître la compassion du spectateur pour Evelyn et ses motivations. Enfin, Bettany apporte cette petite pointe d’humanité réaliste dont le film avait bien besoin. Son personnage est peut-être le plus intéressant du film, puisque beaucoup moins arrêté dans ses opinions et un vrai équilibre entre intelligence, émotions et instinct de conservation.

Sous Nolan

Mais en dehors des acteurs, rien n’est à sauver dans Transcendance. Le scénario est mauvais et bourré d’incohérences et la réalisation ne fait que souligner que Pfister est un élève de Christopher Nolan, qui a tenté de suivre son maître mais est encore loin d’arriver à son niveau. Transcendance se résume donc à prêt de deux heures d’ennui, de bavardages et de considérations pseudo-humanitaires et philosophiques pour un film qui n’apporte rien et à l’intelligence à la fois artificielle et bien superficielle.

Transcendance – Bande-annonce

Crédits Images : ©SND