Crossing Lines : La Justice League Européenne des flics

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Hier soir, NBC diffusait le pilote de 2 heures de Crossing Lines, série européenne coproduite par TF1 avec Marc Lavoine et William Fitchner.

crossing-lines-lavoine-sutherlandCrossing Lines c’est la nouvelle coproduction internationale de TF1 qui veut entrer dans la cour des grands. On devrait être fier que NBC achète un projet en partie français mais on se demande s’ils ne l’ont pas acheté juste pour remplir leur grille d’été pour avoir quelques programmes inédits. C’est en tout cas rare qu’une network américaine diffuse un programme entièrement européen.

Dans Crossing Lines, on suit une unité d’élite d’agents spécialistes venus de toutes l’Europe pour traquer de dangereux criminels. Grâce au Tribunal Pénal International, ils ont le pouvoir de les porter devant la justice. L’équipe européenne va faire appel à un ancien agent américain pour les aider à coincer un tueur en série qui sévit à Paris, Londres, Rome et Berlin.

Comparé à Jo, Crossing Lines est un mieux conçue. Elle n’invente rien mais se laisse regarder. C’est un polar qui ne révolutionnera pas le genre. Ce qui rendait aussi Jo irregardable était son doublage et surtout l’usage de l’anglais pour une série qui se passait entièrement à Paris. Ici, tout le monde parle aussi anglais, avec quelques mots de français ici et là, mais c’est toujours bizarre quand deux policiers français se parlent anglais. Espérons que sur Crossing Lines, TF1 laissera l’option de la version multilingue parce que même si l’usage de l’anglais par moment n’est pas crédible, entre les membres de l’équipe c’est normal.

Un arrière goût de déjà vu

crossing-lines_Le problème c’est que la série est un mélange de beaucoup de choses déjà vues. House, Esprits Criminels, The Following. En plus de l’enquête, ce pilote prend le temps de nous présenter un peu les personnages et leur passé. Plus que des flics trop mécaniques, la série tente d’offrir des héros brisés. Le commissaire Louis Daniel (Lavoine) a perdu son fils dans un incendie et ne communique plus avec sa femme et le personnage de William Fitchner est rempli de blessures internes et externes. Un personnage torturé, ex-flic New-Yorkais mais qui reste un as dans son domaine et dont les gens ont besoin. Un homme qui utilise aussi l’humour et le sarcasme comme moyen de réplique. On pense alors à un mélange entre Dr House pour le côté estropié et accro aux patchs à la morphine et Ryan Hardy de The Following pour le coup du « on fait appel à un ancien pour les besoins d’une enquête» et inspecteur déchu. Il y a même un peu de Patrick Jane en lui. Il a le don de lire les gens. Bref, c’est un super flic qu’on a vu maintes fois. Il est d’ailleurs plutôt bien incarné par William Fitchner mais il y a comme un air de déjà vu qui gâche la série. L’enquête est rendue aussi très personnelle avec l’enlèvement de l’une des membres de l’équipe. Malheureusement, il y a aussi un manque d’alchimie entre les personnages. Cette équipe n’est pas encore celle d’Esprits Criminels et on sent que c’est vers là qu’elle tend. Et ce n’est pas anodin puisque le producteur exécutif de Crossing Lines est Ed Bernero, l’ancien showrunner d’Esprits Criminels.

Manque de fil rouge

crossing-lines-marc-lavoineOn sent que la production de TF1 a voulu calquer un peu trop sur les séries américaines mais en gardant certains tics de leurs séries maisons comme RIS ou Interpol. La volonté de s’exporter et de faire des séries internationales est louable mais le label TF1 est bien présent. La véritable originalité et force de la série repose dans son casting international avec Donald Sutherland, William Fitchner et Marc Lavoine qui n’est pas complètement mauvais. Pour le reste, Crossing Lines est une série policière comme les autres.  On aurait aimé une enquête en fil rouge plutôt que juste l’enquête de la semaine. La série aurait été plus intéressante avec un véritable mystère en son centre. C’est encore un trait de TF1 qui préfère boucler ses enquêtes chaque semaine. Autre marque de TF1, le manque cruel de diversité dans son casting.

On laissera quelques épisodes à Crossing Lines pour s’installer et on salue l’effort de TF1 de tenter de se diversifier et d’amener quelque chose de différent et d’y mettre les moyen avec un budget de 3 millions par épisode. Mais on est encore loin de la vraie série originale.

Crédit ©TF1 Production

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