Sur la piste du Marsu avec Alain Chabat et Patrick Timsit

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Brainterview avec Alain Chabat et Patrick Timsit à l’occasion de la sortie en vidéo de Sur la piste du marsupilami.

A l’occasion de la promotion de Sur la piste du Marsupilami, Brain Damaged a rencontré Alain Chabat et Patrick Timsit. Une brainterview pleine d’humour pendant laquelle les deux hommes ont partagé plusieurs anecdotes sur le tournage et discuté de la genèse du film. Avec quelques indices sur les rapports étranges entretenus par Jamel Debouzze et un chihuahua.

Patrick, vous interprétez l’un des méchants, qu’est-ce qui vous a plu dans ce rôle ?

Patrick Timsit : C’est qu’il soit le méchant. Et gratuit. Ca s’est développé comme ça, c’était vraiment un caméo à la base. Un petit bonjour et au revoir. Ca s’est développé parce que c’est très jouissif, très agréable, de jouer une espèce de gros abruti qui n’a aucune raison de vouloir taper sur cet animal tellement charmant, tellement craquant. Et effectivement, un jour on se disait avec Alain que c’est bien d’avoir un méchant car ça nous attache encore plus au personnage.  Il n’a pas besoin de ça, il vit, il est très attachant mais quand il y a ça en plus, c’est bien. Quant à l’acteur évidemment,  jouer les crétins dans le sens ras du béret, une espèce d’abruti c’est jouissif. Et on comprend à la fin pourquoi il est si méchant et il y a une justification. Alain m’a remis le texte le matin je croyais qu’il me faisait une blague. Il m’a dit : « J’ai trouvé, voilà pourquoi il est si méchant. »


Alain Chabat : C’est vrai qu’au début c’était un personnage qui n’avait que quelques petites phrases qui venaient dans le script. Je n’avais même pas pensé à le proposer à Patrick. On en a ensuite parlé via notre agent commun. Car on se voit tout le temps, on se parle d’un million de trucs mais jamais de boulot. Puis il m’a dit : « On s’en fout de la grosseur du rôle, c’est marrant, c’est marrant. »

PT : Oui, déjà dans le scénario il y avait les bases du personnage et c’était évident qu’il fallait le développer.

 

Sur le film, Alain, vous avez travaillé avec Jeremy Donner, scénariste américain qui a déjà travaillé en France sur L’arnacoeur. Comment s’est passée votre collaboration ?

AC : C’est un scénariste américain qui a beaucoup bossé sur les séries. Il a commencé sur les Soprano puis a continué sur Damages, The Killing. J’aime beaucoup Jérémy qui est de cette école, cette très grande école d’écriture de scénarios de séries à l’américaine. Il  y a ces trois arcs et on s’est bien amusé à écrire ces personnages.

Il est sensible à l’humour Alain Chabat ?

AC  : Oui oui, on rigole bien. Mais on s’est surtout attachés, plus que les gags, à la construction de l’histoire.

Le film est doté d’un casting prestigieux de personnes connues pour leur exubérance. Qui est le plus difficile à gérer, et qui est insupportable ?

AC: Je ne parle pas d’un ami quand il est à côté (rires). Non mais déjà ce sont des gens que j’apprécie humainement et dont j’admire le travail. Je trouve qu’ils ont énormément de talent, je suis très bon client. Et ce sont d’énormes bosseurs et d’énormes rigoleurs. Ca travaille autant que ça rigole. Sur un film ça me va bien. Si c’est que sérieux je peux me mettre une balle dans le c** et si c’est que marrant c’est pas la peine de travailler, autant faire une soirée et s’amuser. Ce sont des partenaires qui ne sont pas du tout difficiles à gérer.

PT: C’est vrai qu’au-delà de l’équipe, pour chaque acteur, le casting a été un vrai casting. Chacun était dans son rôle, chacun avait sa partition et ça permet à chacun de donner, d’être généreux, de pouvoir améliorer l’ensemble.  On avait  le plaisir d’arriver le matin tout frais. Et en trouvant Fred Testot, un partenaire qui s’est levé trois heures avant vous pour se faire maquiller, c’est la jouissance totale. On est heureux qu’il souffre (rires). Il y avait beaucoup de cœur là-dedans. On s’est aussi rencontrés avec Jamel. Il est très drôle, très inventif. Lui et moi on ne se connaissait pas si bien que ça, on s’était à peine croisés. Je rejoins Alain en disant qu’on ne peut pas que s’amuser. Il y a des gens que j’adore avec qui je ne travaille pas ou avec qui je n’ai pas eu l’occasion de travailler, mais on peut très bien pour s’amuser dîner ou faire une fête. C’est aussi parce qu’il y avait une motivation autour de ce film, ça nous plaisait beaucoup de faire ce qu’on avait à faire.

 

Vous avez tourné plusieurs semaines en pleine forêt mexicaine, quelle est l’expérience la plus bizarre ou la plus surprenante que vous avez vécue ?

PT : Les singes peut-être, que je n’ai jamais vus ? A un moment ils se foutaient de ma gueule et ils me disaient que les singes  s’étaient installés au bord de la forêt et je ne les voyais jamais. Mais comme on les avait un peu chassés pour le tournage, le décorateur voyait que les singes venaient faire leurs besoins pour marquer leur territoire. Le marsupilami existait en quelque sorte et s’installait sur un territoire avec des singes qui se demandaient : Que vient foutre cette équipe ? On me disait qu’ils venaient en fin de journée, je ne les ai jamais vus mais je les ai entendus hurler (NdC* : Alain Chabat crie comme un singe hurleur avec de grands gestes.) C’est un rappel que la nature est bien là même si tu viens là pour faire du cinéma.

AC : Tu n’es pas complètement chez toi. C’est très bien d’ailleurs. On s’est aussi fait attaquer par des abeilles. Quand on cherchait un endroit où mettre le nid du marsu, il y a un grimperos qui est monté en haut et est tombé sur un nid de guêpes. J’ai jamais vu des abeilles comme ça. On s’est taillés. Il y avait des gros gaillards dans l’équipe mais on s’est tous taillés.

 

Toujours sur les animaux, ils sont un peu la hantise des réalisateurs car imprévisibles (« C’est ça qui est bien » ajoute Alain Chabat). Qui a été le plus difficile à dresser ? Le marsupilami, le lama, le perroquet, le chihuahua ?

AC : Le marsu a été compliqué à dresser. En même temps c’est le rôle titre.

PT : Et pas fiable. Pas là quand on l’attend, là quand on l’attend pas. Un peu star.

AC : Il fallait s’adapter à ses humeurs. C’est normal. Sinon, les perroquets ça va. Mais j’avais un peu peur des perroquets, j’ai mis du temps mais au début j’avais un peu peur.

PT Comment ne pas avoir peur d’un perroquet en effet ?

AC : Non mais avec son gros bec j’avais peur qu’il me chope le doigt. Puis il y avait la petite Jade, qui joue la petite fille, qui avait en permanence le perroquet avec elle, qui est assez lourd. Mais j’adore tourner avec les animaux. Et Djamel s’est vraiment fait cracher dessus par le lama.

Et le chihuahua ?

AC  : Et le chihuahua aussi. Je ne peux pas en parler mais c’est vrai qu’il s’est passé un truc avec ce chihuahua. Il faut que tu demandes directement à Djamel.

PT : Là il le vivrait mal. Une magie dans l’équipe serait cassée. Surtout depuis la séparation entre Djamel et le chihuahua.

 

Sur la piste du marsupilami

Crédits photo ©Pathé Gaumont ©braindamaged.fr . Remerciements à Xabi Garat et Anthony Hausseguy.

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