Rodriguez, Maggie Q, Sackhoff, Gurira, Maslany contre le sexisme

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Pour la Comic Con de San Diego, Michelle Rodriguez, Maggie Q, Katee Sackhoff, Tatiana Maslany et Danaï Gurira ont discuté de la position des femmes d’action comme héros de films et séries.

Michelle rodriguez

L’action est une affaire d’hommes ? Plus maintenant. Lors de la Comic Con de San Diego, Michelle Rodriguez (Machete Kills, la franchise Fast and Furious), Maggie Q (Nikita), Katee Sackhoff (Battlestar Galactica), Tatiana Maslany (Orphan Black) et Danaï Gurira (The Walking Dead) ont tenu une discussion autour de ce thème et prouvé que le Girl Power est toujours aussi présent à la télévision. Mais toujours pas assez. L’action, la science-fiction et le fantastique restent des mondes conçus par des hommes et pour des hommes. Même si les femmes sont tout aussi intéressées par ces genres, les héroïnes ne sont encore que trop rares au cinéma et à la télévision. Et lorsqu’elles sont présentes, elles ne sont pas toujours bien représentées et les actrices correctement traitées. Chacune des comédiennes présentes dans ce panel témoigne de sexisme à leur encontre, ou pour leur personnage :”Je viens de faire une scène nue, avec un flingue… et je me disais ça, ce n’est pas normal”, raconte Katee Sackhoff. “On m’a déjà demandée d’être belle et de me taire”, ajoute Tatiana Maslany qui indique qu’elle a aussi été parfois totalement laissée de côté dans le processus artistique. Michelle Rodriguez se souvient “d’un collègue qui contredisait le script. Je devais plonger avec une voiture d’une falaise. Il disait qu’une femme ne conduirait pas cette voiture, qu’elle ferait jamais ça. J’avais envie de lui proposer de faire la course”, assure-t-elle. Cet acteur, qu’elle a refusé de nommer, n’aurait-il jamais vu Thelma et Louise ?

Les pionnières

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Et c’est bien aux anciennes, aux pionnières du Girl Power que ces actrices se réfèrent quant à leur inspiration. Linda Hamilton (Terminator) pour Michelle Rodriguez, Maggie Q a été inspirée par Linda Carter (Wonder Woman), et Susan Dey (Les lois de Los Angeles) était la référence Danaï Gurira. “Moi, je voulais être April O’Neill”, confie Tatiana Maslany. Katee Sackhoff, elle, raconte qu’elle a “grandi en voulant être Predator. Puis, j’ai vu Aliens et je me suis dit que je pouvais tout aussi bien être Sigourney Weaver.”

Et bien que ça fasse 40 ans, voire plus vous dirait Diana Rigg avec ses bottes de cuir, qu’on voit des femmes d’action à la télévision ou au cinéma, nous sommes encore loin de la parité et il y a toujours un fond de sexisme. “Les hommes sont idiots, ils pensent qu’on se bat en robe et talon aiguille”, indique Maggie Q. Il est vrai qu’une femme dans les films d’action doit être sexy en diable. Pas de femmes loin des normes de beautés instaurées par la société. Et c’est mieux si elle se bat contre une autre femme, tout aussi belle et sensuelle, c’est jackpot. On est presque dans un porno soft.

Women united

Women united

Ce sexisme est vite prouvé par une personne du public qui demande quand on verra, enfin, un combat entre Maggie Q et Michelle Rodriguez. Rodriguez répond du tac au tac : “Les hommes dirigent parce que nous sommes trop occupées à nous battre et nous disputer alors que nous devrions travailler ensemble pour trouver un équilibre entre les femmes et toute cette énergie masculine destructrice.” Sackhoff ajoute “Ils ne peuvent pas imaginer 15 femmes dans le même film qui se battent sans se disputer entre elles” . “Ou à propos d’un mec”, continue Rodriguez.

Cette dernière a insisté plusieurs fois sur le fait qu’il n’y a pas assez d’oeuvres pour les femmes créées par des femmes. Elle a encouragé le public de la Comic Con à créer des projets qui mettront en avant des femmes et ceci sous un jour favorable et surtout réaliste. Mais souvent, souligne Gurira, les discussions des producteurs reviennent sur le fait que ça ne rapporte pas, oubliant Lara Croft ou encore Katniss Everdeen dans Hunger Games, ou Weaver dans Alien, pour ne citer qu’elles : “C’est pourquoi, quand il y a des trucs qui sortent, faits par des femmes pour des femmes, soutenez-les, ils ont besoin de chiffres pour être convaincus.”

La conclusion de ce panel, va à Maslany, qui, comme les autres, voudrait aussi représenter des héroïnes ordinaires, d’autres femmes fortes et pas que des femmes d’action : “Pour moi, la force vient aussi dans l’admission des faiblesses, des vulnérabilités, des défauts, et chacune d’entres nous, chaque femme dans cette salle, peut être être cette femme.”

Source : EW /Crédits Images ©EW

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