La Sentinelle de la Liberté rempile dans Captain America 2 : Le Soldat de l’Hiver qui est un bon divertissement. Spoilers.

Après Captain America : First Avenger, épisode très inspiré des comics de l’âge d’or, et Avengers, gros bluckbuster cross-over marquant le changement des phases Marvel, Captain America 2 : Le Soldat de l’Hiver a comme périlleuse mission de réactualiser un personnage hors du temps. Possédant des pouvoirs qui peuvent faire pâle figure devant Thoréal ou Iron “Badass” Man, un charisme bien moindre et des idéaux quelque peu surannés, Cap n’est décidément pas le préféré de l’audience. Beaucoup de défis à relever donc pour ce deuxième volet chargé, qui plus est, de préparer la transition de la 3ème phase Marvel.

Capitaine Abandonné

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Alors qu’il a passé plus de 50 ans dans la glace, Steve Rogers essaye toujours de rattraper le temps perdu. Difficile pour un homme d’une autre époque de se faire à autant de changements en aussi peu de temps. Heureusement, il peut compter sur Nick Fury et le S.H.I.E.L.D. pour l’envoyer en mission et se changer les idées. Après avoir secouru des otages sur un bateau appartenant à l’organisation, il tombe sur Natasha Romanova (aka La Veuve Noire) téléchargeant d’obscurs documents pour le compte de Fury. Etonné de ne pas avoir été prévenu, Cap demande des réponses au borgne qui se gardera bien de lui en donner. Du moins jusqu’à ce que ce dernier ne se fasse prendre en chasse par un mystérieux tueur à gage qui finira par avoir raison de lui. Le S.H.I.E.L.D. n’ayant plus personne à sa tête, Rogers est désavoué et considéré comme un traitre. A lui de faire la lumière sur cette affaire tout en évitant de se faire capturer. Et qui est ce Soldat de l’Hiver qui a eu raison de Nick Fury ?

Soft power

Captain America le soldat de l'hiver illus4Dire que Captain America est le porte étendard de la culture américaine serait enfoncer une porte qui n’a même plus de gonds. Patriotisme, défense de la liberté individuelle et… consumérisme décomplexé. Le principal ressort de Captain America 2 : Le Soldat de l’Hiver est autant une qualité qu’un défaut. Son statut de divertissement pur ravira le grand public à coup sûr. Pour ce qui est des cinéphiles plus avertis, le vide entre les planches est plus qu’évident. le scénario met en place une intrigue d’action/espionnage simpliste qui cherche à faire compliqué en multipliant les retournements de situations. Sans parler des placements de produit tellement ostentatoires qu’une vraie pub n’aurait su mieux vendre quoi que ce soit. Sérieusement, Cap connait Tony Stark, un génie en matière d’informatique. Donc logiquement, pour décrypter des données… Il va dans un Apple Store, tout à fait. Mais bon, c’est Marvel. En plus du côté merchandising évident, on reconnait la recette devenue classique : le plan sur le héros torse nu pour les demoiselles, celui sur les fesses de Scarlett pour les messieurs et quelques blagues faciles pour les enfants. Il y en a pour tout le monde, c’est parfait. Enfin pas de tous les côtés de l’écran.

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Du plomb dans l’aile

Ok donc on l’aura compris, les héros du film, ce sont les 3 Mousquetaires Cap, Black Widow et Fury. Mais quid des personnages secondaires ? Oui, il y en a. Prenons Sam Wilson, le Faucon. Personnage emblématique chez Marvel, il est le premier super-héros afro-américain de la maison. Donc attention messieurs Russo à la symbolique. Qu’en avez-vous fait ? Le sidekick rigolo ? Très bien… Cela dit, il est drôle, c’est vrai, on ne peut pas lui retirer ça. Mais avec une histoire aussi forte que la sienne, il y aura eu beaucoup mieux à faire que de le rabaisser à lacher la vanne-quota toutes les 5 minutes. Et puisqu’on parle d’histoire, abordons le véritable échec (programmé) de ce film : le Soldat de l’Hiver.

Levée de bouclier

Captain America le soldat de l'hiver illus2Le personnage en lui-même est bad-ass. On ne peut pas le nier. Mais l’intêrét de ce personnage, c’est son identité. Dans le comics, ça a du sens : Cap et Bucky ont fait la guerre ensemble, ils étaient partenaires, le lecteur les a suivis ensemble. Le faire réapparaitre en “méchant”, c’était dramatique. Dans les films, le spectateur a vu Bucky une demi heure dans le premier Cap. Le faire réapparaître en méchant ici, c’est appliquer bêtement le même schéma que dans le comics mais sans faire gaffe à ce qui a été fait avant. Donc le seul truc qui aurait pu donner un peu de profondeur au film tombe complètement à l’eau. Et puis le coup du « C’est une ombre, un fantôme, personne ne l’a jamais vu… » etc… alors qu’à chaque fois qu’il apparaît à l’écran il détruit un quartier entier au lance-grenade, il ne faut pas pousser. Le spectateur est idiot, mais faut pas le lui rappeler.

Qu’on ne se méprenne pas, Captain America 2 : le Soldat de l’Hiver est un bon film. On y rigole, on y crie, on y ressent des choses. Il remplit parfaitement son postulat de départ : c’est un divertissement pour les masses. Il faudra juste penser à ne pas trop prendre le spectateur pour un abruti la prochaine fois, et au moins faire un effort pour le placement de produits. Parce que si on continue sur cette pente, les spéctateurs vont finir par voir qu’on veut leur vendre quelque chose avec ce film.

Captain America 2 : le Soldat de l’Hiver – Bande Annonce

Crédits : ©Marvel