The Smoke : étouffée par les clichés

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3.0

The Smoke est une série avec beaucoup de potentiels mais handicapée par ses nombreux clichés.

Le feu ça brûle, les pompiers ont un métier dangereux qui peut avoir des conséquences importantes aussi bien sur leur physique que leur psychologie. De nos jours, ils sont de moins en moins respectés, surtout dans les cités à problèmes. Nos amis les pompiers, toujours des héros ou presque, sont que trop peu reconnus par leur hiérarchie et l’administration ne leur donne jamais assez de fonds matériels et financiers pour les soutenir.

En surface, voilà ce que la série The Smoke nous apprend. Rien de nouveau. Cette production anglaise a démarré jeudi dernier outre-manche avec un premier épisode qui tâcle tout ce qu’on pouvait attendre d’une série qui tient à raconter la vie des soldats du feu. C’est souvent clichés dans le fond, rarement original dans la forme, on a même droit au pompier chantant du Adele en coeur pour montrer combien ils sont tous potes et tout cela donne vite envie de changer de chaîne à tous ceux qui auront vu New York 911 ou Chicago Fire.

Jamie Bamber, royal

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Passé cet arrière-goût de déjà vu, The Smoke présente cependant un pilote avec beaucoup de potentiel, notamment grâce à son acteur principal Jamie Bamber dans le rôle de Kev, le chef de la brigade, gravement blessé au feu et qui ne revient sur le terrain que 9 mois après avoir subi de graves brûlures en particulier sous la ceinture. Il incarne ici un pompier gravement traumatisé par son accident qui n’en était pas vraiment un. On n’en attendait pas moins et ça pourrait être ennuyeux si Bamber n’était pas aussi bon et n’avait pas choisi d’équilibrer son jeu. S’il est traumatisé et offre de grands moments d’émotions, il n’est pas pour autant le gars dépressif à chaque seconde de sa vie. Il sait sourire, blaguer et s’il réagit de manière bien trop intense a certains moments, c’est toujours déclenché par un évènement extérieur. The Smoke présente ici une interprétation bien plus réaliste qu’ailleurs de ce qu’est le syndrome du stress post-traumatique et comment ces symptômes et conséquences peuvent faire surface sans prévenir.

Mais le pompier Kevin est dans le pilote malheureusement l’unique personnage un tant soit peu développé. Il ne reste que 7 épisodes pour en apprendre plus sur les autres et qu’ils deviennent autre chose que des figurants avec quelques lignes de dialogues. Ce qui bien dommage quand on possède à son casting une actrice telle que Jodie Whittaker qui n’est pour le moment que la caricature de la compagne aimante et supportive.

Réaliste

Le réalisme est le gros point positif de la série, surtout dans la scène d’introduction qui nous envoie au feu du point de vue des pompiers, en camera embarquée, le son et l’image comme si on y était. Il ne manque plus que l’odeur pour apprécier toute l’horreur de l’enfer des flammes. Si on aurait bien aimé éviter le cliché du bébé qu’il faut absolument sauver, la scène reste une des meilleures tournées pour la télévision.

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La bonne idée, qui peut pousser le public à rester au-delà du premier épisode, est l’intrigue sous-jacente écrite dans ce pilote. Kev a été agressé durant le sauvetage qui l’a gravement blessé, parce qu’il y a en effet des voleurs assez fous ou désespérés pour piller des appartements durant un incendie. L’un de ses agresseurs avait un tatouage de dragon sur une fesse. L’homme n’a jamais été arrêté. On découvre à la fin de l’épisode que l’agresseur n’est autre que la nouvelle recrue de la brigade. Suspens, suspens, Kev’ et les autres pompiers vont-ils le découvrir ? Comment vont-ils réagir ?

The Smoke a beaucoup de potentiel. Il faut simplement espérer que le pilote a une overdose de clichés uniquement pour s’en débarrasser une bonne fois pour toutes et qu’on n’y reviendra plus.

Crédits Images : ©Sky1

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