L’Exorciste saison 2 : Enfant démoniaque pour série d’horreur efficace

3

4.5

L’Exorciste revient pour sa saison 2 sur les écrans de la Fox mais aussi ceux de Série Club en France. Quid de cette nouvelle saison loin des Rance et avec un tout nouveau casting ? Le Cerveau vous répond dans sa critique, toujours aussi conquise par la série d’horreur inspirée d’un film culte.

Inspirée par un film culte de genre, à musique iconique et effrayante, référence dans l’horreur mais aussi cinématographique, L’Exorciste était l’une des séries les mieux réussies de la saison dernière. Adaptation libre du film qui est un pilier de l’épouvante au cinéma, L’Exorciste avait débarqué sur les écrans américains en septembre 2016  pour le meilleur et le démon. Un an plus tard, l’adaptation est de retour pour sa nouvelle saison, loin des Rance et avec de nouveaux possédés, dans un premier épisode prometteur qui sera à découvrir sur Série-Club.

The One

the-exorcist-premiere-recap-season-2-episode-1-thomasUn premier épisode qui suit bien évidemment les évènements du premier, ceux qui ont amené le père Thomas vers une nouvelle voie, celle qui aura excommunié le père Marcus (Ben Daniels). Tous deux traquant les esprits démoniaques possédant les faibles mortels, au fil de l’intrigue exposée dans ce début de saison, on comprend que le père Thomas (Alfonso Herreira) a plus d’importance qu’on ne l’imagine. Ce dernier posséderait même des aptitudes insoupçonnées pour combattre les esprits du Mal.

Nouvelle intrigue, nouveaux enjeux

Ce premier épisode introduit aussi les premiers éléments de l’intrigue principale de cette saison. Exit les Rance, Genna Davis et le casting quasi 5 étoiles de la saison 1 et bienvenue aux nouveaux : John Cho est donc au centre de cette nouvelle intrigue démoniaque, dans la peau d’un pédopsychiatre père de famille d’accueil d’enfants rejetés. Touchant, ce veuf à la tête d’une maisonnée d’enfants en difficulté va accueillir une assistante sociale le temps d’une évaluation, au moment précis où les ennuis commencent pour l’un des enfants, aveugle de surcroît.

Les dés sont jetés dès le premier épisode de cette saison 2, presque d’anthologie. Si certains fils rouges, notamment concernant l’excommunication du père Marcus, et la conspiration au sein de l’Eglise catholique sont repris en filigrane dans ce premier épisode, le Cerveau s’étonne de voir que dès le début, cette saison se détache de la précédente.

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Singulière

Pas besoin de connaître les évènements précis de ce qui s’est passé la saison dernière pour comprendre les enjeux de cette nouvelle. Preuve d’une qualité d’écriture indéniable, maîtrisée et calculée pour mettre en valeur l’intrigue démoniaque et l’effroi au cœur de cette suite 6 mois après les évènements chez les Rance.

Comme une volonté de refaire une saison singulière malgré le retour de nos deux protagonistes en soutane, cette nouvelle saison de L’Exorciste s’installe et se présente comme à travers un nouveau pilote, qui explique correctement les enjeux de la saison prochaine, sans perturber le spectateur avec des faits explicites ou trop en détails sur les évènements passés. On garde l’essentiel pour mieux attaquer ce qui va se produire.

Série inspirée mais unique

the-exorcist-premiere-saison 2-episode-. critiqueAu fil des épisodes derniers, L’Exorciste avait réussi à trouver sa propre couleur et sa propre identité, même si elle puise son origine dans l’un des films les plus cultes de l’histoire de l’horreur au cinéma. Elle n’hésite pas à créer des connecteurs logiques avec le film, bien évidemment, et bien au-delà des mythiques notes de piano inscrites dans l’inconscient collectif comme une manifestation mélodique du diable. Elle a su s’adapter au medium télévisé, dont les règles d’écriture, notamment sur les chaînes de Networks, sont loin des codes narratifs du genre de l’épouvante.

Là où L’Exorciste, la série, réussit son pari en télévision, encore et toujours en saison 2, réside dans sa capacité à créer une atmosphère visuelle digne du grand-écran. Une atmosphère pesante, dans des lieux assez classiques de l’horreur, comme des vieilles maisons abandonnées, des hangars désaffectés ou petites villes perdues en pleine campagne américaine, loin de toute vie urbaine.

Comme pour puiser dans les codes imprimés dans l’inconscient du spectateur, L’Exorciste cette saison s’éloigne de la petite banlieue bourgeoise américaine, pour aller dans d’autres univers, et jouer sur des plans qui rappellent des esthétiques propres à l’horreur, comme Conjuring ou la cabane dans les bois. Sûrement pour introduire un climat de tension dès les premières séquences par suggestion visuelle, avant de finir en cliffhanger attendu.

Enfant démoniaque : un classique

Dans la veine de Insidious ou Annabelle 2, ou la Malédiction de Damien dans le film de Richard Donner, cette saison joue sur le classique enfant démoniaque, handicapé de surcroît histoire de créer un peu d’empathie avec le spectateur avant de l’effrayer – sinon c’est pas rigolo.

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Exit les adolescents torturés, et bonjour l’innocent habité qui se transforme en votre pire cauchemar. Une intrigue somme toute assez classique revisitée avec cette « famille » adoptive, très multiculturelle. L’élément principal de cette nouvelle mythologie qui viendra s’ajouter à celle de la série, entre mysticisme, religion et paranormal, est donc l’enfance et les liens paternels, qu’ils soient du sang ou adoptifs. Il tarde au Cerveau de découvrir la suite, qui pourrait proposer, au-delà de la peur et autres ressorts habituels du genre de l’horreur, des thématiques bien plus profondes et autres réflexions sur l’humanité, surtout dans une Amérique plus divisée que jamais.

Aucune déception

EX-S2_201-sc15-SB_0226_thumbLa série de Jeremy Slater ne déçoit pas à l’aube de cette saison 2 à la hauteur de ce qu’on a pu voir la saison passée. Puisant son inspiration dans ce qui se fait dans le genre et pas seulement dans le seul film qui l’a inspirée, L’Exorciste saison 2 pose les bonnes bases pour continuer à développer son univers démoniaque sur le petit écran.

L’alchimie entre les deux acteurs, Ben Daniels et Alfonso Herreira est encore plus forte cette saison, ce qui donne, au-delà de sa réalisation et écriture haut de gamme, un socle solide et stable pour nourrir les personnages adjacents. Il tarde au Cerveau de découvrir la suite, entre sursaut et chair de poule, pour une série d’horreur comme rarement vu en télévision, héritière d’un genre qui jusqu’ici n’avait réussi ses coups d’éclats qu’au cinéma.

Crédit photos : ©FOX

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