Le Cerveau est déçu par Seven Sisters, une dystopie fantastique qui aurait pu être bien plus qu’un film de série B calibré pour Noomi Rapace

Alors que les dystopies ont le vent en poupe ces dernières années, et se font une place un peu plus large sur grand écran depuis l’avènement Hunger Games ou Divergente, Seven Sisters se dévoile comme un film dont l’idée et l’exécution semble parfois bancale, avec une Noomi Rapace plus violente que jamais.

Dystopie

seven sister critique image 2 2073. La Terre est surpeuplée. Le gouvernement décide d’instaurer une politique d’enfant unique, appliquée de main de fer par le Bureau d’Allocation des Naissances, sous l’égide de Nicolette Cayman. Confronté à la naissance de septuplées, Terrence Settman décide de garder secrète l’existence de ses 7 petites-filles. Confinées dans leur appartement, prénommées d’un jour de la semaine, elles devront chacune leur tour partager une identité unique à l’extérieur, simulant l’existence d’une seule personne : Karen Settman. Si le secret demeure intact des années durant, tout s’effondre le jour où Lundi disparaît mystérieusement…

C’est la nouvelle coqueluche d’hollywood. La suédoise fan de films de genre et de SF revient 7 fois plus dans Seven Sisters, ou en anglais « What happened to Monday » (Ce qui est arrivé à Lundi ). Une histoire sur fond de dystopie planétaire, dans laquelle cette héroïne qui joue 7 rôles– ou 8 c’est comme on veut – se bat contre un pouvoir en place répressif et dangereux, pour survivre dans un monde quasi post-apocalyptique.

Noomi superstar

Fan de Noomi Rapace, vous allez être ravis. La véritable et seule star de ce film n’est nul autre que l’actrice suédoise qui s’est imposée comme la nouvelle figure de la saga Alien, presque aussi charismatique qu’une certaine Sigourney. Dans Seven Sisters, ses différents rôles dans la peau de sept sœurs physiquement similaires mais si différentes, sont presque quasi habités, notamment quand l’action du film démarre.

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Si la comparaison avec la série Orphan Black pourrait être tentée, dans ce film, on en est très loin. Seven Sisters propose l’actrice dans des rôles parfois un peu caricaturaux ou sans réelle profondeur, mais convaincants, malgré certaines pastiches un peu clichés, histoire de savoir discerner chaque sœur. L’actrice sait passer d’un personnage à l’autre avec nuance et sans erreur. Ce qui offre un socle de crédibilité au film assez considérable, et montre qu’elle n’est pas juste une femme d’action comme on la connaît.

Une interprétation qui détonne avec le reste du film et même celle de deux grands noms du cinéma : Glenn Close et Willem Dafoe. La première incarne une dictatrice hautement stéréotypée, que le jeu et les costumes n’aident pas, et le second, un grand-père aimant qui n’est là que pour remplir certains flashbacks.

Série B sans profondeur

seven sister critique image 5Si l’histoire de Seven Sisters intrigue, la narration peine à captiver le spectateur, entre les effusions d’action, les personnages secondaires peu convaincants, les décors classiques d’un film du genre, ou les effets spéciaux.  Chaque avancée narrative ou scénaristique ne fait que servir des séquences de course-poursuites, là pour agrémenter un film de série-B qu’on n’a pas cherché à creuser.

Le film du réalisateur norvégien, Tommy Wirkola (Hansel & Gretel: Witch Hunters), ne parvient pas à impliquer le spectateur dans son intrigue, ni même divertir, surtout quand le marketing autour de ce dernier, promet une fin surprenante et inédite.

L’histoire d’amour qui aurait pu donner plus de corps au film n’est qu’un évènement calibré dans le but de résoudre une intrigue qui repose essentiellement sur l’action et les séquences de fuites des personnages de Noomi Rapace et est expédiée avec une vitesse fulgurante, laissant place à une résolution de l’intrigue presque risible, si l’on n’est pas habitué au genre.

Action maîtrisée

Cependant, le Cerveau ne peut pas renier l’intensité de certaines scènes de combat dans Seven Sisters. Notamment dans l’appartement des sœurs, parfois gores, mais surtout extrêmement bien chorégraphiées. Surtout qu’un seule et même actrice se bat simultanément dans la peau de plusieurs personnages. La réalisation, qui se veut stylisée, sobre et épurée, avec des effets spéciaux éparses mais crédibles, probablement inspirée d’univers similaires sur grand écran (Soleil Vert, Bienvenue à Gattaca)réussi parfaitement ses scènes de combats ou de poursuites, travaillées au possible pour faire croire que Rapace n’est pas seule, point fort indéniable du film.

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Il est dommage qu’une idée aussi intéressante que celle de Seven Sisters soit aussi mal exécutée, parfois même risible, surtout quand on donne autant d’importance à l’action. Le film passe à côté d’une profondeur qui aurait pu être amenée par les thèmes de la surpopulation, d’un régime répressif, d’une dictature, et de la survie dans une société hostile et totalitaire. Seven Sisters aurait pu être bien plus qu’un exercice d’acting pour Rapace, et un véritable divertissement, sans sombrer dans les écueils de son genre. C’est bien dommage.

Seven Sisters : Bande Annonce

Crédit photos : ©SND