Master of None saison 2 : Un tableau de Maître (Bilan)

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5.0

Bilan de la saison 2 de Master of None, excellente série de et avec Aziz Ansari qui plonge avec délice dans son univers drôle et plein d’intelligence.

Un an et demi après l’excellente saison 1 de Master of None, Aziz Ansari revient plus fort que jamais avec une seconde saison qui dépasse toutes les espérances. Le comique américain et son collaborateur Alan Yang, ainsi que toute leur équipe de scénaristes et réalisateurs, ont fait un excellent travail et nous régalent.

master-of-none-saison-2-un-tableau-de-maitre-a-voir-bilan-1Au début de la saison 2, Dev (Ansari) est à Modène, en Italie après avoir décidé de se rendre dans le berceau des pâtes, sa passion culinaire. La nourriture est un sujet très présent dans la série mais ce n’est pas le seul puisqu’on y parle aussi d’amour, de famille, de religion, d’ouverture sur l’autre et d’épanouissement de soi.

Aziz Ansari et Alan Yang ont ce truc en plus qui rend leur série parfaite. Ils ont cette curiosité sur le monde et les gens qui les entourent, cette curiosité qui rend leur série spéciale. Ils pensent aux minorités en tout genre et donnent la parole à des gens qui ne l’ont pas toujours. Ils ont un véritable appétit d’apprendre, de se nourrir des autres et le mettent en images le plus naturellement du monde. Comme un tableau de maître bien équilibré et beau à regarder. Ils observent le monde avec pertinence et livrent un produit sans jugement, avec une belle ouverture d’esprit et puisent dans leur propre expérience.

Des épisodes pépites d’amour

Si la saison est très bonne, quatre épisodes sortent du lot. Tout d’abord, le premier épisode de la saison, en noir et blanc, avec Dev en Italie. Souvenez-vous, à la fin de la saison 1, après sa rupture avec Rachel, Dev (Ansari) décidait de partir en Italie pour apprendre à faire des pâtes comme un pro. Dev adore la cuisine en général et la cuisine italienne en particulier. La réalisation de l’épisode est sublime, on se croirait dans une petite production indépendante, avec tous les codes un peu clichés certes, du cinéma italien. Son voyage en Italie lui a fait du bien, il y a fait des rencontres. Une rencontre en particulier qui va capturer son coeur et reviendra dans la saison. La situation est compliquée parce qu’elle a un petit-ami mais l’évolution de leur relation est très bien développée au cours de la saison.

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L’autre épisode qui vous enchantera est le sixième, intitulé New York I Love You. Un peu à l’image de la série High Maintenance, l’épisode fait entrer les téléspectateurs dans les vies de New Yorkais lambda, de personnages qu’on ne reverra jamais, mais qui font de la ville de New York ce qu’elle est. Une mégalopole qui regorge de personnalités différentes. Chacune des histoires était extrêmement bien pensée et très intéressante, en particulier celle de la jeune femme sourde. On entre complètement dans son univers et c’est fascinant. La narration de l’épisode est surprenante dans le sens le plus positif du terme. C’est une belle déclaration d’amour à la grosse pomme et à ses habitants.

Famille et Religion

master-of-none-saison-2-un-tableau-de-maitre-a-voir-bilan-3L’épisode 8 intitulé Thanksgiving fera rire et pleurer. Lena Waithe qui incarne Denise était au coeur de cet épisode brillant qui revient sur 20 années de la vie de Denise, à travers les repas de Thanksgiving passés avec sa mère (Angela Bassett), sa tante (Kym Whitley) et sa grand-mère (Venida Evans). Non seulement l’épisode remonte aux origines de la belle amitié qui dure entre Denise et Dev, mais il est aussi très personnel pour l’actrice et scénariste qui  y a mis son expérience de coming-out et sa relation avec sa mère. C’est beau, c’est drôle et c’est plein de charme. Denise est un personnage qu’on voit trop peu dans la Master of None, il donc est agréable de voir un épisode qui lui soit entièrement consacré. C’est un personnage pur et très différent de ce qu’on a l’habitude de voir dans des séries.

L’épisode qui reçoit une mention très honorable est probablement l’épisode 3, sur la religion. Dev a été élevé dans la religion musulmane. Ses parents – excellemment incarnés par les vrais parents d’Ansari – et une grande partie de sa famille, sont pratiquants mais Dev ne l’est pas. Il parle ici pour tous ceux qui ne sont pas pratiquants, concernant le regard que leurs proches peuvent avoir sur eux parce qu’ils ne prient pas, ne jeûnent pas, boivent de l’alcool ou mangent du porc. Mais Ansari ne s’arrête pas à la religion musulmane, il parle de religion en général, comment elle est vécue et perçue par chacun. Si son point de vue sur la religion est très personnel, il montre aussi à tous ceux qui ont des préjugés sur les musulmans, que tout le monde n’est pas terroriste. Il n’est pas religieux, il est américain et pourtant il se fait parfois traiter comme un terroriste. Dans un monde post-11 septembre, Ansari raconte ce que c’est d’être un enfant d’immigrés et continue la conversation commencée dans la première saison.

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A voir absolument

Dans cette saison 2 de Master of None, Aziz Ansari reprend plus ou moins les mêmes sujets sur sa carrière, sa vie amoureuse et sa place dans la société mais il le fait en agrandissant encore plus ses horizons. C’est avec brio qu’Aziz Ansari montre l’étendu de son talent. Son point de vu est toujours rafraîchissant et sans jamais forcer, il fait passer ses messages. Toujours en explorant des sujets sérieux avec sa dérision et son intelligence comique, il offre une saison 2 de Master of None al dente.

Si vous n’avez pas encore vu Master of None, n’hésitez pas, c’est absolument à bing-watcher sur Netflix.

Crédits ©Netflix

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