Guyane : Ruée vers l’or sans mordant

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2.5

La nouvelle création originale de Canal + se dévoile ce soir, lundi 23 janvier, dans un pilote peu convaincant malgré un voyage en pleine jungle plus vrai que nature. La critique du Cerveau.

Ce soir est diffusée Guyane, la dernière création originale de Canal +, avec la promesse d’un voyage en outre-mer et d’une aventure inédite. Une aventure rondement bien réalisée, qui pêche un peu.

Si vous êtes passés à côté de Guyane dernièrement, c’est que vous vivez dans une grotte. Canal + menant une campagne promotionnelle acharnée en publicité massive, entre station parisienne « pimpée » en jungle factice, web série de 8 épisodes online… Tout pour que le public soit au rendez-vous ce lundi 23 janvier, devant leurs téléviseurs afin de découvrir la nouvelle création originale de la chaîne. Une création avec la promesse d’une escapade en territoire d’outre-mer français, entre exotisme et intrigue mafieuse.

Des mines, à la jungle

vincent-guyaneCréée par Fabien Nury et Kim Chapiron, Guyane c’est l’histoire de Vincent, un jeune étudiant stagiaire, de l’école des mines de Paris. Cet étudiant parisien en géologie, débarque en Guyane pour y effectuer un stage dans une société d’exploitation aurifère : Cayenor. Un goût immodéré pour le danger et un culot à toute épreuve vont pousser le jeune ingénieur à s’associer avec le « parrain de l’or » Antoine Serra, qui règne sur le village perdu de Saint Elias. Vincent croit avoir trouvé un filon d’or mythique : une mine abandonnée depuis 120 ans, nommée « Sarah Bernhardt »… Serra a les compétences requises pour l’exploiter. En apparence paternel et amical, Serra accepte et embarque Vincent au fin fond de la jungle guyanaise… En quelques semaines, Vincent va passer du statut de stagiaire à celui d’aventurier.

Ruée vers l’or assez lente

Une intrigue sous fond de mafia guyanaise, entre meurtre, coup-bas, complot sur fond de ruée vers l’or. Parfois polar, parfois film d’aventure, typé western, entre exploration de territoires inconnus et exotiques, même si français, Guyane est un peu une série multi-genre, à vocation hybride, sans pour autant réussir à trouver un équilibre, surtout dans son premier épisode aux scènes d’expositions beaucoup trop longues.

guyane image une canal + critque sans mordant

Si le Cerveau n’a rien à reprocher à la mise en scène, qui assure le voyage dans une région bien française, mais souvent méconnue ou oubliée, le scénario pêche, et ce dès le premier épisode. On ne sait pas si c’est la volonté de jongler entre les genres dans l’écriture de l’intrigue qui créé un sentiment de désintérêt chez le spectateur, ou la structure narrative beaucoup trop lente, mais il est difficile pour celui qui regarde Guyane de s’immerger intégralement dans l’histoire au delà de ces paysages pourtant paradisiaques ou inconnus.

Un poil caricatural

guyane jungle canal plusLes personnages de la série peinent à convaincre ou créer un semblant d’attachement auprès du spectateur, puisqu’aux premiers abords, certains apparaissent comme caricaturaux. Comme le « mafieux » et taciturne Serra, et son sbire, Louis, méchant à souhait. Ou même Vincent, le héros, lorsqu’il décide de prendre les choses en mains, et de s’allier à Serra. Mathieu Spinosa (Clem) et ses comparses acteurs semblent pourtant inspirés et vouloir offrir des niveaux à leurs personnages, qui malheureusement sombrent dans le déjà-vu et le stéréotype, dès que ces derniers se lancent dans l’action. Ce qui ne favorise pas l’empathie, et détache ainsi le spectateur de son implication de la série.

Cependant, Guyane ne manque pas de charme, notamment grâce à la réalisation de Kim Chapiron, léchée au possible qui donne un cachet considérable à la série. Le voyage en pleine jungle amazonienne est garanti, entre rythme de musique brésilienne, moiteur, animaux sauvages et chants d’oiseaux exotiques. On voyage dans un village typique, dans un territoire inconnu, sur fond de trafics et ruées vers l’or. Et rien que pour continuer ce voyage en pleine faune et flore guyanaise, le Cerveau s’engagera dans la suite, qui pourrait bien s’avérer bien plus substantielle que ce premier épisode, beaucoup trop axé sur l’exposition que la narration.

Guyane c’est tous les lundis soir sur Canal+ ou en intégralité à la demande, sur MyCanal.

 Crédit photos : ©Canal+

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