Découvrez la critique du Cerveau pour Premier Contact, un film de Science-Fiction lyrique et philosophique à voir absolument en cette fin d’année.

Aujourd’hui sort dans les salles, un film très attendu par les amateurs de science-fiction au cinéma : Premier Contact.

Si le genre des rencontres avec les aliens était quelque peu décrié ces dernières années, avec une SF plus axée sur d’éventuelles prouesses scientifiques futuristes, la technologie et l’action, comme dans Interstellar, Oblivion, ou d’autres films, qui passent généralement à côté des fondements de base de la science-fiction, peu de films proposent de revenir aux fondement du genre, loin d’un étalage d’outils technologiques ou de concepts scientifiques supposés : celui de critiquer et comprendre l’humanité à travers une fiction surréelle.

premier contact critique louiseEt c’est là que Denis Villeneuve propose Premier Contact. Un film, aux premiers abords minimaliste, qui surfe sur le thème usé sur grand-écran de le menace Alien sur notre monde, de Rencontre du 3ème type, à Signes, en passant par Independance Day, Mars Attacks et le Cerveau en passe…

Réflexion philosophique épurée

Premier Contact n’est pas qu’un film de science-fiction. C’est une réflexion philosophique sur l’humanité, le temps et la vie. Et c’est ce que le Cerveau apprécie avant tout dans. Une réflexion proposée dans un lyrisme et un véritable brouillage de la perception et chronologie du film, afin de s’identifier et vivre l’expérience de Louise, l’héroïne, incarnée par une Amy Adams plus brillante que jamais. Le tout servi par une réalisation épurée, des effets spéciaux plus vrais que nature, et surtout intégrés brillamment dans le cadre et l’image.

Communiquer avec l’improbable

Le pitch de Premier Contact est assez simple. Adaptation de la nouvelle de Ted Chiang, « Story of your life », Premier Contact suit les évènements qui se passent juste après l’arrivée de mystérieux vaisseaux venus du fond de l’espace, qui surgissent un peu partout sur Terre. Une équipe d’experts est rassemblée sous la direction de la linguiste Louise Banks (Amy Adams) afin de tenter de comprendre leurs intentions. Face à l’énigme que constituent leur présence et leurs messages mystérieux, les réactions dans le monde sont extrêmes et l’humanité se retrouve bientôt au bord d’une guerre absolue.

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Langage et communication

Premier Contact est avant tout un film sur la capacité à communiquer et tout l’importance du langage. Imaginé dans la bible comme une malédiction divine, les différentes langues du monde, et ses modes de communications sont ce qui font toute sa différence et sa force, mais aussi son danger. Ce qu’essaie de souligner le film à plusieurs reprises. Une simple mauvaise interprétation d’un message peut pousser certains pays belliqueux à se lancer dans des guerres inutiles, un peu comme la Chine ici, sur le point de lancer la guerre la plus effrayante de la planète, en ne comprenant pas un message des entités qui sont venus sur Terre.

premier contact amy adams jeremy renner forest whitakerPremier Contact est aussi un film sur l’unité. L’unité face à l’inconnu pour mieux avancer. L’union des Forces, des connaissances et des ressources, pour le bien de l’humanité, avant le bien d’un pays ou d’une culture. L’union, malgré les différences de langues, de peau ou de culture. Un message séduisant, dont la fragilité est soulignée par les relations des scientifiques qui se dégradent au fil du film, pour le pire, avant le meilleur.

Connaitre l’impossible

Dans Premier Contact, les aliens, que les scientifiques vont surnommer Abbott et Costello, en référence au duo de comiques américains qui jouaient avec la langue anglaise, sont à l’instar de tous ceux qu’on a pu voir jusqu’ici au cinéma, et loin d’être belliqueux.

Bien au contraire. A travers la compréhension de leur langage si complexe, ces derniers sont venus offrir une technologie aux humains, qui sera la clé de la survie de leur espèce. Une arrivée interstellaire, marquée avant tout par la paix et le partage des connaissances, malgré une différence d’espèce. Une collaboration intergalactique, qui vient souligner une fois de plus le thème de l’importance d’une cohésion des différentes puissances mondiales, clé de la salvation humaine dans le futur. Un premier contact qui est loin d’être une invasion, à contrario des films de ce genre.

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Mais le don qu’ils offrent avant tout à Louise, est celui de comprendre les ramifications et la construction du temps. Ce qui lui permet, à travers des flashs, de connaître sa vie avant même de la vivre, à travers des émotions et des tranches de vies. Notamment avec sa fille qui est destinée à mourir, comme le montre l’un des premières scènes du film de Villeneuve.

Vivre malgré la fatalité

Un film qui explique le deuil, et l’impact de le perte d’un être cher, surtout lorsqu’il s’agit d’un enfant. Une perte, soulignée par tous les moments de bonheur et de joie partagés, que Louise conclue à la fin du film comme l’un des plus grands cadeaux de l’humanité et de la vie, au-delà de la faculté de voir l’avenir, et ce malgré un destin funeste. Là est la véritable leçon de premier contact critique jeremy rennerPremier Contact et tout l’intérêt du film.

Porté par une Amy Adams, accompagnée d’un Jeremy Renner qui ne fait que servir le personnage de Louise, Premier Contact est sans nul doute un grand film de Science-Fiction, réalisé avec goût et à l’esthétique léchée, célébrant l’humanité et tout ce qui la compose, avant de célébrer la possibilité d’une vie extra-terrestre et son arrivée potentielle, un jour sur notre Terre. Car oui la SF, dans son essence, n’est pas un moyen d’imaginer le futur ou des évènements paranormaux, mais bien de comprendre et étudier l’humanité sous un spectre fictionnel, pour mieux célébrer ce qui la caractérise, que ce soit le meilleur, ou le pire. Et cela, le film de Denis Villeneuve le fait avec intelligence, lyrisme et brio.

Premier Contact : Bande Annonce VOST

crédit photo : ©Sony Pictures