Le dernier film de Tim Burton sort ce mercredi dans les salles : Miss Peregrine et les Enfants Particuliers. Un conte onirique et typique de l’univers du réalisateur qui ne manquera pas de plaire aux petits comme aux plus grands. La critique du Cerveau

Adapté du best-seller éponyme pour enfants de Ransom Riggs, publié en 2011, Tim Burton raconte avec Miss Peregrine et les Enfants Particuliers, l’histoire de Jake (Asa Butterfield), un adolescent américain de 16 ans qui va se trouver un destin incroyable de l’autre côté de l’Océan-Atlantique après la mort de son grand-père (Terence Stamp) dans  des conditions étranges.

miss-peregrine-et-les-enfants-particuliers1-jake--Jake décide de se rendre sur une île au large du pays de Galles où son grand-père a passé son enfance dans un orphelinat, à l’époque de la seconde guerre mondiale. Un orphelinat tenu par une certaine Miss Peregrine (Eva Green), avec des « enfants particuliers », pour découvrir la vérité sur son grand-père, qui lui contait des aventures fascinantes quand il était petit.  Découvrant que les récits de son grand-père pour l’endormir étaient vrais, Jake entre en contact avec un univers magique, peuplé d’enfants aux étranges pouvoirs mais surtout figé dans le temps et une époque précise. Mais le mystère et le danger s’amplifient quand il apprend à connaître les résidents, leurs étranges pouvoirs … et leurs puissants ennemis. Finalement, Jacob découvre que seule sa propre « particularité » peut sauver ses nouveaux amis.

Aventure Onirique, sombre et distrayante

Imaginée par Ransom Riggs à partir de photos anciennes trouvées dans des foires et marchés aux puces (dont une photo d’un garçon recouvert d’abeilles) cette histoire ou conte pour enfant a tout de suite attiré Tim Burton, dont l’univers à la fois ancien, fantastique et assurément bizarre se rapproche de celui de l’auteur. Une intrigue au potentiel indéniable, celui de pouvoir raconter une histoire pour enfants, dans la veine de Narnia, avec tout l’esthétisme et l’imaginaire du réalisateur qui aime ce qui sort de la norme, le gothique, l’extraordinaire et tout ce qui est inspiré de l’occulte.

miss-peregrine-et-les-enfants-particuliers1-critique-imag-1-

Dans ce film, on retrouve le style inimitable de Tim Burton, parfois onirique, parfois effrayant, souvent touchant, et surtout intemporel. Miss Peregrine et les Enfants Particuliers propose un voyage et univers qui laisse le réalisateur jouer avec les images, les époques et leurs styles, histoire de véhiculer ce qu’il aime et critiquer la classe moyenne, ainsi que la norme qu’elle impose. La norme, tout ce que déteste le réalisateur, qui depuis Edward aux mains d’argent jusqu’à Charlie et la chocolaterie, en passant par Beetlejuice, s’est toujours donné un point d’honneur à célébrer la différence et tout ce qui, dans l’inconscient collectif, s’apparente au monde de l’horreur.

So Tim Burton

miss-peregrine-et-les-enfants-particuliers1-critique-image-tim-burton-eva-green-Parfois ode gothique, parfois aventure, Miss Peregrine et les enfants particuliers propose une histoire, qui certes ne révolutionne rien et semble assez classique pour les enfants, mais qui permet à Tim Burton de jouer avec ses codes et son univers comme il ne l’a plus fait depuis longtemps, et surtout avec cohérence. Contrairement à Alice aux pays des Merveilles, en 2011, l’intrigue de ce conte pour enfant sied à l’imagerie et l’esthétique Burtonnienne, alors que celui de Lewis Caroll bridait l’imagination de l’homme derrière la caméra.

Certains enfants « particuliers » comme les jumeaux ou Enoch, permettent d’ailleurs à Burton de montrer ses talents d’artistes autre que cinéaste, puisque les costumes des premiers ou les créatures fabriquées du second auraient pu être inspirées de croquis vus dans certains cahiers de dessins et autres livres du réalisateur. Ce qui plaira beaucoup aux amoureux de Tim Burton, puisqu’ici, le réalisateur qui semblait avoir perdu ce qui faisait sa « patte » artistique, revient avec tout ce qu’on aime ainsi que des références qui ne manqueront pas de frapper certains spectateurs érudits.

Visuellement réussi

L’esthétique du film, servi en 3D, colle parfaitement à l’intrigue de Miss Peregrine et les enfants particuliers, à mi-chemin entre une ode à la différence et une « teen-adventure ». Parfois colorés, parfois sombres, les plans et décors ressemblent à ce qu’on aime du réalisateur, qui comme toujours aime marquer et opposer visuellement les univers fantastiques face au réel. Les effets spéciaux sont assez bluffant, des créatures aux pouvoirs des enfants, et notamment lors d’une séquence en mer, qui scotchera par la maîtrise de sa 3D immersive, et son réalisme.

miss-peregrine-et-les-enfants-particuliers1-critique-image-fin

Eva Green propose une prestation réussie du personnage titre, entre princesse gothique et oiseau fantastique, et les enfants sont bien choisis. Les dialogues ont quant à eux été travaillés de manière à jouer entre les rires ou des émotions plus touchantes ou intimes. Le seul bémol que le Cerveau reprochera est le personnage de Samuel L Jackson, beaucoup trop stéréotypé, sur-joué et agaçant par moments.

On aime l’ambiance rétro-gothique, ainsi que les notes et mélodies de la bande originale, qui cette fois-ci n’ont pas été composé par Danny Elfman, comme il est de coutume pour les productions de Tim Burton. Dans Miss Peregrine et les enfants particuliers c’est Matthew Margeson et Mike Higham qui se collent au score du film, entre onirisme auditif, épique et aventure, pour un voyage qui ravira aussi bien les petits et les grands, et prouvant que Tim Burton n’a pas perdu son mojo, comme certaines mauvaises langues laissaient croire.

Miss Peregrine et les enfants particuliers : Bande Annonce

Crédit photos : ©20th Century Fox Films 2016