Preacher saison 1 : un final un peu trop fermé

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2.5

Critique du final de Preacher la nouvelle série de AMC qui mêle religion, surnaturel et esprit totalement déjanté. Un final un peu décevant comparé aux autres épisodes.

Ceux qui connaissent Seth Rogen en tant qu’acteur savent qu’il fait partie des acteurs « allumés » du cinéma américain. Sur la série Preacher, Seth Rogen passe derrière la caméra en tant que producteur. Et il garde son esprit totalement déjanté qui transparaît dans le programme.

Preacher c’est l’histoire de Jessy Custer (Dominic Cooper), ancien braqueur de banques qui revient à Annsville, Texas, sa ville natale, en tant que révérend pour occuper la place de son père. Doté d’un étrange pouvoir, la genèse, il peut contrôler l’esprit de ses paroissiens et se sert de ce don pour faire le bien autour de lui.

Bienvenue à Fous furieux-ville

The Preacher Enterrement Tom CruiseBienvenue à Annsville, petite ville de ce que l’on appelle le « small town America », l’Amérique profonde, paysages désertiques et habitants inquiétants : Odin Quincannon, auto-proclamé « Dieu de la viande » et son bras droit Donnie Schenck, admirateur du Général sudiste Lee, qui use très facilement de la violence sur ses collègues ou sur sa propre femme. On compte également un chauffeur de bus scolaire pédophile, un maire un peu niais, un fils à maman qui tente désespérément de couper le cordon ombilical à presque 50 ans ou encore le shérif et son fils Eugène, victime d’une difformité faciale après qu’il a tenté de se suicider en se tirant une balle dans la bouche.
La seule qui semble à peu près tenir la route, c’est Emily, mère célibattante de trois enfants, serveuse au diner du coin et organiste de la paroisse.

Jesse Custer est lui accompagné de ses deux sidekicks, Tulip, son ex-petite amie, restée dans la voie du crime, une femme forte et qui n’a pas la langue dans sa poche. Ainsi que Cassidy, un vampire irlandais alcoolique qui a sauté d’un avion sans parachute pour échapper à une embuscade. Ruth Negga et Joseph Gilgun démontrent leur talent pour incarner des personnages qui se révèlent à la fois complexes et attachants. Dominic Cooper est également un excellent choix de casting, très bon en ex-malfrat repenti, torturé par son passé douloureux, doté d’un magnétisme certain pour guider ses ouailles.

Départ poussif

Preacher met deux ou trois épisodes à se mette en place, il est donc difficile d’accrocher tout de suite. Il faut prendre le temps de voir les personnages se mettre en place et digérer les délires et la violence quasi-permanents. Deux autres hommes d’église, un pasteur africain et un pope orthodoxe reçoivent la fameuse génèse et explosent littéralement devant leurs fidèles. Compte personnel ou simple blague potache : on apprend, grâce à un faux reportage des JT américains que… Tom Cruise a également explosé en sa qualité de scientologue ! Des obsèques nationales sont même organisées !

Preacher un final un peu trop fermé ILLU 2

Passé cette furie initiale, la série trouve son rythme et l’histoire, portée par une ambiance pesante à dessein qui rend l’histoire prenante. Ce qui n’empêche pas les touches d’humour, notamment grâce aux répliques de Joseph Gilgun. Le Cerveau vous conseille également de bien surveiller le fronton de l’Église pour ne pas rater les messages. Le casting est très bon, le background de chaque personnage, même secondaire, est très bien développé et aide à comprendre beaucoup de choses. Déception pourtant pour Cassidy dont le long passé n’est abordé qu’en surface. Le tout est porté par une très bonne bande-son très country (bienvenue au Texas) avec quelques titres en référence au domaine religieux.

Supernatural Preacher

Des thèmes religieux, une espèce de force mystiquo-fantastique, un vampire, des anges dans des véhicules humains descendus sur Terre, les voyages entre le monde terrestre et les Enfers, le surnom « Cass », un bolide qui fonce sur les longs lignes droites à travers les Etats-Unis… Preacher aborde les mêmes thèmes et ressemble beaucoup à Supernatural, même si elle reste plus terre-à-terre que sa consœur de la CW. Le Cerveau regrette tout de même que les deux séries présentent pas mal de similarités.

Certes, difficile pour Preacher de faire l’impasse sur Dieu, le Paradis et l’Enfer. Mais tout de même, Preacher peut couler dans la même veine que Supernatural sans forcément copier/coller les mêmes éléments. Il reste toujours possible de traiter un même thème sous différents angles. D’ailleurs, le « portrait religieux » de l’Amérique d’aujourd’hui est plutôt bien tiré, avec la dénonciation au passage de ce que la religion peut entraîner. Jesse Custer possède un grand pouvoir qui implique de grandes responsabilités, qu’il n’arrive pas toujours à prendre. De plus, Dominic Cooper peut rivaliser, grâce à un certain charisme et à son magnétisme à rivaliser avec Jensen Ackles et Jared Padalecki dans le coeur des téléspectatrices (si, si, c’est possible).

Un final en demi-teinte

Preacher un final un peu trop ferme ILLU 3On regrettera également dans ce final, le traitement un peu trop rapide des intrigues nouées tout au long de la saison. Parmi ces intrigues trop vite conclues, la relance de l’intérêt amoureux entre les deux ex-petits-amis ou la réapparition du passé des deux amants en la personne de Carlos.

Mais heureusement, il reste encore pas mal de pistes à explorer pour la saison 2 de Preacher. Que pourra-t-on apprendre du passé de Cassidy ? Eugène va-t-il réapparaître et comment ? Comment les trois personnages principaux vont-ils cohabiter ? Quid des deux envoyés célestes et de leur homme de main ? Il faudra surtout espérer que Preacher, officiellement renouvelée pour une saison 2 trouve une certaine homogénéité dans la qualité de ses épisodes.

En résumé, malgré de nombreux défauts, Preacher est dans l’ensemble une bonne série, drôle et captivante, porté par un très bon casting.

Crédits images ©AMC

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