Critique de Tarzan, nouveau film de David Yates qui tente de revisiter le mythe de l’homme singe mais sans conviction.

tarzan-critique-une-petite-legende-perdue-dans-la-jungle-1L’homme qui s’est fait connaître sous le patronyme de Tarzan (Alexander Skarsgård) a quitté la jungle africaine depuis bien longtemps : de son véritable nom John Clayton III, Lord Greystoke, il mène désormais une existence bien tranquille aux côtés de son épouse bien-aimée Jane (Margot Robbie). Invité au Congo en tant qu’émissaire du commerce auprès du Parlement, il ignore encore qu’il n’est qu’un pion entre les mains du redoutable Capitaine Leon Rom, officier belge (Christoph Waltz), qui compte bien l’utiliser pour assouvir sa soif de vengeance et sa cupidité. Mais les artisans de ce complot meurtrier sont loin de se douter du chaos qu’ils s’apprêtent à déclencher…

Sans émotion ni saveur

David Yates tente de revisiter le mythe de Tarzan. Un mythe que tout le monde connait déjà, qui a été vu et revu et qui n’a pas vraiment besoin d’une autre adaptation surtout qu’elle n’apporte rien de plus. Yates tente aussi de jouer sur la nostalgie et de raconter une histoire d’amour entre Tarzan et Jane mais aussi entre Tarzan et sa famille d’adoption que sont les animaux. Mais voilà l’émotion ne se voit pas. Il y a un véritable problème de personnages qui sont peu attachants et creux. Tarzan n’a pas de personnalité et son histoire, qui reste en surface, n’embarque pas le spectateur. Cette nouvelle adaptation n’apporte pas grand chose de plus au mythe de Tarzan. On ne sais pas si c’est une origin story ou un nouveau chapitre dans la vie du personnage puisque le film est constamment entre les deux, ne s’affirme pas et reste trop propre sur lui. Il ne fait pas de vague.

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On retrouve un Tarzan ou plutôt John qui repart dans sa jungle africaine où il a grandi. On le voit alors renouer avec son côté sauvage et retrouver sa famille animale. Là où le film aurait vraiment pu être intéressant avec la communion de John avec la nature, rien n’est jamais complètement abouti. C’est plat, sans émotions avec des enjeux et une fin, qui, dès le départ sont prévisibles. Le personnage de Tarzan aurait pu être un homme beaucoup plus torturé, qui se pose plus de questions et surtout avec plus de charisme. Il est décevant de voir Alexander Skarsgård sans trop de saveur. S’il n’est pas désagréable à l’oeil, on l’a connu beaucoup plus charismatique.

Déception

tarzan-critique-une-petite-legende-perdue-dans-la-jungle-3Christoph Waltz, qui d’ordinaire est toujours génial, se contente du minimum dans son interprétation de l’émissaire Leon Rom. Et même quand il est au plus bas de sa forme, il est bon, donnant un peu de relief au méchant qu’il incarne. Margot Robbie, dont la Jane refuse d’être une damoiselle en détresse, se fait tout de même sauver par son homme, parce qu’autrement, ça ne sera pas Tarzan et Jane. Quant à Samuel L. Jackson, il est assez bon dans le rôle du Dr George Washington Williams et apporte quelques pointes d’humour mais cela reste très léger. Le personnage reste (littéralement) à la traîne derrière celui qui est censé être une légende de la jungle. Ce qui déçoit encore une fois, c‘est qu’on a un film qui se déroule en Afrique et qui fait d’un homme blanc, l’enfant prodigue de ce continent noir. La légende de leur terre est un homme nordique qui est hissé en égérie et sauveur adoré de tous sans qu’on ne sache vraiment pourquoi parce qu’il est mal exploité. Cela laisse les personnages noirs en retrait. Ce ne sont que des hommes de mains, des peuples manipulés ou des esclaves libérés par les blancs. C’est sans parler du personnage de Djimon Hounsou qui a très peu de temps à l’écran et qui n’est qu’un être assoiffé de vengeance contre Tarzan.

Ce qui sauve à peine le film ce sont les effets spéciaux qui sont assez réussis et sont très réalistes. Les plans en Afrique sont beaux et les animaux sont plus vrais que nature mais ça ne reste que des paysages qui manquent de personnalisation. On sent que Yates a tout misé sur l’esthétique au détriment de l’histoire. Une histoire qui ne prend pas de risque et qui ne prend pas non plus de position claire sur ce qu’elle veut raconter.

Ce film ne restera pas dans les mémoires.

Tarzan – Bande-annonce

Crédits : ©Warner Bros