Roadies : Un pilote brouillon et décevant

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2.5

Critique d’un pilote décevant pour la nouvelle série de Cameron Crowe Roadies.

Cameron Crowe aime la musique. Et il tente de le prouver avec sa nouvelle série Roadies débutée dimanche 26 juin sur Showtime. Celle-ci suit en effet les techniciens d’une groupe de rock fictif The Staten-House Band. Le spectateur suit donc la préparation d’un concert, ici à la Nouvelle-Orléans. Le premier épisode présente les personnages principaux de la série, avec des introductions beaucoup trop clichés pour être appréciables.

roadies-un-pilote-brouillon-et-decevant-bill-shelliAinsi, le manager général Bill (Luke Wilson) est présenté dès les premières secondes de la série alors qu’il est au lit avec la (très) jeune fille d’un grand investisseur de la tournée. On a ainsi droit à du sexe et des seins nues et percées. Un procédé pauvre pour attirer le téléspectateur dont la série aurait bien pu se passer. Ce qui sauve, un peu, cette scène est l’arrivée de sa collègue Shelli (Carla Gugino), et une dynamique entre les deux personnages qui pourrait devenir intéressante. Alors certes, on en revient encore une fois à l’intrigue mille fois servie à la télévision de la relation amicale qui pourrait, ou ne pourrait pas, devenir romantique, mais les deux acteurs ont assez d’alchimie pour la rendre crédible.

En suivant les techniciens sur toute une journée de préparation à un concert à la Nouvelle-Orléans, Roadies nous présente toute une galerie de personnages, qui sont encore un peu faible. Il y a Kelly (Imogen Poots), qui veut quitter la vie de roadies pour rentrer en école de cinéma, avant de changer d’avis de manière volontairement clichée. Il existe aussi Phil (Ron White), toujours plein d’anecdotes, le chauffeur de bus (Luis Guzman) très nounours pour n’en citer que quelques uns. Tous sont malheureusement des personnages pas encore bien dessinés et parfois trop caricaturaux. On prendra pour exemple la groupie qui s’introduit dans les coulisses, bien trop exagérée et qui devient agaçante quand le personnage devait apporter de l’humour.

Manque d’intrigues

Si les personnages pourraient devenir attachant dans le futur Roadies les installent assez mal. Leurs diverses intrigues personnelles manquent d’intérêt pour pousser le spectateur à revenir. Et c’est d’ailleurs le problème principal de la série.

Il n’y a qu’une seule histoire qui pourrait apporter une certaine tension dramatique : un nouveau gestionnaire – qui n’y connait rien en musique – arrive sur la tournée et est décidé de réduire les coûts de production. Pour cela, il prend des décisions qu’on nous dit sont insensées.

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Et c’est là que Cameron Crowe oublie son public. Pourtant, dès le début, il souligne que le public ne sait rien, ou presque, des techniciens et de l’importance du travail dans les coulisses d’un concert. Or, Roadies ne le montre que trop peu, très, voire trop concentré sur les crises existentielles, ou non, de ses personnages principaux. Ainsi, il est difficile de ressentir la menace qu’est sensée être ce gestionnaire car une personne non-initiée ne comprend pas exactement les conséquences que ses décisions pourraient avoir.

Espoirs

roadies-un-pilote-brouillon-et-decevant-kelReste pour Roadies des personnages qui pourraient se révéler attachant, une fois qu’ils seront mieux dessinés et surtout une bande originale qui fera plaisir aux amateurs de rock. On y retrouve déjà du Pearl Jam, Bob Dylan ou encore les Ramones. Mais la série est encore très brouillonne.

Les plus optimistes diront qu’il s’agit là de problèmes inhérents à un pilote, mais il y a que trop peu d’éléments pour assurer d’une amélioration dans le futur. Le Cerveau espère cependant que la suite est meilleure, si Roadies se concentre autant sur les métiers de ces équipes et leur travail que leurs histoires personnelles. Sans quoi, on en reviendra à une énième série dramatique entre comédie romantique et drames personnels avec coucheries et autres crises existentielles peu originales.

Crédis Images : ©Showtime

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