Game of Thrones Saison 6 : Une histoire de Femmes ! (critique)

5

5.0

Critique du dernier épisode de la saison 6 de Game of Thrones, un épisode épique et époustouflant, pour un final comme jamais vu dans la série. Attention spoilers !!! bien évidemment (parce qu’une critique sans spoiler, c’est comme un café sans sucre, amer et difficile à avaler).

Retour sur un final d’exception pour une série d’exception. Game of Thrones saison 6 a quitté les écrans américains, hier soir sur HBO. Elle quittera les écrans français ce soir à 20h40 sur OCS city, avec son lot d’émules et de surprises, de théories de fans confirmées et de femmes mises à l’honneur comme jamais.

On peut dire ce qu’on veut sur Game of Thrones. Elle a ses fans et ses détracteurs, ses spectateurs mitigés, et ses fervents admirateurs. Mais après le final de ce dimanche, difficile de décrier une série de ce gabarit. Un final qui aura réussi à garder la barre aussi haute que son épisode précédent, déjà élu comme meilleur épisode de la série (cela dit plus pour longtemps). Pourtant la saison avait commencé sur une note un peu faible, avant de monter crescendo jusque ces deux derniers épisodes, qui resteront, pour sûr, dans les annales de la télévision, comme une véritable histoire de femmes, épique et fantastique.

Combat de Reines en perspective

Game-of-thrones-critique-final-saison-6-ocs-Darth-Cersei-Reine-de-Westeros-sur-le-trone-feminisme-Le Cerveau l’a toujours dit et répété depuis le début de la série. Game of Thrones est une histoire de Femmes. Il l’a encore rappelé dernièrement en revenant sur les accusations de misogynie dont la série souffre depuis quelques temps. Ce final est là pour bien rappeler l’intérêt de Game of Thrones pour ses personnages féminins. Et pas qu’un peu. Game of Thrones est un conte épique de Fantasy qui célèbre la femme, on ne peut plus le nier, surtout depuis la diffusion de cet épisode. Une véritable série féministe, comme il en existe peu.

Ils nous l’avaient promis : une hécatombe sans pareille, pour un final explosif. Jusqu’ici, il était assez rare d’avoir de véritables avancées stratégiques et narratives dans les finaux de saison. Pour sa saison 6, Game of Thrones revient au schéma classique de la télévision : un final explosif (sans mauvais jeu de mots) qui se finit sur un cliffhanger haletant : Cerseï sur le Trône de Fer et la Khaleesi en chemin pour récupérer ce même trône. Une belle bataille de Reines de Westeros s’annonce pour la saison 7, avant-dernière de la série. Une bataille qui sera, indeniablement épique, si la qualité de la série continue à friser la perfection comme cette saison, qui crescendo, aura scotché le spectateur face à son écran jusqu’à sa fin.

Réalisation de renom et explosive

Oui, Winds of Winter aura le mérite d’être le final le plus époustouflant jamais réalisé dans l’histoire de la série. Bien plus époustouflant que Battle of The Bastards, qui avait déjà placé la barre assez haute, tant dans sa réalisation osée, sa caméra mobile, son esthétique, ses chorégraphies de batailles travaillées, ses dialogues puissants…

High-Sparrow-Lancel-Lannister-Trial-Sept-Baelor-Game-of-Thrones-Season-6

Une réalisation millimétrée, une esthétique et des décors indéniablement parfaits, des effets spéciaux criant de réalisme, une lumière digne du cinéma et une orchestration musicale de Ramin Djawadi qui arrive encore à étonner avec ses mélodies, mêlant cordes, piano, orgues, pour évoquer une mélancolie sans pareille. Ce final nous offre de plus, une séquence qui restera dans les annales : LA séquence d’ouverture qui, d’environ une vingtaine de minutes, commence en douceur, puis monte en puissance et en rythme, avant de se finir en apothéose dans une explosion sensorielle comme Game of Thrones n’avait jamais proposé auparavant.

Darth Queen rising

Dans cette séquence, la montée de Cerseï au pouvoir est organisée d’une main de maître, dans une orchestration et réalisation digne d’un film noir ou d’auteur, comme un hommage au personnage obscur, à la Marâtre, celle que la prophétie annonçait comme perdante, jusqu’à son accession au pouvoir. Elle est désormais sur le trône, avec plus rien à perdre. Elle qui ne pensait jamais être prédestinée à régner hors de sa régence, encore moins depuis la prise du pouvoir par le Grand Moineau et ses fanatiques. Vêtue de noir et le regard sombre, effrayant même son amant, Cerseï Lannister est la vilaine par excellence de la série, bien plus effrayante que le Roi de la Nuit (le Cerveau la d’ailleurs d’ores et déjà baptisée Darth Cerseï, libre à vous de vous joindre à lui) et première Reine de Westeros proclamée.

Cersei-Lannister-Winds-of-Winter-Game-of-Thrones-Season-6

Elle était pourtant montrée comme faible et abattue par le sort, depuis sa marche de la honte et à maintes reprises dans les séquences qui lui étaient consacrées cette saison. Elle est désormais remise de ses malheurs et forte de sa haine et sa vengeance. Pourtant c’est elle qui mènera son dernier fils vers la mort, qui lui offrira le trône inespéré. Sa séquence de couronnement, portée seulement par les images et les expressions faciales de Lena Headey, se veut comme une célébration de son horreur, sa noirceur et sa folie. Une anti-héroïne dont on a besoin en télévision, prouvant qu’une femme peut être forte mais aussi dure, vengeresse et aussi tyrannique qu’un homme. C’est ça l’égalité et le féminisme.

Les hommes au second plan

Daenerys TryionCe final nous montre une fois de plus que les hommes de la série ne sont, en définitive, que des personnages secondaires. Ils ne sont que des Deus Ex Machina présents pour valoriser les femmes de la série, les véritables « héros ». On le voit avec Daenerys qui se sépare de Daario pour mieux faire une alliance avec un Seigneur afin de sceller son pouvoir lorsqu’elle l’aura acquis, alors qu’elle l’aime. Le dernier homme qui l’entoure et la conseille n’est là que pour la servir et c’est Tyrion.

On le voit aussi avec le pacte de Lady Olenna qui a tout perdu et les femmes de Dorne menées par Ellaria Sand, à qui se joint Varys. Les alliances sont en marche dans le camps de la Khaleesi et menées essentiellement par des femmes.

On le voit aussi avec la petite Lady, Lyanna Mormont, qui ralliera les peuples du nord à Jon Snow, elle qui n’est encore qu’une enfant, l’érigeant Roi du Nord, malgré son statut de bâtard. Sansa aussi s’impose encore et toujours, comme dans le précédent épisode, notamment face à Peter Baelish qui se voit sur le trône à ses côtés (le plus beau râteau de la série d’ailleurs).

Game-of-thrones-critique-final-saison-6-ocs-lady Mormont-feminisme-

Sans oublier Arya, consacrée deux épisodes plus tôt, libérée des Sans-Visages, mais elle-même Sans-Visage. La guerrière nous proposera une vengeance attendue depuis 3 saisons, avec la Mort de Walder Frey. Une vengeance sanglante et froide, de la part de la petite Stark qui va sûrement retrouver les siens dans les prochains épisodes de la saison 7.

Jon Snow, Héros malgré lui

Game-of-thrones-critique-final-saison-6-ocs-king of the north jon snow-Celui qui ne « savait rien » semble toujours ne pas trop comprendre ce qui lui arrive, une fois de plus dans ce final. Commandant de la Garde de Nuit sans l’avoir voulu, chef de bataille d’un clan dont il n’est qu’un fils bâtard, et désormais Roi du Nord. Jon Snow est un peu le héros dont la naissance ne prédestinait qu’une vie de rejeté et renié.

Seul personnage masculin de Game of Thrones promis à une véritable destinée héroïque, ce final aura eu le mérite de clore les théories et autres débats autour de sa genèse. Oui, Jon Snow, comme l’avaient prédit les fans de la série et les lecteurs assidus des romans de George R.R. Martin, est bien le fils de Lyanna Stark et de Rhaegor.

Bien qu’il ne le sache pas encore, son frère Bran nous offre enfin la fin de sa vision à la Tour de Joie, avec Lyanna sur son lit de mort, annonçant la naissance de Jon à son frère Ned, et lui demandant de prendre soin de lui et de garder son secret. On attend donc la réunion du petit frère (ou cousin au choix) avec Jon, afin de lui révéler sa véritable identité. Une révélation en vision qui prouve que les théories autour de Snow peuvent s’avérer vraies, et qu’il pourrait bien être l’Azor Ahai, le Guerrier de la Lumière et Fils du Feu ressuscité par R’hllor, croyance partagée par Melisandre sans vraiment le dire (bannie de Winterfell pour le meurtre de Shereen, et en route vers le Sud).

Mestre Samwell

Autre séquence attendue depuis le début de la saison : l’arrivée de Samwell et Gilly à la Citadelle. Une séquence au cœur de la bibliothèque des Mestres, où le joyeux Sam va se former. On retient un plan magnifique avec des décors réels et spéciaux assez époustouflants, pour une séquence qui aurait mérité un peu plus de développement.

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En somme, ce final de Game of Thrones saison 6 ne manquera pas de contenter les fans, les spectateurs de la série, et les lecteurs des romans. Il rappelle de plus que même si la série a subi quelques baisses de régime, comme certains lui reprochaient la saison dernière, calculés ou non, elle a toujours de quoi subjuguer, étonner et émouvoir dans sa besace.

Game of Thrones, série de genre, de fantasy, partait il y a 6 ans comme peu gagnante et comme un véritable risque pour la chaîne HBO, avec son genre peu commun, son ton gore et fantastique. Elle a réussi, avec les années, grâce à sa fresque narrative et ses personnages atypiques, héros et anti-héros à la fois, à fédérer ses spectateurs, en conquérir de nouveaux, devenir un véritable culte de la télévision, un phénomène social et de culture populaire, tout en n’ayant pas encore quitté les écrans. Elle arrive même à prouver qu’elle peut être encore meilleure et étonnante après 6 années de diffusions. Elle s’affirme enfin une bonne fois pour toute comme LA série féministe par excellence. Et ça, le Cerveau ne peut que l’applaudir. Rijes aōt* Game of Thrones, encore deux saisons, avant de tirer le rideau. A l’année prochaine !

rijes aōt: félicitation en Haut valérien

crédit : ©HBO

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