The Americans saison 4 : les nerfs à vif

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4.5

Critique pour un excellent premier épisode de saison 4 de The Americans, particulièrement angoissant.

La saison 4 de The Americans débute plus angoissante que jamais. Que cela soit pour Philip et Elizabeth, pour Martha, Paige ou même Nina, l’étau se resserre. Tous les plans des uns et des autres ne tiennent qu’à un fil, qu’à un seul faux pas pour que tout s’écroule. Ce premier épisode met le téléspectateur sur la brèche. Chaque scène porte son lot de suspens, très pesant.

Dès les premières minutes, The Americans donne le ton sur cette quatrième saison. Elle sera sombre, elle sera violente, elle se posera beaucoup de questions sur les personnages, qui eux-mêmes vont se remettre souvent en question. Le danger est à toutes portes, de toutes les manières que ce soit. La menace est omniprésente et vient de tous les côtés, y compris de soi-même.

Une atmosphère anxiogène

the-americans-saison-4-les-nerfs-a-vif-uneThe Americans continue dans sa lenteur étudiée à distiller une atmosphère anxiogène à chaque seconde. Il faut ici applaudir le travail de réalisation, de photographie, de lumière et même de musique de la production. Aucun détail n’est laissé au hasard, et c’est pourquoi The Americans est l’une des meilleures séries américaines du moment. Si ce n’est la meilleure.

Car au-delà des qualités techniques, c’est bien par le scénario que The Americans brille. Un scénario porté par des acteurs extraordinaires, au sommet de leur art. Surtout que, pour la plupart, ils jouent plusieurs rôles en un seul, et à l’image de leur alter-ego de fiction, ne semblent jamais confondre leur personnage.

Une modernité effrayante

Le scénario est complexe, fait d’une multitudes d’intrigues secondaires qui se mêlent et s’entremêlent, mais le talent d’écriture des scénaristes de The Americans permet de suivre l’histoire sans problème. Le temps de réflexion est réservé aux spéculations après les épisodes, aux questions éthiques et morales que la série pose et non à tenter de comprendre ce qu’on a souhaité nous transmettre. Chaque intrigue est plus ou moins liée aux autres. Soit parce qu’elles vont avoir des répercussions les unes sur les autres, soient parce qu’elles ont une résonance, un parallélisme presque dérangeant entre elles, mais aussi avec la réalité. Que ce soit du côté soviétique que du côté américain, la source des motivations, les désirs, les rêves, les peurs et les doutes sont sensiblement les mêmes. De plus, The Americans mélange allègrement les histoires personnelles aux intrigues d’espionnages et politiciennes, ce qui la rend d’autant plus réaliste et prenante.

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The Americans devient dérangeante dans sa modernité. Il est effrayant de voir comment, des événements décrits dans les années 80 trouvent une résonance avec notre réalité politique. L’Union Soviétique et la guerre froide n’existent plus. Du moins, officiellement. Les armes et technologies ont évolués énormément en trente ans. Et pourtant, les problématiques sont les mêmes. Les difficultés sont les mêmes. La grande menace installée en ce début de saison vient des armes biochimiques plus qu’autre chose. De méchants virus qui pourraient tuer toute une population. La série touche là le coeur d’une inquiétude très présente pour ses téléspectateurs des années 2010, alors qu’elle raconte une histoire dans les années 80.

L’Histoire a une fâcheuse tendance à se répéter, et la série le souligne très bien.

Le début de la fin

the-americans-saison-4-les-nerfs-a-vif-gauche-basAvec ce premier épisode, la saison 4 de The Americans promet encore plus de suspens et de tensions que les précédentes. Les dominos sont posés, mais ils sont en équilibre précaire. Et c’est avec peur et fascination que le spectateur attend de voir quel sera le premier à tomber, et quelle destruction il apportera. Car une chose semble certaine, cette saison sera le début de la fin pour les Jennings, le FBI, le KGB et toutes leurs opérations secrètes. La tension est trop oppressante pour que cela n’explose pas bientôt.

A moins que, on ne sait par quel miracle, Philip et Elizabeth arrivent à tout maîtriser. Mais avec leurs propres conflits personnels, que ce soit avec eux-mêmes et au sein de leur propre famille, et leur parti, cela semble bien peu probable. Surtout que nous sommes en 1984 et la série a tendance à respecter la réalité historique. Le régime soviétique touche à sa fin et va bientôt commencer à s’écrouler, et on le sent très bien à travers ces personnages.

La saison 4 de The Americans démarre le 23 mars sur Canal+Séries.

Crédits Images : ©FX

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