Vinyl : Pattes d’eph, drogues et Rock’n’roll (spoilers)

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4.0

Elle faisait déjà beaucoup parler d’elle avant même sa diffusion. Vinyl a été diffusée hier soir sur HBO et le sera ce soir en France sur  OCS. Découvrez l’avis du Cerveau pour un pilote signé Scorsese. 

Une série ambitieuse sur le Rock co-produite avec Mick Jagger. A l’origine voulue comme un long métrage, Vinyl s’est très vite inscrite comme une série à fort potentiel, pour un univers que Scorsese connaît déjà : celui de la Musique. Et pas n’importe quelle musique : le Rock avec un grand R. Celui de Led Zepelin, des Rolling Stones et autres grandes légendes. Une série musicale qui se veut atypique et transgressive, pour un pilote convaincant même s’il peine de quelques défauts facilement pardonnables. D’après une idée de Mick Jagger, Vinyl a vu le jour ce dimanche outre Atlantique et le sera ce soir sur OCS à 20h55, ainsi que dans les offres Canal.

Vinyl est donc une plongée dans le business de la musique à son apogée : durant les années 70. Une plongée noire dans un univers compétitif, gangréné par la drogue et l’alcool. Un univers fascinant et mythique pour un voyage dans le temps et dans la musique. Un projet imaginé par Terrence Winter (Les SopranoBoardwalk Empire, Les Loups de Wall Street) servi par un pilote de luxe et de grand gabarit qui promet pour sa suite.

Bobby Canavale : grand héros du show

vinyl-hbo-teaser-bobby cannavaliDans Vinyl, le spectateur suivra les déboires d’un producteur de musique dans la peau de Boby Cannavale : Richard « Richie » Finestra, un New Yorkais en plein déclin. Un homme qui a su se construire tout seul dans les années 50 pour finir à la tête d’un empire déchu. L’homme, sur le point de vendre sa boite de production à des allemands, se retrouvera entre drogues et alcools, mêlé à un meurtre sordide. Sexe, drogues et rock’n’roll, dans Vinyl, ce n’est pas qu’une légende, c’est un mode de vie. Le spectateur ici suivra Richie dans ses joies et ses peines, à la poursuite du Big Hit, de la next Big Thing, du groupe qui changera la musique et bien évidemment sa vie.

Musicien frustré, Richie est le personnage qui porte cette série, mais pas que. Les personnages secondaires présentés dans ce pilote, de son épouse incarnée par Olivia Wilde, à ses associés ou l’assistante aspirant à devenir manager (Juno Temple), se présentent de manière moins profonde que Richie mais assez pour donner envie de suivre leurs histoires respectives. Néanmoins Richie reste au centre de l’intrigue. A travers de multiples flashbacks, l’homme va se dévoiler sur les vingt années qui précéderont l’histoire, pour expliquer pourquoi cet homme est bourré de regrets. Des regrets qui l’amèneront à commettre des actes comme le meurtre, mettre en danger sa vie de famille idyllique avec ces substances et l’alcool. Tout pour la musique, quoiqu’il en coûte et à n’importe quel prix, tel est le thème de Vinyl.

Mythiques

De Led Zeppelin à Woodstock, en passant par Abba, Vinyl revient sur les grands moments du rock à son apogée dans la ville mythique de New York. Ultra-référencée, notamment grâce à la présence de Mick Jagger, pilier des Rolling Stones à la production, cette série se veut comme une belle retranscription de la scène musicale au début des seventies, où tout est débridé et l’usage de drogues dures banalisée, mais aussi comme un hommage au début de l’industrialisation de la musique : en effet les scènes de flash-backs ne manquent pas de faire hommage aux Rockabilly ou au blues, avant de revenir au rock acidulé ou aux scènes rock trash indés, dans des immeubles désaffectés de New York.

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Le nez dans la coke, la bouche dans l’alcool et les oreilles dans les riffs de guitares. C’est ainsi que le Cerveau décrirait Vinyl en une seule phrase. Car avant d’être une série sur les années 70 et le business de la musique en plein essor, Vinyl est une série qui offre au son une place de choix si ce n’est la place principale. Le Rock célébré à travers une mise en scène proche du cinéma, des décors au plus proche des années 70, des personnages habités et transportés par les notes qui les entourent, pour une production d’HBO convaincante et prometteuse.

Comme sur grand écran

vinyl-scorsese-drugs-rock-n-roll new york dollsLe Cerveau notera deux séquences assez époustouflantes : celle qui ouvre et clos ce pilote dans un concert des New York Dolls, sauvage, dans un immeuble vétuste, pour un véritable trip sonore et visuel comme si le spectateur lui-même avait usé de stupéfiants. Une séquence d’anthologie où la musique est personnifiée et habitée, grâce aux ralentis, aux plans de caméra recherchés et une photographie sans pareille, jouant sur la lumière et les perspectives, pour emporter les spectateurs dans un tourbillon, tout comme Richie sous coke. L’autre est celle du meurtre, assez déjantée tout en étant glauque et violente. Une scène qui résume tout le potentiel de la série, entre humour et drame.

Vinyl est sans nul doute une série hautement inspirée visuellement par le cinéma, mais bien évidemment, celui de Scorsese : du Parrain à Mean Street en passant par Casino. Osée, aux dialogues incisifs, images travaillées, malgré quelques longueurs, ce long pilote a tout pour convaincre, malgré certaines lenteurs et certaines séquences caricaturales.  Avec Vinyl, Le spectateur adhère complètement à l’univers de Richie, à l’humour tranché et les trips perchés des personnages, pour une série qui plairait aux amateurs du genre mais surtout aux mélomanes, aux rockeurs du dimanche et autres fanas des seventies. Elle pourrait bien même détrôner Empire, ou Treme, deux séries musicales qui sont devenues cultes. A suivre.

Crédit photos  : © HBO

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