Demain sort dans les salles le dernier film réalisé par le légendaire Steven Spielberg. Un film inspiré d’une histoire vraie, sur fond de Guerre froide pour un véritable feel good movie historique.

Après Arrête-moi si tu peux, La Liste de Shindler, Munich ou Lincoln, Spielberg rempile avec l’histoire du destin incroyable d’un avocat spécialisé en assurance qui va devenir Négociateur de crise. Une histoire inspirée de faits réels adaptée d’un scénario de Matt Charman et des Frères Coen, avec dans le rôle principal, le célèbre et cultissime Tom Hanks, l’un des acteurs fétiches du réalisateur.

Une tranche de vie et d’histoire très humaine, parfois burlesque, parfois touchante et tendue, mais surtout réalisée avec brio par Steven Spielberg. Le Pont des Espions se veut comme un autre visage de la Guerre Froide, au-delà des grands épisodes marquants du conflit, de la construction du Mur de Berlin, et des relations entre ces deux grandes puissances au 20ème siècle.

Le Pont des Espions c’est l’histoire de James Donovan, un avocat de Brooklyn qui se retrouve plongé au cœur de la Guerre Froide lorsque la CIA l’envoie accomplir une mission presque impossible : négocier la libération du pilote d’un avion espion américain U-2 qui a été capturé.

James Donovan : Super héros

le pont des espions critique imageDans Le Pont des Espions, Tom Hanks incarne le rôle de James Donovan, un avocat spécialisé dans les assurances qui se retrouve propulsé commis d’office à un espion russe. Pourquoi Donovan ? Tout simplement pour prouver que ledit espion aura un procès équitable. D’ennemi public à négociateur de choix, James Donovan va se découvrir un destin caché. Le Pont des espions est l’incroyable aventure de James Donovan, qui deviendra grand négociateur de crise, après avoir réussi à l’échange de son client russe, officier Soviétique accusé d’espionnage, contre un pilote de la CIA et un jeune étudiant américain détenus en République allemande par les Russes.

Tom Hanks excelle dans son rôle d’avocat banal propulsé acteur de l’Histoire. Véritable pilier du film, il incarne un homme qui se retrouve à un poste-clé de l’Histoire avec un grand H, et ce malgré lui. Celui qui se retrouve mêlé à des affaires de politique internationale un peu par hasard va s’avérer être le plus grand négociateur que les Etats-Unis n’aurait jamais pensé avoir.  Une histoire de personnes impliquées dans de grand conflits, moins manichéenne que ne laisse croire la vision américaine de la Guerre Froide mais surtout touchante, avec ses passages tendus, jusqu’à sa douce conclusion.

Tom Hanks : Dieu de l’éloquence

Tom Hanks, c’est un peu le papa que tout le monde aimerait avoir (et que le Cerveau aimerait beaucoup avoir… Nb : Tom si tu lis ces mots, adopte-moi). Un homme simple, drôle, touchant, pour un grand acteur de talent. Un acteur sur mesure pour le personnage de James Donovan, père de famille, avocat de renom, mais avant tout un homme simple. Simple en toute circonstance, simple dans ses rapports avec l’espion qu’il représente devant la loi, simple avec les hommes qui l’entourent peu importe leur stature ou leur grade. Et c’est ce qu’on aime. L’acteur que l’on a connu dans bon nombre de rôle dramatiques, de Forrest Gump à la Ligne Verte en passant par Seul au monde ou Cloud Atlas, nous offre un concentré de Tom Hanks pur jus dans ce rôle, pour un héros commun auquel le spectateur ne manquera pas de s’identifier. James Donovan, c’est Le Négociateur certes, mais c’est surtout un homme que l’on connait, et que l’on reconnait. Ce qui rend ce long métrage encore plus vrai et fort, au-delà de cette tranche de vie historique.

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Réalisme à la Spielberg

Un peu comme dans Lincoln, Le Pont des espions confirme l’envie du célèbre réalisateur de vouloir raconter des histoires d’hommes qui ont pris part à des actions décisives de l’Histoire, bien plus que raconter des évènements historiques. Une direction de carrière artistique basée sur l’envie de montrer les hommes vivre et agir dans ces moments célèbres, comme des hommes, parfois avec comédie, avec du rire, parfois avec peur, courage et détermination, mais surtout en toute simplicité et intimité, loin de l’épique et des grandiloquents violons de blockbusters américains.

le pont des espions critique tom hanks berlin ciaAinsi, la réalisation de Spielberg s’est voulu la plus réaliste possible : tranches de vie familiales, scènes de vie quotidienne dans les sixties, traversée de Berlin au milieu des badauds… Le tout servi par des plans simples et efficaces agrémentées par des séquences assez classiques de cinéma. Une réalisation sobre, sans misérabilisme ou excès dans cette peinture des années soixante en pleine Guerre Froide, notamment quand le héros se retrouve à Berlin Est. Certaines scènes très dures comme l’exécution de personnes tentant de rejoindre Berlin Ouest en escaladant le mur sont encore plus fortes car vécues à travers les yeux du narrateur/héros de l’histoire. L’Histoire de la Guerre Froide, en arrière-plan dans cette intrigue, est rendue plus concrète puisque le spectateur la vivra comme la vivait les protagonistes, sans jugement, sans l’étudier ou l’analyser.

Feelin’ Good

Une façon élégante de partager des grands pans de l’Histoire avec réalisme pour les spectateurs, et de montrer qu’aux cœurs de tous les grands conflits de ce monde, ce sont avant tout des hommes simples, qui peuvent le changer. Un choix de réalisateur qu’on ne peut qu’encourager, puisque comme Lincoln, Le Pont des Espions est presque un feel good movie historique, qui donne chaud au cœur malgré son sujet.

Le Pont des Espions : Bande Annonce

Crédit photos : © Twentieth Century Fox