California Dreamin’ : ciel gris et rêves californiens.

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Le Cerveau vous propose 4 raisons de ne pas passer à côté de la bande-dessinée California Dreamin’ de Pénélope Bagieu, sorti le 17 septembre 2015.

Autant dire qu’après Cadavre Exquis ou encore La Page Blanche (en collaboration avec Boulet), nous savons que le talent de l’auteure BD Pénélope Bagieu n’est plus à prouver. Et pourtant, on se laisse encore surprendre par la force de sa narration, par son style enlevé et la beauté simple, presque évidente, de ses récits.

California Dreamin _ nouvelle image 3On est ainsi percuté de plein fouet par le nouvel ouvrage de l’auteure, California Dreamin’, qui retrace la vie « romancée » de la chanteuse Cass Elliot (de son vrai nom, Ellen Cohen), membre emblématique du groupe The Mamas & The Papas. On y suit la célèbre Mama Cass de sa petite enfance à Baltimore, au travers des différents groupes dans lesquels elle s’est illustrée, jusqu’à la séparation du groupe en 1968. On y retrouve bien sûr la jeune femme excentrique et tout à fait hors normes habituellement dépeinte ; mais on y découvre également une personnalité touchante, une amoureuse malheureuse bercée de rêves brisés.

Plus qu’une simple biographie romancée, California Dreamin’ est une plongée au cœur des années 60 et de la vie d’artistes, avec les déboires et les peines qu’elle engendre. D’aventures en mésaventures, le Cerveau s’est laissé porter par la vie passionnante de l’artiste et vous livre ici 4 (très) bonnes raisons de filer lire California Dreamin’. 

1 – nom de dieu, ça a de la gueule…

Pour California Dreamin’, Pénélope Bagieu laisse de côté la ligne claire pour faire place à un tracé plus fougueux et opte pour le noir et blanc. Ce style presque « crobardé » nous installe dans un univers graphique fort et très dynamique qui fonctionne à merveille lorsque l’auteure veut nous faire partager la franche sincérité de son héroïne. Quand elle dessine Mama Cass, on la voit danser et chanter… Elle prend vie.

2 – Une narration originale et pertinente.

California dreamin’ est segmenté en plusieurs chapitres, chacun ayant son propre narrateur. On découvre ainsi la vie de Cass Elliot au travers des yeux de ceux qui l’ont connue. L’intelligence de cette narration, c’est que Pénélope Bagieu ne fait jamais de son héroïne la narratrice de sa propre histoire, ce qui la rend encore plus prenante. On ne sait jamais précisément ce que Mama Cass pense, comment les événements l’affectent : on le devine, et on s’implique ainsi beaucoup plus dans le récit.

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3 – La justesse.

L’histoire de Cass Elliot n’est pas tout à fait un conte de fée : que ce soit la perte d’un être cher, l’humiliation qu’elle vit à cause de son physique, le rejet systématique par un membre de son propre groupe ou encore ses amours déçues ; il y aurait parfois de quoi tomber dans le pathos. Pourtant, Pénélope Bagieu s’en garde bien. Elle ne nous livre pas ici un banal tire-larmes, bien au contraire. Et c’est là une des grandes forces de cette auteure : la justesse du propos. Dans California Dreamin’, on ne se retrouve jamais face à une situation clichée : le récit est vrai, il est sincère et n’a besoin d’aucune facilité scénaristique pour fonctionner.

 

4 – De l’art de clore un récit.

Nul doute là-dessus : Pénélope Bagieu maîtrise l’art de finir une histoire avec panache, ses œuvres précédentes sont là pour l’attester et California Dreamin’ ne fait donc pas exception à la règle. L’auteure nous livre ici une fin brutale, en écho avec le début du récit (pourtant si innocent) avec un ascenseur émotionnel bloqué au 7ème étage et qui refuse de redescendre, pour notre plus grand plaisir.

 

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Vous l’aurez compris (c’est assez subtil, n’est-ce pas…), Le Cerveau a adoré ce rêve californien que nous a proposés Pénélope Bagieu en cette mi-septembre, et on ne saurait que vous encourager, si ce n’est pas déjà fait, à courir chez votre libraire pour en faire l’acquisition et de le dévorer sans vergogne. Quant à ceux qui n’ont pas eu l’occasion de lire les précédents ouvrages de l’auteure, vous êtes bien entendu cordialement invités à vous plonger dans sa bibliographie, avec, de la part du Cerveau, un amour indéfectible pour Cadavre Exquis, sorti en 2010 chez Gallimard.

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