Limitless saison 1 : Pillule énergisante pour cop-show rythmé

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4.0

Critique du premier épisode de Limitless, série inspirée par le film de Neil Burger avec Bradley Cooper. Un pilote prometteur pour un cop-show qui détonne.

A l’ère du remake de franchise à la télévision, hier soir, CBS introduisait un nouvel arrivant dans la grande famille des films de cinéma déclinés en série : Limitless. Et oui, encore une nouveauté qui n’en est pas vraiment une. Série dérivée du film de 2011 avec Bradley Cooper qui raconte l’histoire d’un auteur, Eddie Morra, qui se découvre des capacités mentales décuplées grâce à l’usage d’une drogue appelée NZT. Une drogue qui permet de débloquer des pouvoirs insoupçonnables de notre cerveau et embarquer notre héros dans une histoire de Mafia.

Limitless-TV-Pilot-Dans la série, le héros, Brian Finch est assez similaire au personnage d’Eddie Morra. Un personnage auquel on fera référence dès les premières secondes de la série avec subtilité. Limitless ne se veut pas comme un reboot ou une réinvention du film de Neil Burger, mais bien une suite logique aux évènements du long-métrage.

Ici, Brian est un looser qui a un peu raté sa vie. musicien en déclin, Brian enchaîne les jobs d’intérim pour continuer sa passion en attendant son «big break». Alors que son père tombe gravement malade, Brian se voit offrir une pilule de NZT par son ancien bassiste devenu courtier en bourse, afin de se donner un petit boost et sauver son père. Une pilule qui va bien évidemment changer la vie de Brian, pour le meilleur et pour le pire, puisque ce dernier va être accusé de meurtre, meurtre qu’il va devoir résoudre par lui-même.

Comme sur grand écran

La grande réussite de Mark Webb, qui dirige ce pilote, a été de rester fidèle à la source, en se rappropriant quand même certains effets spéciaux et respectant les codes de production télévisée. Les cinéphiles apprécieront certains séquences en plein trip calquées sur le film (comme la radiographie d’ingestion de pilule), ou d’autres, d’analyses, qui rappellent d’autres cop-shows, comme Numbers. Visuellement, Limitless est très impressionnante, avec ses scènes de trips qui se démarquent de la réalité, immergeant le spectateur dans l’univers du héros qui se shoote.

limitless critique mcdorman

Bien évidemment, le pilote de Limitless garde l’élément le plus significatif du film : à savoir la voix-off. L’épisode commence d’ailleurs comme le film, une séquence en flashforward où le personnage est clairement en danger, avant de revenir sur l’histoire qui la mené à ce moment. Une voix assez bien écrite, avec beaucoup d’humour, qui n’est pas pour déplaire au spectateur. Un ton léger pour une voix-off qui va d’ailleurs tout suite faire adhérer ce dernier au personnage, plus rapidement que dans le film. Généralement quand une série calque le film dont elle est dérivée, cela tourne assez vite à la parodie, mais dans Limitless, Mark Webb a su s’inspirer correctement de l’esthétique du film pour la transposer en  télévision, sans trop en faire tout en proposant quelque chose de frais, énergique et différent dans la catégorie cop-show.

Un héros bien choisi

bradley cooper limitlessJake McDorman (Greek, Shameless) est un personnage d’emblée sympathique. Le spectateur le suit dès les premières minutes sans soucis, surtout que dans la série, le héros est plus développé qu’Eddie Morra. Une gueule d’ange pour un looser auquel on va très vite s’attacher. Brian cherche avant tout à sauver son père et moins améliorer son quotidien, ce qui le rend plus humain et touchant aux yeux du spectateur.

De plus McDorman s’avère être un acteur extrêmement charismatique. Aussi charismatique que Cooper a pu l’être dans l’œuvre originale. Touchant, séducteur, pensif, Jake McDorman a un jeu d’acteur assez bon et rien à envier à son comparse Bradley Cooper. Bradley, que l’on voit d’ailleurs dans la série, dans le personnage qu’il a incarné au cinéma. C’est lui qui va permettre à Brian de pouvoir continuer à utiliser la NZT sans problème, tout en permettant aux scénaristes de poser les bases d’un fil rouge intrigant, puisque le personnage semble à la tête d’une structure très puissante, qui aura besoin des talents de Jake. Une intervention facile de Cooper dans la narration, mais sans nul doute efficace, pour une véritable connexion logique avec le film, et un boost d’intrigue qui n’est pas pour déplaire.

limitless critique jenniferSidekick stéréotypée

Côté négatif, dans ce pilote qui se démarque tout en usant les codes les plus stéréotypés du Cop Show, programmes de prédilection pour la chaîne CBS, on notera la prestation du sidekick féminin installé dans ce pilote qui a tout du cliché. Face à McDermott, l’Agent du FBI Rebecca Harris incarnée par Jennifer Carpenter (la sœur de Dexter) à qui l’on offre un background cliché au possible, avec son père ex-junkie qui semble connecté au NZT, gâche un peu le plaisir de découvrir un cop-show différent des autres.

limitlessSa prestation est de plus très peu convaincante face à son comparse à l’écran, rappelant beaucoup trop de personnages déjà vu dans d’autres séries du genre, un peu comme Beckett aux débuts de la série Castle. On espère que l’actrice s’appropriera son personnage et saura insuffler des nuances dans le jeu et l’histoire de l’Agent qui pour le moment passe plus pour un sidekick qu’un personnage à part entière.

Limitless propose un peu de renouveau dans l’univers des cop-shows tout en usant des codes du genre avec intelligence. On apprécie de plus le rythme frénétique du pilote qui expose correctement personnages et intrigue sans pour autant dérouter le spectateur. La série s’ouvre sur un épisode réussi, efficace et possède un potentiel indéniable pour devenir une série procédurale à succès. En espérant que la qualité, l’énergie et l’intrigue continuent à passionner le spectateur dans les épisodes qui suivront.

Crédit photo : ©CBS

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