Sex&Drugs&Rock&Roll : Rock’n’Roll attitude !

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3.0

Critique d’un pilote moyen mais avec beaucoup de potentiel pour Sex&Drugs&Rock&Roll dernière série signée Denis Leary.

FX a lancé jeudi soir la nouvelle comédie de Denis Leary Sex&Drugs&Rock&Roll. Le créateur de Rescue Me écrit ici une satire du monde du Rock & Roll, et des groupes punk des années 90, dont beaucoup de membres sont aujourd’hui devenus des has been. C’est exactement ce qu’est le héros, Johnny Rock, incarné par Leary lui-même. Un nom pas vraiment inspiré pour un personnage un poil caricatural, qui est un mix de Steven Tyler, Mick Jagger et David Bowie, qui n’auraient pas eu de succès. Ancien leader d’un groupe d’un tube, les Heathens, (on pense un peu aux Eagles et leur titre Hôtel California), Il est toujours à la recherche de son rêve : devenir la plus grande rock star de tous les temps. Mais aujourd’hui, plus personne ne le connaît. En vrai rocker, il passe son temps à boire, se droguer et se taper le maximum de femmes. En particulier celles des autres membres de son groupe, raison pour laquelle ils se sont séparés il y a 25 ans. Et il refuse par fierté plus qu’intégrité artistique de jouer les seconds couteaux pour d’autres groupes, ou de participer à des concerts hommages à d’autres artistes. Il refuse tant de boulots qu’il considère indigne de lui que son agent le vire tout simplement.

Relation père-fille

gigiTout va basculer pour lui lorsque sa fille dont il ignorait l’existence débarque dans sa vie. Gigi (Elizabeth Gillies) est une grande chanteuse célèbre sur internet pour interpréter les chansons des autres, mais n’est pas compositrice pour deux sous. Elle est riche par sa mère, et propose un deal : elle finance Johnny s’il reforme le groupe et lui écrit des chansons, pour elle. Elle en a un peu marre de chanter les chansons des autres.

Sex&Drugs&Rock&Roll évite ici les retrouvailles clichés entre un père et sa fille. Loin de là. Les deux sont très cyniques. Lui veut simplement profiter d’elle et de son argent, comptant lui faire miroiter son rêve, sans rien délivrer, tant que l’argent coulera. Elle, elle le dit clairement ”Je n’ai pas besoin d’un père, j’ai besoin d’un compositeur”. Gillies offre ici un personnage intéressant, très sûre d’elle, qui sait ce qu’elle veut et n’a pas du tout froid aux yeux. Ses talents de chanteuse sont un gros plus dans ce pilote et, on l’imagine, dans la suite de la série, qui a une bonne bande originale.

La relation entre le père et la fille est prise sous en angle assez original, de tentatives de manipulation et profitage mutuel. Du moins, au premier abord. Dans ce pilote, Sex&Drugs&Rock&Roll montre déjà que Johnny et Gigi vont construire une relation plus personnelle et émotionnelle. Johnny montre déjà un certain instinct paternel, même si le Cerveau aurait bien aimé éviter la scène de 5 minutes où les membres du groupe discutent des fesses, seins et vagin de Gigi.

Critique du star-system

Les personnages secondaires sont généralement mal introduits dans ce pilote, en dehors de Flash. Flash est un The Edge version discount, l’ancien partenaire de Johnny. Les deux hommes ne s’entendent plus, puisque Johnny a couché avec la femme de Flash. 25 ans après, The Edge Flash fait partie du groupe de Lady Gaga, a donc du succès que Johnny jalouse sous couvert d’idéologie datée sur ce qu’est une vraie star du rock. Les deux hommes ne se parlent plus et sont prêt à s’entre-tuer. Néanmoins, Johnny convainc Flash de revenir dans le groupe avec une photo sexy de Gigi. Le discours que Johnny tient sur la valeur du Rock, de la célébrité et les raisons pour lesquelles il chasse toujours son rêve est assez inspiré et on sent que Leary a bien travaillé les motivations de son personnage.

Flash

Leary sert aussi une belle critique du star-system actuel dans ce pilote de Sex&Drugs&Rock&Roll. Kim Kardashian et nombreux de célébrités qui sont aujourd’hui à la une des journaux pour rien en prennent pour leur grade. Une blague au timing assez gênant  résume bien la situation : ”Je sucerai bien la bite de Bruce Jenner si c’est ce qu’il faut faire pour être connu”. On rappellera que le pilote a été tourné avant que l’athlète transitionne pour devenir Caitlyn Jenner. Malgré le mauvais timing, cette vanne illustre parfaitement l’une des critiques de Leary sur ce nouveau star-system où n’importe qui peut devenir une star, avec une simple sex-tape.

Trop amoureux du rock

_41A0466_1__hires2_595_Mini Logo TV white - GalleryIl réussit moins bien sur d’autres point, en particulier la satire du monde du rock en lui-même. Leary semble trop amoureux de cette période musicale des années 70/80/90 pour avoir le recul nécessaire pour cela. Dans ce pilote de Sex&Drugs&Rock&Roll il porte encore un regard trop affectueux sur ce monde. Cependant, les pistes sont là et bien installées dans le pilote, et il présente beaucoup de matériel qui peut être très bien utilisé dans les épisodes suivants.

Autres moments appréciables du pilote, les interventions de Dave Grohl, très Meta, un gag visuel qui se moque de Lady Gaga et ses tenues extravagantes, et quelques répliques bien senties, même si on les voit venir de loin. Des moments qui montrent un vrai potentiel pour Sex&Drugs&Rock&Roll de devenir une bonne comédie maintenant que l’introduction, un peu maladroite sur certains points, est passée.

Crédits Images : ©FX

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