Hannibal saison 3 : Psychologie dramatique

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3.0

Critique pour un début de saison 3 de Hannibal proche du psychodrame.

La saison 3 de Hannibal s’est lancée hier soir sur les écrans de NBC. Un retour en grande classe européenne pour le tueur légendaire cannibale, avec cette fois-ci une complice et pas des moindre : le Dr Bedelia Du Maurier

Nous retrouvons notre tueur tout d’abord à Paris, où se servant d’une nouvelle identité, Hannibal va sécuriser un nouvel emploi à Florence. Ce dernier s’accompagne de son ancienne psychiatre, consciente de son identité d’assassin mangeur d’homme. Une reprise de l’intrigue loin de ce qui peut être attendu par le spectateur.

Traque Florentine

hannibal-saison-3-psychologie-dramatique-florenceOn sait que cette saison est celle de la traque. Que sa finalité sera l’arrestation de Lecter pour laisser place à l’histoire que nous connaissons tous, tout du moins grâce au film culte des années 90 : Le Silence des Agneaux. Mais dans ce premier épisode, on est bien loin de la traque, bien loin des enquêtes, ou du jeu du chat et de la souris.

Ici, on assiste plutôt, comme dans un pilote, à une exposition d’états des deux personnages que nous avons laissé dans le final de la saison dernière. Un pilote pour une saison qui s’annonce radicalement différente des deux précédentes, pour une reprise essentiellement autour d’Hannibal, incarnation du Mal fascinante et délectable.

Vision trouble

Un début de saison sous le signe du trouble, du passé et du fantasme. Le tout servi dans une réalisation encore plus léchée à travers des décors florentins impressionnants. Une saison sous le signe de l’Europe, des beaux arts et du raffinement à l’image d’Hannibal Lecter.

Une réalisation qui se permet d’intégrer le noir et blanc pour appuyer des séquences de flashback, histoire de marquer ces dernières et les dissocier des visions d’horreur parsemées ici et là, parfois réelles parfois fantasmées, par Du Maurier. Rien à reprocher comme d’habitude, : c’est beau, très beau, voire même trop beau, parfois au prix de l’intérêt de certaines séquences, jolies, mais peu essentielles. Le grand défaut d’Hannibal, depuis son arrivée sur NBC.

Otage

Celle que l’ont pensait libre de ses choix, l’énigmatique Dr Du Maurier, est présentée dans cet épisode comme une captive. Une captive libre de ses mouvements mais prisonnière psychologique, de son « agression », mais aussi d’Hannibal. Elle qui était curieuse de sonder le psyché de cet être maléfique et fascinant devient complice malgré elle des meurtres de ce dernier, sous le joug de son charisme mais aussi de ses menaces implicites. Preuve qu’Hannibal reste maître de tout, même en fuite.

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Where is Will ?

On n’y fera que référence cet épisode. Will Graham (Hugh Dancy), le réel héros de la série, restera aux abonnés absents. Son nom sera mentionné dans bon nombre de conversations, il planera au-dessus de chaque séquence comme un fantôme, et jusqu’à la dernière, on ne le verra pas. Un choix scénaristique pour exacerber les états émotionnels de nos protagonistes, notamment celui de Bedelia.

Loin du cop show

hannibal-saison-3-psychologie-dramatique-hannibalSi Hannibal a clairement évolué depuis sa saison 1, et s’est enfin trouvée, cette saison 3 marque un lien définitif et indéniable avec la trilogie cinématographique inspirée par le même roman. Affranchie et libérée des restrictions que la série s’était imposée pour son network, loin du faux cop show, Hannibal embrasse enfin sa destinée : à savoir l’histoire, et l’histoire seule du tueur Lecter. Le Cerveau apprécie tout particulièrement ce choix, pour une série qui se focalise enfin sur l’essentiel : la traque du tueur cannibale.

Psychologico dramatique

Reste que la série ne cesse de s’embourber, sur certaines séquences , dans des méandres psychologico-philosophico-dramatiques qui lassent et anesthésient le spectateur. Des échanges sensés exacerber l’ambiance pesante et expliquer le psyché de l’anti-héros de cette histoire, mais qui au final, au delà d’ennuyer, fatiguent le spectateur, déjà lassé par la lenteurs de la série. Surtout quand il s’agit de banalité psychologiques échangées , qui n’ont aucun intérêt, tant vis à vis de l’intrigue, que des personnages.

Slow Motion

hannibal-saison-3-psychologie-dramatique-hannibal-motoUne lenteur toujours au rendez-vous cette saison. Pour l’action, les twists et la boucherie, il faudra attendre la suite. Mais pour l’instant Hannibal reste à la hauteur de ce qu’on attend d’elle : une image esthétiquement parfaite, des couleurs, des plans et une musique travaillés, pour une intrigue toujours placée sous le signe de la joute verbale psychologique et philosophique sur la nature humaine. On attend la suite pour juger. En espérant que ça tranche.

Crédits Images : ©NBC

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