Le remake 100% féminin ou le faux féminisme

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Les remakes 100% féminins ne sont pas si féministes qu’ils veulent nous le faire croire…

Il semblerait que les studios de Hollywood viennent de trouver une nouvelle mode : le remake 100% féminin. Le principe est simple : prenez un film ou une franchise culte, enlevez les acteurs, ajoutez plein d’actrices et tada ! Voilà un film qui se veut novateur, progressiste parce que, vous voyez mesdames, on vous met en avant. On pourrait même coller le label féministe dessus.

Expandabelles, Ghostbusters et 21 Jump Street ont droit à ce traitement.

Beaucoup applaudissent, y voit là la marque d’un Hollywood qui devient enfin féministe et met la femme sur le devant de la scène. Et qui oserait protester contre ces remakes serait donc misogyne. On oubliera pour l’occasion que le fan de cinéma proteste contre toutes formes de remakes à chaque fois, quelque soit le film ou la forme que ledit remake prendra. Surtout lorsqu’il s’agit de films cultes comme Ghostbusters.

Je ne suis pas un argument marketing

prison-code-barreLa réalité est pourtant toute autre. Encore une fois, on ramène la femme au rang d’argument marketing, à destination des femmes au lieu des hommes cette fois, mais cela reste l’objet qui fait vendre. Pour le moment, le buzz autour de ces films ne sont qu’à propos de leurs actrices, que trop rarement à propos des scénarii possibles, de l’intrigue, et encore moins le genre de personnages qu’elles incarneront. A croire que les femmes sont toutes les mêmes, et donc, on n’a pas besoin de préciser.

C’est déjà beaucoup moins féministe vu comme ça.

Et il y a encore cet esprit néfaste et dont il faudrait se débarrasser où les hommes et les femmes sont si différents qu’un spectateur ne peut pas se retrouver avec un personnage de l’autre genre. Comme si, le genre de quelqu’un était si important que si on ne le partage pas, on ne peut pas être inspiré par cette personne.

Quand j’étais petite, j’étais une Jedi

Lorsque j’étais enfant, comme beaucoup de ma génération, l’un de mes rêves était de devenir chasseuse de fantôme, ou une Jedi (et d’adopter un Mogwai). Il ne m’est jamais venu à l’esprit que je ne pourrai pas faire ce métier génial parce que je suis une fille et que, dans les films ce n’était que des garçons, ou presque. Le manque de fantômes et de Force dans mon village auront eu raison de mes ambitions (mais j’ai acheté un Furby).

Plus tard, je voulais sauver le monde des extra-terrestres avec un super-virus informatique. Le fait que le héros était un homme ne m’a pas arrêtée. Pire encore, quand j’étais ado et que je regardais Stargate religieusement, je me voyais plus en Daniel Jackson qu’en Samantha Carter. (Il faut dire, mes profs de sciences doivent encore avoir des cauchemars à cause de mes devoirs catastrophiques).

Et que dire de nombreux hommes qui ont rêvé un jour de vivre une aventure comme Alien et aiment à se prendre pour Ripley pour quelques minutes (ou heures, à en juger par les habitudes du collègue des jeux vidéo), sur leurs consoles ? Et aujourd’hui ces hommes qui n’ont rien contre s’imaginer élever eux-mêmes quelques Dragons pour prendre la main sur Westeros ?

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Inspiration sans genre

Les-Flingueuses-AfficheLe genre de la personne qui vous inspire n’a pas d’importance. Posséder un pénis ou un vagin, ça ne fait pas de grandes différences quand on doit lutter contre le crime, chasser des fantômes, se battre contre des extra-terrestres, ou élever des dragons et devenir chef d’une armée. Surtout que ce n’est pas ce genre de films qui va étudier, analyser et dénoncer comment les sexismes dans notre société ont une influence intrinsèque sur la vie et les choix des citoyens. Ce n’est pas non plus ce qu’on leur demande.

Le remake de film 100% féminin ne fait qu’accroître cette barrière entre hommes et femmes, et installe d’autant plus l’idée que la femme reste un objet valide à utiliser pour vendre un peu plus de tickets de cinéma.

Et si les studios hollywoodiens voulaient réellement mettre en avant les femmes, ils se précipiteraient pour créer de vraies héroïnes originales, avec leurs propres histoires, leur propre matériel ou utiliser celles déjà existantes. A part Wonder Woman et Captain Marvel à venir et quelques comédies et buddy movies comme Les Flingueuses avec Sandra Bullock et Melissa McCarthy, on est loin, très loin du compte. A croire que les studios sont toujours convaincus que, sans la traction d’un univers connu et débordant de testostérones, la femme ne vaut pas le coût.

Mais hey, on a rien à dire, ils nous offrent des remakes 100% feminins. A croire que cela va apaiser ces hystériques de féministes.

Crédits Images : ©DR

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