The Americans saison 3 : Problèmes familliaux (Attention Spoiler)

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5.0

Retour sur la meilleure saison de The Americans où la famille et le doute sont au centre. Attention spoilers.

Nous ne sommes jamais trahis que par les gens qu’on aime. La fin de la saison trois de The Americans met douloureusement en lumière cet adage. Cette saison 3, forte en remise en questions des personnages est passionnante. Il y a moins d’espionnage à proprement parler, même si c’est toujours présent et fascinant. Mais beaucoup plus de mouvements sur le plan personnel, et cela rend la série d’autant plus intéressante.

Depuis le début, The Americans montre qu’on ne peut pas être des espions comme Elizabeth et Philip sans qu’il y ait des répercussions sur sa vie personnelle. Si dans les deux premières saisons, elles venaient surtout de l’extérieur, pour ce nouveau chapitre, elles sont très personnelles et engagent des remises en questions avec des résultats assez différents.

La fin justifie-t-elle les moyens ?

FX-TA_ep309_0137_hires1_595_Mini Logo TV white - GalleryPhilip s’éloigne de plus en plus de l’idéologie soviétique. Ou du moins de ses méthodes. Il ne supporte pas l’idée de devoir coucher avec une jeune fille de quinze ans, il cache la réalité de ce qu’il se passe avec Martha à ses supérieurs, et il refuse surtout de voir Paige suivre leurs traces. Il n’adhère plus à l’idée que la fin justifie les moyens.

Au contraire, Elizabeth s’accroche a cette idée, en particulier quand elle vit mal une mission. Une séquence particulièrement mémorable au cours de la saison le souligne. Lors d’une mission, elle se lie avec une vieille dame qu’elle va devoir pousser au suicide pour qu’elle ne les dénonce pas. Elle se montre particulièrement douce avec cette femme, l’écoute et même la comprend. On ressent la profonde empathie qu’elle ressent pour elle, et pourtant, avec tristesse mais sang-froid, elle l’élimine.

Au contraire de Philip, Elizabeth croit de plus en plus en sa mission. Là où Philip commence à avoir des doutes à cause des difficultés, il est clair qu’Elizabth ressent le besoin de s’y raccrocher, de justifier tous cela pour ne pas perdre la raison. Elle se doit de se convaincre qu’elle fait le bien, qu’elle ne se trompe pas, sans quoi, elle ne pourrait plus supporter ce qu’elle fait. Un processus qui ne se fait pas sans douleur, ni sans quelques compromis, mais bien moins importants que Philip.

Religion VS Communisme

Cette différence est aussi très présente dans la manière dont le couple considère l’avenir de Paige. Malheureusement, ce n’est pas entre leurs mains, plus maintenant. Elle est trop âgée, trop mûre pour laisser ses parents prendre ses décisions. Elle a aussi trouvé Dieu et Jésus, et un pasteur en qui elle a beaucoup plus confiance. The Americans dessine ici un très intéressant parralèle entre la foi dans une religion, et la foi dans une idéologie politique, ou, de manière moins appuyée, les fameux groupes d’entraides à l’amélioration personnelle. La conclusion est simple, au fond, c’est la même chose. Les personnages répondent à des croyances, des convictions, et c’est bien dans les extrêmes, quelqu’ils soient, que résident le problème.

L’avenir de Paige est en danger, ainsi que celui de ses parents. Ils l’ont un peu trop bien élevée, et la jeune fille ne peut supporter de vivre dans le mensonge, se sent trahit par ses parents et les trahira à son tour, dans une scène à briser le coeur magnifiquement jouée par Holly Taylor. Une saison 4 est commandée, et déjà, on attend de voir comment la confession de Paige va se jouer. Est-ce que le Pasteur va les dénoncer ? Est-ce qu’il va garder tout pour lui ? Comment Philip et Elizabeth vont contrer cela et protéger à la fois leur fille, devenue une menace pour l’Union Sovietique, et leur mission ?  Des dizaines de questions restent sans réponse et rendent ainsi impatient le spectateur pour une prochain saison. Le cliff-hanger remplit sa fonction à merveille.

the american paige et elizabeth

Tous le méchant d’un autre

Ils existent de nombreuses autres intrigues intéressantes qui restent à explorer, comme le futur de Nina ou le partenariat incroyable entre Stan et Oleg, sans parler de la relation que Stan construit avec Henry. Mais le plus intéressant reste la vie de famille des Jennings et comment ils assument, ou non, leur vie d’espion.

The Americans est aussi une série intéressante car elle place le téléspectateurs dans un point de vue dont il n’a pas l’habitude, loin de là. Celui des membres de l’Union Soviétique face à ce qui fût le bloc de l’Ouest. En occidentaux, nous avons toujours appris que les russes étaient les méchants durant la guerre froide, des êtres sans âmes et assoiffés de sang, pour caricaturer. Si certaines scènes de violence un peu gratuites ne démentent pas le second point, le premier est prouvé incorrect presque à chaque épisode. Et cela force le spectateur à se poser des questions sur le regard qu’on porte sur l’Histoire, toujours écrite par les gagnants. Il serait une erreur de prendre The Americans au pied de la lettre sur la réalité historique, quoiqu’ils en restent souvent proche, mais il saurait aussi une erreur de ne pas prendre en considération l’un des messages qu’elle tente de faire passer, que dans une guerre, l’un croit toujours que c’est l’autre le méchant.

Crédits Image : ©FX

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