Fresh of the Boat saison 1 : Assimilation réussie

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3.5

Critique du final de la saison 1 de Fresh of the Boat.

fresh-of-the-boat-saison-1-assimilation-reussie-1Cette année, ABC a fait le pari de la diversité avec le triptyque Black-ish, Cristela et Fresh of The Boat. Cette dernière qui a démarré en mi-saison s’est terminé hier soir avec un bon épisode qui ramenait les personnages à leurs racines. Jessica a l’impression de s’être perdue dans la “culture blanche américaine” et craint d’avoir abandonné son héritage chinois. Elle adore Melrose Place, plus personne n’enlève ses chaussures dans la maison, il mange des macaroni au fromage et ils sont désormais invités à s’inscrire au country club de la ville. C’est trop pour Jessica qui décide d’arrêter tout ça. Elle oblige même Eddie à prendre la Chine comme pays pour son devoir d’école et force les trois garçons à aller à des cours de chinois après l’école.

Ce final capture assez bien les craintes de Jessica qui finit par être raisonnable et embrasse à la fois sa culture chinoise qui reste en elle mais aussi son américanisation qu’elle adore. Pour caricaturer, la famille Huang n’a pas besoin de manger des pattes de poulet pour prouver qu’ils sont chinois et ne pas regarder Melrose Place ne rendra pas Jessica plus chinoise.

Au fil de la saison, la série s’est grandement améliorée offrant de vrais moments drôles et touchants. Certes les stéréotypes et autres clichés sur les chinois et leur culture sont présents mais les personnages s’en sortent grâce à leur personnalité qui leur est propre et surtout aux casting qui leur donne une vraie dimension. Même la grand-mère qui ne parle quasiment pas se distingue. Fresh off the Boat n’a rien de révolutionnaire dans son format mais elle a clairement sa place parmi les comédies de la chaîne.

Le Jessica Huang Show

Si la série est censéé être centrée sur l’enfance d’Eddie, c’est sa mère Jessica qui lui vole la vedette. Le personnage est un régal et elle est brillamment interprétée par Constance Wu qui lui a donnée vie dès le premier épisode et qui n’a pas déçu une seule fois durant la saison. Elle est impeccable dans le rôle, drôle dans sa froideur et sa rigueur qui cache une mère aimante. Au fond, Jessica ne veut que le bien et la réussite de sa famille. Eddie est bien sûr important puisque c’est à travers ses yeux que l’histoire est racontée. On est amusé par son comportement de jeune d’origine chinoise qui se prend pour un noir. Il ne faut pas aussi oublier qu’on est dans les années 90 et que la série a réussi à les représenter à merveille avec toute la culture rap inhérente à cette période. Les fans de rap des 90’s reconnaîtront quelques titres de l’époque dissimulés ici et là dans les épisodes. Une chose qui ravit le Cerveau lui-même enfant des années 90. L’époque n’est pas un facteur aussi important que les années 80 ne le sont dans The Goldbergs mais elle est bien représentée.

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Chinois ou non, Fresh off The Boat est au final une série rafraîchissante qui parle à tous. Du moins, elle parle à ceux qui se sont souvent sentis dans une minorité et qui quoi qu’il arrive, finissent par s’accepter soi-même. Parce que dans le fond, c’est d’abord l’acceptation de soi qui fait que la perception des autres ne compte pas vraiment. Les Huang sont comme ils sont. Ils ont réussi à se faire des amis dans leur nouvelle ville et ne se soucient plus du regard des autres. La série touche au problème de l’assimilation d’outsiders et a réussi à le traiter à merveille. Le but n’est pas d’oublier d’où on vient mais de savoir où on va et c’est le message que Nahnatchka Khan, la créatrice de la série, a réussi à passer. Avec ses origines iraniennes, elle a réussi à passer un message universel que cela ne plaise ou non au vrai Eddie Huang dont la série est basée sur l’auto-biographie. Ce dernier a en effet été déçu de la série qu’il dit ne pas regarder (alors qu’il en fait la voix-off).

Crédits images ©ABC

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