Critique de la série limitée The Slap, un remake américain qui manque cruellement d’audace et qui reste en surface.
Dans ce final de The Slap, la sentence est tombée. Ce denier épisode était centré sur Ritchie. Le jeune homme possède des photos du barbecue qui pourraient démontrer la culpabilité de Harry mais ces photos en révèlent bien plus et exposent tous les individus présents ce jour là. Pour ne pas que Ritchie donne les photos comme preuves, la défense décide d’exposer le passé de Ritchie via la presse pour le décourager. Avant qu’il vienne vivre à New York avec sa mère, Ritchie et son petit-ami ont été victimes de harcèlement sur internet. Des photos de leur intimité ont été publiées sur le web, son petit-copain s’est suicidé et Ritchie est lui-même devenu suicidaire. Dépassé par les événements, Ritchie fait une nouvelle tentative de suicide après avoir rendu visite à tout le monde. Heureusement, Gary va le sauver et lui présente ses excuses pour l’avoir entraîné dans cette affaire. Après s’être remis, Ritchie décide de témoigner à la barre. Ritchie est la conscience morale de toute cette histoire qui se termine avec lui.
Harry est finalement jugé coupable mais il a déjà servi sa peine. La juge considère que le temps passé en détention quand il s’est fait arrêter est suffisant et que ça ne sert à rien de l’envoyer à Rykers. Ce jugement est prévisible. On sentait bien que Harry allait être jugé coupable, la seule chose à laquelle on ne s’attendait as, c’est la sentence. Au final, les parents sont responsables du comportement de leur enfant. Leur éducation permissive fait que Hugo n’a aucune discipline et se croit tout permis.
Une version frustrante
Après un pilote quasi identique à la version originale mais qui avait du potentiel, la version US a décidé d’éviter des sujets qui fâchent un peu trop ce qui a rendu cette version plus aseptisée, plus lisse. Mais en même temps, le final n’a pas évité la tentative de suicide de Ritchie. elle a gardé ce point qui est important dans l’histoire du personnage tout en revisitant sa backstory. Mais même avec ça, on est frustré, on a une véritable sensation d’inachevé dans la série, comme si elle nageait en surface, sans plonger complètement et aller au bout de l’idée originale qui est de puiser au plus profond de l’être humain et d’exposer ses vices. Même si la série tente de remettre en question les “talents parentaux” de tous, The Slap US reste en surface durant les 8 épisodes et donne un peu trop de leçons voulant rester dans la limite de la morale bien pensante là où les australiens n’ont aucun remords et laissent le téléspectateur penser par lui-même. Avec un casting aussi bon et une belle réalisation, on regrette donc que les américains ne soient pas allé jusqu’au bout.
La version américaine a pris des libertés face à la version australienne, une chose qui en soit n’est pas mauvaise puisque ressortir les mêmes outils scénaristiques aurait été une perte de temps. Parfois les décisions prises étaient bien pensées mais parfois, elles ont retiré ce qui fait la force de cette série. The Slap est avant tout une série qui joue avec la morale, qui dépasse les limites et qui prend des risques. Les australiens ont pris ce risque, ce risque de choquer avec une fausse accusation de viol, des tromperies qui sont allées jusqu’au bout (les américains ont avorté la chose), des personnages bourrés de défauts mais avec de la personnalité et une réalisation plus crue.
Copie ratée
Les américains ont clairement manqué d’audace sur ce coup mais si on prend la série sans prendre en compte la version originale, alors The Slap n’est pas une mauvaise série. Tout n’est pas à jeter. Elle est un brin prétentieuse dans sa réalisation mais elle est plutôt intéressante. Malheureusement, avec la qualité de la version australienne, il est difficile de l’ignorer. L’originale est audacieuse avec des personnages qui ne sont pas toujours très sympathiques et qui fautent mais ce sont des personnages avec des personnalités bien plus approfondies que la version américaine. Il est clair qu’une chaîne câblée aurait été plus appropriée pour cette série. NBC offre une version trop propre, loin de ce que les australiens ont fait il y a quatre ans.
Cette gifle américaine n’est qu’une simple caresse sur la joue.
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