Critique de Still Alice, film sur la maladie d’Alzheimer avec une Julianne Moore qui mérite amplement son Oscar.

Synopsis officiel

still-alice-julianne-moore-brillante-dans-un-melodrame-moore-baldwinMariée, heureuse et mère de trois grands enfants, Alice Howland est un professeur de linguistique renommé. Mais lorsqu’elle commence à oublier ses mots et qu’on lui diagnostique les premiers signes de la maladie d’Alzheimer, les liens entre Alice et sa famille sont mis à rude épreuve. Effrayant, bouleversant, son combat pour rester elle-même est une magnifique source d’inspiration.

Des récompenses méritées

Julianne Moore est la star de Still Alice. Elle porte cette histoire du début jusqu’à la fin et touche par son interprétation de cette femme autrefois brillante, qui perd ses capacités petit à petit. Pour sa cinquième nomination, Julianne Moore a enfin remporté un Oscar pour ce rôle marquant dans sa carrière. Une statuette méritée car Julianne Moore est une grande actrice qui a fait de ce film son ticket pour les Oscars. Et ce n’est pas tout puisque qu’elle a aussi été couronné d’un BAFTA et d’un Golden Globe pour ce rôle. Sa prestation est donc saluée par la profession à sa juste valeur.

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Le reste du casting est plutôt bon mais sans jamais complètement briller à part Kristen Stewart (César du meilleur second rôle féminin) surprenante de justesse et de relief dans le rôle de la fille d’Alice. Sa relation avec sa mère et ses ambitions personnelles sont bien mis en avant. Les autres enfants joués par Kate Bosworth et Hunter Parrish sont sous-développés et restent en retrait tout au long du film, surtout le fils. On aurait aimé que les autres personnages aient un peu plus de substance. Même le mari, joué par Alec Baldwin ne se détache pas par sa personnalité. Ils sont tous dans l’ombre de Moore. Cependant, leur sobriété est à saluer car il n’est pas sûr que sans ces prestations et ce casting, le film Still Alice aurait eu l’attention qu’il a aujourd’hui.

Convenu et au bord du mélodrame

still-alice-julianne-moore-brillante-dans-un-melodrame-moore-bosworth-stewartStill Alice est l’adaptation du roman de Lisa Genova. Si la réalisation de Richard Glatzer et Wash Westmoreland ainsi que leur scénario ne sont pas exceptionnels, et sont même convenus, ils se sont surtout effacés pour mettre cette maladie en lumière et laisser Julianne Moore briller. L’histoire est forcément convenue et légèrement mélo-dramatique et tend parfois vers le tire-larmes. On est face à une histoire de maladie d’Alzheimer qui va bouleverser non seulement la vie du malade mais aussi celle de sa famille. C’est toujours très triste de voir quelqu’un qui fut un esprit vif et éduqué perdre ce qui a fait leur carrière. Julianne Moore arrive à donner le ton et crée une belle balance pour justement ne pas tomber dans le mélo complet. Ce qui est aussi intéressant avec ce film, c’est qu’il montre une forme d’Alzheimer qui touche une femme encore jeune. Le personnage a à peine la cinquantaine et son univers va être bouleversé par une maladie souvent vue comme une maladie de personnes très âgées. Cette histoire est racontée avec sincérité et n’a pour mission que de montrer un certain visage de la maladie et les réalisateurs y arrivent. Il y a donc une belle réflexion sur cette dégénérescence bien trop précoce du cerveau. A partir du moment où elle est diagnostiquée, Alice est sur la pente descendante. Elle tente de résister mais se retrouve de plus en plus désarmée face à la maladie et devient dépendante de sa famille. Le portrait qu’en fait Julanne Moore est toujours plein de nuances et digne. La détérioration de l’esprit du personnage fait mal au cœur.

Quand on sait que le co-réalisateur Richard Glatzer, décédé la semaine dernière, était atteint de la maladie de Charcot, on imagine que son expérience a été infusé dans le film, gardant une véritable dignité.

Still Alice – Bande-annonce

Crédits images ©Sony Pictures