Kingsman Services secrets : Chevaliers bad-ass de la table ronde

Critique de la surprise 2015 de la 20th Century Fox : Kingsman Services Secrets, une plongée déjantée dans un espionnage britannique version Matthew Vaughn

Ce mercredi arrive dans les salles Kingsman Services Secrets, le tout dernier film de Matthew Vaughn avec Colin Firth et Samuel L. Jackson. Un film d’espions et d’action spectaculaire, qui fracasse par son ton et sa réalisation.

Drôle, classe, alliance parfaite entre film d’action, blockbuster et film d’espionnage, Kingsman Services Secrets est bien meilleur qu’un Les Gardiens de la Galaxie ou Avengers (rangez vos fourches, le Cerveau pense toujours que Marvel c’est bien), le tout, sauce British..

Knight of the Roundtable : The Spy Edition

Kingsman, c’est l’élite du renseignement britannique en costumes trois pièces. Ce groupe d’espion surarmés et redoutable est à la recherche de sang neuf. Pour recruter leur nouvel agent secret, l’agence doit faire subir un entrainement de haut-vol à de jeunes privilégiés aspirant au job rêvé. L’un d’eux semble être le candidat « imparfaitement idéal » : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne nommé Eggsy.

Ces super-espions vont devoir s’unir pour contrer la terrible menace que fait peser sur le monde l’esprit torturé du criminel Richmond Valentine, génie de la technologie, bien décidé à régler le problème du réchauffement climatique, à sa manière…

Double O Firth

La classe britanique, quoi de plus mythique, de Chapeau Melon et Bottes de cuir à Downton Abbey. Kingsman Services Secrets est un peu un hymne aux bonnes manières et à la fameuse classe anglaise, aux gentlemen d’antan et autres costumes bien taillés. Kingsman Services Secrets c’est un peu une vitrine de tous les stéréotypes qu’un américain peut avoir de l’Angleterre. Comme un hommage de deux heures au mythe de tous les mythes british, à savoir James Bond, le seul, l’unique. Un hommage porté par le charismatique Colin Firth, dans un rôle de Nanti uber bad-ass, que rien ne peut arrêter.

Habitué aux parodies de super-héros et très inspiré par l’univers des comics, Matthew Vaughn adapte ici un autre comics au cinéma. Dans la veine de Kick-Ass mais bien plus galvanisant, Kingsman est un bijou d’action, d’humour et de classe. Certains diront que le film est un peu trop sanglant ou dans l’excès, appuyant l’argument sur une certaine scène dans une Eglise impliquant notre espion dans la peau de Colin Firth en pleine tuerie. Mais non, Kingsman est un melting pot de films de genre, de blockbuster et autres films décalés, qui marche du début jusqu’à la fin.

Tweed & Super Spy

Mieux équilibré qu’un film de super héros, loin des codes des films d’espionnages dont il s’inspire et rend hommage, Kingsman Services Secrets est un film rien de plus classique sur l’initiation d’un jeune homme que la vie ne destine pas à de grandes choses. Une destinée inespérée vers l’héroïsme. Et ça marche, porté par une dérision assumée, des stéréotypes, de références méta au Cinéma, et surtout une belle critique de la pop-culture et de la surconsommation. Au-delà du rire et de la détente, Kingsman Services Secrets est un film qui dénonce une dérive consumériste qui pourrait bien mener à notre propre perte. Et c’est ce qu’on aime.

Côté réalisation Matthew Vaugh est fidèle à lui-même, avec ses plans d’action à la bullet time et ses effets spéciaux travaillés, Kingsman Services Secrets est un film audacieux. Légèrement gore, visuellement bluffant et réaliste, le long métrage du réalisateur qui avait déjà conquis un grand nombre de cinéphiles par son irrévérence et son ton décalé nous offre ici un coup de maitre pour un grand spectacle sur grand écran. Entre les codes du film de super héros, et d’espionnage, Kingsman est un film à voir, pour la prestation hors norme d’un Colin Firth survolté, un Samuel L. Jackson vilain à souhait, tous deux soutenus par un casting de choix. La bonne poilade innatendue de cette rentrée 2015, le tout, avec beaucoup de classe et de finesse, à l’anglaise bien sûr.