Jupiter : Le desting de L’univers ou Jupiter Ascending, le dernier film des créateurs de Matrix, septième long-métrage d’Andy et Lana Wachowski, sort ce mercredi dans les salles. Présenté en avant-première à Sundance et Gerardmer cette année, le dernier film des Wachowski divise, comme d’habitude, bien que le sentiment général soit à majorité négatif. On ne le cachera pas plus longtemps, le Cerveau aurait préféré voir quelque chose de bien meilleur, et surtout, à la hauteur de majestueux Cloud Atlas, avant-dernier film de la fratrie.

Conte de fée jupitérien

jupiter-ascending-tatum-kunisJupiter : Le destin de L’univers raconte l’histoire de Jupiter, une jeune fille d’origine russe issue d’une couche sociale modeste, contrainte à récurer les toilettes de la haute. La jeune fille va se retrouver propulsée Reine de l’univers, puisque réincarnation parfaite de la Reine à la tête de tout un empire intergalactique, décédée après 14 000 années de règne.

Un conte de fée ultra moderne où bien évidemment la belle va tomber amoureuse de celui qui lui fera découvrir sa véritable identité et son royaume, dans la peau de Channing Tatum. Un homme génétiquement modifié, mi-loup, mi-humain (et re-mi loup derrière), ex-soldat et renégat. Une histoire de destin inattendu, comme l’aiment les Wachowski, avec en héroïne une femme qui à notre plus grand regret n’a aucune force et attend constamment d’être sauvée. Princesse des temps modernes, Mila Kunis incarne un personnage très stéréotypé face à un Channing Tatum bestial et monolithique.

Hybride raté

La force des Wachowski, que ce soit avec Matrix ou l’exceptionnel Cloud Atlas, a toujours été de transgresser les codes des genres, qu’ils fusionnent à l’image et l’écriture. C’est cet alliage hybride de philosophie, de réflexion spirituelle, d’action aux codes de blockbuster et de genre qui ont fait leur succès.

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Si Jupiter Ascending se classe assurément dans leur univers et codes visuels inspiré par le manga japonais et la science-fiction, il reprend des thématiques déjà explorées notamment dans leur précédent film : la réincarnation, l’avilissement humain, les dérives du consumérisme… et c’est ce qui pose problème. Non pas la reprise de thématiques chères aux cinéastes qui est loin d’étonner, mais leur exécution fouillis et surtout très lisse.

Au visionnage du film, le spectateur aura l’impression que les réalisateurs se sont bridés dans le but de favoriser les scènes d’action et les effets spéciaux phénoménaux, valorisés par une musique orchestrale cohérente signée Michael Giacchino, au détriment de l’intrigue clichée au possible.

Crash spatial

Jupiter-Ascending mariage mila kunisLe film n’a aucune cohérence. Les personnages sont linéaires et le peu d’intérêt dans l’intrigue reste inexploré. Pourtant l’idée d’un système féodal intergalactique asservissant les humains relève du génie même s’il rappelle un peu Matrix, puisqu’elle implique une ribambelle de problématiques inhérentes au sujet et au genre du film. Problématiques qui resteront presque absentes en deux heures de film.

Jupiter : Le destin de L’univers n’en est pas pour autant déplaisant. Les amateurs de Star Wars seront ravis de revivre un voyage interstellaire avec des mutants, des vaisseaux spatiaux, des boots volantes et des lasers à n’en plus finir, le tout dans une esthétique quasi parfaite, même si déjà vue, puisque très proche vsuellement des séquences futuristes de Cloud Atlas. On pense instinctivement à l’univers de Burrows et John Carter, Star Wars : la Menace Fantôme, Dune et même Star Trek. Malheureusement, le film n’offre pas assez de consistance pour se placer lui aussi comme un futur culte de la Science-Fiction.

 

Jupiter : Le destin de L’univers  – Jupiter Ascending : Bande annonce

Crédit photos : Warner Bros Entertainment