Ascension : Débuts Intrigants (Major Spoilers)

3

4.0

Critique du premier épisode de la série event de SyFy Ascension. Attention Spoilers.

Comme chaque année, SyFy US présente sa série event d’hiver. Cette fois-ci Ascension créée par Philip Levens et Adrian Cruz. La série, en six parties réparties sur trois soirées, suit les aventures de l’équipage de l’USS Ascension. D’après le synopsis officiel : “En 1963, des humains embarquent à bord de l’USS Ascension dans un voyage à travers l’espace qui durera 100 ans. A la 50ème année de leur périple, une jeune femme est retrouvée morte, assassinée”.

Dès les premières minutes, Ascension se présente comme une grande série de space-opera, intrigante, bien menée et avec de bons acteurs pour porter son histoire. Les questions, les doutes et les suspicions sont très vite mis en place, les enjeux de la mission aussi. Le commentaire social est aussi présent, souligné par la non-évolution complète dans le vaisseau. En effet, en 50 ans, cette mini-civilasation n’a pas évoluée. La mode, les coutumes, les moeurs sont restées les mêmes. Cela semble cependant un peu bizarre, mais leur vie est tellement cadrée par la mission, que ce n’est pas non plus étonnant.

Belle étude sociologique

Ascension - Season 1

Ascension, dans ce premier épisode, met très bien en place toutes les problématiques. Si le meurtre intrigue, la plus intéressante reste la vie dans le vaisseau et comment ces personnes arrivent à accepter le fait que leur destinés a déjà été décidé pour eux, en tout point – y compris qui ils vont épouser – qu’ils n’ont aucun choix et sont bloqués dans ce vaisseau. Réponse ? Ils se résignent ou dépriment. Ils ont même trouvé un nom à cette période à la fin de l’adolescence où les jeunes adultes réagissent mal quand ils réalisent qu’ils sont bloqués dans ce vaisseau et qu’ils n’ont aucune option.

Les questions de classes sociales sont aussi abordées, avec les ouvriers des ponts les plus faibles, et les gens des ponts supérieurs, et les mêmes préjugés persistent d’un côté comme de l’autre. Les mêmes difficultés, voire impossibilités de changer de classe sont présentes.

Reste l’enquête sur le meurtre de la jeune Loreleï. Une enquête bien installée, qui ne manque pas ses moments d’humour, puisque l’officier en charge, qui n’a jamais eu à s’occuper de ce type d’affaire, doit s’en référer aux romans de Raymond Chandler ou aux films d’Alfred Hitchock ou Fritz Lang.

Pas vraiment Sci-fi

Mais où Ascension gagne vraiment son intérêt est dans le twist final. Un twist final inattendu, que seuls les téléspectateurs les plus aguerris verront venir. La série est présentée comme un space-opera. Ce n’en est pas un. Ce n’est même pas de la science-fiction. En effet, pour qu’on puisse qualifier la série de space-opera, il faudrait d’abord qu’elle se passe dans l’espace. Et ce n’est pas le cas. L’USS Ascension n’a jamais quitté la Terre et n’est qu’une expérience grandeur nature et sur le très long terme de comment une société peut évoluer dans ces conditions. C’est The Truman Show rencontre Mad Men, dans le pseudo-espace. Les habitants du faux vaisseau spatial ne sont pas au courant. Du moins pas encore. Il ne serait pas étonnant qu’avec l’enquête en cours, ils commencent à noter les quelques petits détails qui mettent la puce à l’oreille. Et, d’une manière plus pragmatique, ce twist permet de répondre à des questions techniques comme la présence de gravité, d’énergie après plus de 50 ans, et autres petites nuisances qui habituellement entame la crédibilité d’une série et qui trottent toujours dans la tête avec les séries qui se déroulent dans l’espace.

ascension

Cette révélation finale ajoute encore un nouvel intérêt à la mini-série. En plus des questions sur le meurtre, l’étude pseudo-sociolique et le commentaire social, Ascension ajoute une intrigue de projet top secret gouvernemental, un peu de conspiration et surtout pose la question : comment réagiront les passagers de l’USS Ascension quand ils découvriront que tout n’est que supercherie ? Que leurs rêves sur Terre n’étaient qu’à quelques mètres d’eux et non à des années-lumières.

Ascension a ses petits défauts, avec beaucoup trop d’histoire d’amour, des relations confuses entre les personnages et des acteurs pas toujours convaincants. Mais elle promet d’être un excellent divertissement et sait piquer l’intérêt du téléspectateur. Ce qui est déjà mieux que beaucoup de ses concurrentes.

Crédits Image : ©SyFy

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