Stalker : effrayante mais banale

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2.5

CBS propose un pilote effrayant mais bien banal pour Stalker.

”6 millions de personnes sont harcelées chaque année aux Etats-Unis ». Ce sont les chiffres officiels des autorités aux Etats-Unis que la nouvelle série de CBS Stalker utilise dans son pilote pour expliquer la mission de son héroïne, l’inspecteur Beth Davis (Maggie Q). Créée par Kevin Williamson (The Following), Stalker suit une unité de police dont le rôle est de s’occuper des cas de harcèlements et tenter d’éviter qu’ils ne dérivent en meurtres. Avec deux enquêtes en parallèles, le pilote met très bien en place le rôle de cette unité et le genre d’affaire qu’il y aura dans la série.

Cela sera violent. Par l’image pour le pilote, mais surtout psychologiquement. Car ici, il ne s’agit pas de meurtres habituellement traités dans les procedurals, même s’ils peuvent en être la conséquence. Ici, le crime est le harcelement, un des plus difficiles à prouver et à se battre contre, comme très bien montré via l’une des enquêtes du pilote. Mais aussi, un des crimes les plus faciles à commettre. Si bien que l’un des personnages principaux, l’inspecteur Jack Larsen (Dylan McDermott), est lui-même un stalker. Que ses raisons soient justifiées ou non, il commet quand même un acte répréhensible pour des raisons auxquelles on peut facilement s’identifier.

Bonne identification

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Le plus terrifiant est que le spectateur peut aussi très facilement s’identifier aux victimes. Dans d’autres procedurals, il est difficile de s’imaginer commettre les actes qui mène à la mort de la victime. A la recherche d’originalité, les autres scénaristes cherchent des mobiles hors du commun qui raisonnent rarement avec le public.

Ici, comme dans les réelles affaires de harcèlements, pas de mobiles hors du commun. On ne devient victime que parce qu’on a pas eu de chance et non pour une raison extravagante sous-jacente. La seule chose que les diverses victimes ont faîtes sont si banales que le spectateur ne peux s’empêcher de s’identifier. Elles deviennent amies ou couchent avec une personne rencontrée à la salle de gym, rejettent gentiment un type banal, emménagent avec un nouveau colocataire.

Et c’est là que Stalker parvient à effrayer, tant on est susceptible de commettre les mêmes actes et d’être à notre tour la cible d’un harceleur.

Tous stalkers

Stalker montre aussi combien il est facile de devenir harceleur soi-même. Aussi bien de part le personnage de Dylan McDermott que par la mention des réseaux sociaux. Qui n’a déjà passé du temps à remonter la page Facebook d’un ex ou d’une personne qui les intéresse ? Si la majorité d’entre-nous n’iront pas plus loin, c’est aussi par là que ça commence.

Mais si la série effraie dans le pilote, il va être difficile de tenir le rythme. Car les affaires de harcelement ont la facheuse tendance de beaucoup se ressembler. Stalker risque très vite soit de lasser son public soit de rentrer dans une surenchère où justement, la série perdra cette élément de réalisme qui est bien l’une de ses rares qualités. Parmi les qualités du pilote, on peut noter une position de camera intéressante où on est souvent dans le point de vue du harceleur et l’utilisation attendue – mais elle aurait manqué si elle était absente – de la chanson Creep de Radiohead, reprise par Michelle Brandt.

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Stakler souffre beaucoup de personnages lisses avec une backstory banale, voire clichée. Si l’alchimie entre McDermott et Maggie Q est intéressante, leur interaction est basée sur un « je t’aime moi non plus » mal exécutée et surtout trop commun et dont la résolution est déjà facile à prévoir. Les personnages secondaires sont pratiquement intexistants, c’est à peine si leur nom est mentionné. Et aucun fil rouge intriguant n’est lancé pour encourager à regarder la suite de la série.

Banale et prévisible

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De plus, la série se montre relativement prévisible. Il est certain que Beth va devenir encore une fois victime d’un harceleur, de préférence celui qu’elle a tenté d’intimider, les deux inspecteurs vont bien entendus finir par avoir une relation amicale, si ce n’est plus.

Si le pilote de Stalker se montre interessant et est agréable et effrayant à suivre, il ne réussit pas à prouver que la série à beaucoup de choses à raconter et qu’il faut revenir dans les semaines suivantes. Ainsi, Stalker devient, au mieux, une série à suivre à l’occasion, quand on a rien de mieux à faire ou à voir. Cependant, elle est diffusée juste après Esprits Criminels. Vu les thèmes proches des deux séries, cela peux jouer en sa faveur.

Crédits Images : ©CBS

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