Parents, proches et amis, approchez car en ce jour funeste nous commémorons la fin d’Hollywood de la main de Transformers : l’âge de l’Extinction.

Il était un camarade aimé depuis sa plus tendre jeunesse. A ses premiers pas, le petit bonhomme a été élevé tant bien que mal à grands renforts d’histoires fantastiques et rocambolesques qui ont fait rêver petits et grands. Puis par la suite il s’est entouré de gens de confiance, évoluant tel un enfant en quête d’aventures avec ceux qui ont fait de lui le roi du divertissement : Spielberg, Lucas,  Coppola, Kubrick, De Palma, Romero… Mais comme tous les enfants trop gâtés, ses fréquentations sont devenues de plus en plus douteuses et il a commencé à se radicaliser en tant que meneur notamment après les attentas du 11 septembre. Etant sur la mauvaise pente, le pauvre petit Hollywood se met à fréquenter des gens étranges qui l’utilisent, le manipulent à leurs propres fins, jusqu’à ce triste jour de Juillet, où celui qu’il croyait être son ami le plus fidèle lui fit faire la bêtise de trop. Oui, Michael Bay a brutalement assassiné Hollywood à grands coups d’explosions et de Transformers : l’Âge de l’Extinction. Autopsie.

Transformers l'age de l'extinction illus2L’arme du crime

Tachons de remettre les pièces en place. Transformers : l’Âge de l’Extinction parle de… De robots géants venus de l’espace. Bon jusque là, admettons. On a déjà eu 3 films pour se faire à l’idée. Sauf que là, amis comme ennemis sont pourchassés par les humains qui se sont alliés avec d’autres robots géants venus de l’espace. Et la résistance recherche activement leur leader, l’inénarrable Optimus Prime. Ce dernier est retrouvé par hasard par Cade Yeager, un inventeur du dimanche qui le prenait pour un vieux camion bon pour la casse. Accompagné par Yeager, sa fille et le petit copain de cette dernière, Optimus va retrouver ses amis Autobots pour… Euh… Combattre les autres robots géants venus de l’espace qui aident les humains à obtenir une bombe qui pourrait transformer la Terre en planète métallique et ainsi recréer un autre méchant robot venu de l’espace qui s’est rebellé contre ses créateurs et… Et puis BOOM BOOM EXPLOSIONS BOOM BOOM PLACEMENT DE PRODUIT BOOM BOOM DINOSAURES ROBOTS GEANTS VENUS DE L’ESPACE ET PUIS… Non. STOP.

Pourquoi ?

Afin de passer par les différentes étapes du deuil, il faut garder la tête froide et accepter chacune d’entre elles. Bon… La première ? Le déni. Non mais c’est vrai quoi ! Impossible que Michael Bay nous serve une horreur pareille ! Le réalisateur est avant tout un artiste qui est censé offrir sa vision personnelle d’un scénario pour le plaisir du spectateur non ? Donc il est impensable qu’il se fiche autant de nous ! Les placements de produits outranciers, les incohérences de lieu et de temps d’un plan à l’autre, les discours faussement héroïques… C’est une blague hein ? Il semblerait que non tant toutes ces bêtises sont rares et injustifiées ! C’est presque à croire que Bay prend un malin plaisir à insulter le spectateur ! « Rien à foutre mon vieux, je suis Michael Bay, je fais qu’est ce que je veux ! Je mets des explosions partout et je te sers mes déjections avec de jolies bougies odorantes et je sais que tu vas les manger quand même parce que tu aimes ça. Donc paye ta place, mange et tais-toi ! I’M F****NG MICHEAL BAY, DEAL WITH IT ! »

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A moins que…

Excusez le Cerveau pour cette crise de colère passagère. Non mais tout cela a une explication rationnelle c’est obligée. C’est de l’auto-parodie sûrement. Bay est au courant que son cinéma est encore pire que du ciné-pop-corn et il en joue ! Il s’auto-parodie ! C’est obligé que ça soit ça ! La preuve en est de l’accès de clairvoyance dont est victime le méchant industriel humain qui émiette le 4ème mur en carton en faisant un point sur la situation rocambolesque en plein milieu du film ! « Je suis un type qui pèse des milliards de dollars et je fuis une armée de robots géants venus de l’espace qui cherche à mettre la main sur cette instable bombe semi-atomique en courant dans les rues de Hong-Kong ». Bien joué Bay, tu aurais presque failli avoir le Cerveau.

Transformers l'age de l'extinction illus1La fin du fin

Reprenons tout de même un peu de recul. Mine de rien, le bruit sourd et hypnotisant du cor de la bande originale aurait tendance à faire flancher le plus rationnel des spectateur. Une fois la fameuse déclaration faite par l’énergumène, l’action reprend de plus belle. Tout ça pour voir des tonnes de métal informatisées se mettre dessus avec pour seul répit « humoristique » un Mark Walhberg manifestement toujours sous traitement hormonal de No Pain No Gain, campant un papa poule insupportable balançant des vannes à son futur beau-fils stupide comme une balle en mousse à propos de sa fille, la bombasse blonde stéréotypée « parce-que-megan-fox-n’était-plus-dispo-pour-ce-rôle-de-composition ». Et puis ajoutez à ça la feature « cool » du film, à savoir des dinosaures robots géants qui ne servent à rien si ce n’est essayer de relancer le rythme cardiaque d’un film aussi vivace qu’un junkie en fin de bad trip après un cocktail des drogues les plus dures.

Epiphanie

Vous savez quoi, chers Hannibal Lecteurs ? C’est en assez. Il est impossible de trouver quoi que ce soit de positif dans Transformers : L’Âge de l’Extinction. Bon peut être à part les effets spéciaux, mais pour du Bay, ça semble être la moindre des choses. Non nous avons sûrement affaire ici au paroxysme de l’industrie du film américain. Nous sommes arrivés en bout de ligne, au point final qui marque la fin d’une ère. Toutes les tentatives précédentes mènent à ce film : 2h30 de publicité pour Chevrolet, Bud Light et autres marques. Le tout supporté par 165 millions de dollars de budget. Transformers: l’Âge de l’Extinction est officiellement le spot publicitaire le plus long et le plus cher de l’histoire de l’humanité. Et il est livré sans Vaseline.

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Comment rester positif après un tel désastre ? Les fans hardcore sortiront avec des étoiles plein les yeux parce que « badass » ou « explosions ! » ou encore « DES DINOSAURES ROBOTS GÉANTS MEC ! »… Et c’est peut être ça le pire. C’est que faute de présenter autre chose que du Michal Bay pur jus servi par un scénario aussi épais et intelligent que Paris Hilton sous perf de coke, Transfomers : l’Âge de l’Extinction vous laisse une vilaine douleur à la mâchoire, comme si quelqu’un vous avait abondamment biflé à votre insu. Le pire dans tout ça ? C’est qu’il va faire un score monstrueux au box office, comme il a déjà fait outre-atlantique. L’entier héritage d’Hollywood sacrifié sur l’autel du consumérisme et de l’ego-trip le plus nauséabond du cinéma américain. Repose en paix Hollywood, le Cerveau t’aura toujours dans son coeur.

Transformers : l’Age de l’Extinction – Bande annonce

Crédits : ©ParamountPictures