Sasha Roiz : « dans Grimm, il n’y a pas d’égo »

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Rencontre avec Sasha Roiz de la série Grimm lors du 54ème Festival de la Télévision de Monte-Carlo.

Venu assurer la promotion de Grimm pendant le 54ème Festival de la télévision de Monte-Carlo, l’acteur Sasha Roiz s’est prêté au jeu des questions réponses avec les journalistes avides de spoilers ! Alternant entre un français quasi sans accent et l’anglais, l’interprète du capitaine Sean Renard discute de façon décontractée de son personnage, l’ambiance sur le tournage, ses projets et de l’avenir de la série.

Grimm - Season 2

Votre personnage a un coté très international : il parle français, allemand et même latin. Est-ce quelque chose que vous avez apporté au personnage ou était-il déjà écrit comme ça ?
Sasha Roiz : Lorsqu’on a fait le pilote, le producteur voulait que le personnage soit britannique et j’avais tourné des scènes avec l’accent anglais. Finalement, ils ont changé d’avis et le personnage est devenu américain. Je leur ai dit que je parlais français et un peu russe, si ça peut vous être utile. Ils ont adhéré et je pense que ça fonctionne vraiment bien.

Votre nom est Renard.
Sasha Roiz : (en français) Oui exactement ! Capitaine Renard ! Je crois qu’il s’appelle Sean parce que Sean Hayes est un des producteurs.

Est-ce qu’on va vous voir la saison prochaine ?
Sasha Roiz : Je ne peux rien dire mais si vous me voyez, vous pouvez vous attendre à ce que les choses changent dramatiquement pour mon personnage.

Vous avez signé pour la saison 4 ?
Sasha Roiz :
*rires* Je ne réponds pas !

Vous avez déjà participé à une série avec une forte mythologie, Caprica, le spin-off de Battlestar Galactica, Pensez-vous que Grimm peut avoir son propre spin-off centré sur Truble ?
Sasha Roiz : Il y a de fortes possibilités. Je pense que les problèmes du personnage peuvent donner un spin-off. Son personnage est très proche du style de Buffy, elle est très populaire et elle est bien plus jeune que nous tous. Elle pourrait intéresser un public différent, ça peut donner un bon spin-off. Je ne pense pas que Renard soit le meilleur personnage pour un spin-off. Renard : la comédie !

Renard semble être un personnage assez complexe. On ne sait pas s’il fait partie des gentils ou des méchants. Comment le définiriez-vous ?
Sasha Roiz :
Je ne le définis pas, c’est pour ça qu’il est si bien ! Je n’aime pas quand on met un personnage dans une catégorie. Ce qui est intéressant c’est d’avoir des personnages qui sont humains et qui prennent des décisions selon les situations plutôt que d’être un « méchant » ou un « gentil ». C’est le personnage le plus complexe de la série et j’adore jouer ce genre de personnages. Les personnages sont réalistes et c’est la raison pour laquelle Battlestar Galactica et Caprica sont si populaires. Certaines circonstances faisaient que de mauvaises décisions étaient prises.

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C’est difficile de discerner les sentiments de Renard concernant l’enfant d’Adalynd. Quel est votre ressenti ?
Sasha Roiz :
Je pense qu’au moment où il rencontre le bébé, son masque se fissure et c’est un instant très humain. Mais il y a tant de dangers pour eux et pour l’enfant. Lorsqu’ils abandonnent l’enfant, Renard est affecté mais c’est un homme qui a des responsabilités et de l’ambition. C’était amusant pour moi de tourner ces moments-là parce que ça humanisait Renard.

Quelle créature effraie le plus Renard ?
Sasha Roiz :
J’ai entendu dire qu’il avait peur des monstres-abeilles (les Mellifer) mais je pense que le plus effrayant pour lui c’est sa famille. Ils sont horribles et dangereux. Je crois qu’il se sent au dessus de la plupart des créatures mais pas de sa famille parce qu’elle apporte une certaine dimension émotionnelle qui le touche.

C’est vrai qu’il y a beaucoup de princes bâtards en ce moment à la télévision, comme avec Game of Thrones.
Sasha Roiz :
C’est Jon Snow qui est un bâtard ? (le panel confirme) C’est marrant, parce que je viens de travailler avec Kit Harington dans Pompei. Je n’avais pas réalisé qu’on était deux bâtards à se battre (Rires).

Dans la série, on parle français, allemand, il y a la résistance, des princes, est-ce qu’on peut tout mettre en parallèle avec l’Histoire réelle et la Seconde Guerre Mondiale ?
Sasha Roiz : Je pense qu’on essaie de lier la fiction à l’Histoire et parfois ils réussissent très bien, comme avec le IIIème Reich qui avait dans son organisation des Blutbads (Note du Cerveau : Hitler était un Blutbad), ou quand on a découvert dans l’épisode russe qui était Raspoutine. Et quand les scénaristent arrivent à lier les deux, c’est dans ces moments-là que la série est la plus efficace. Parce que c’est ce que les gens recherchent. On utilise des allégories et des métaphores pour illustrer ce qu’on ne peut pas expliquer : pourquoi y a-t-il des gens horribles dans le monde ? Pourquoi y a-t-il tant d’horreur ? Voila une explication.

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La saison dernière, votre personnage était assez isolé. Est-ce que ça vous a dérangé ou au contraire est-ce que ça vous a permis de mettre en valeur votre personnage ?
Sasha Roiz : Les scènes que je déteste le plus sont celles quand je suis au téléphone. J’ai même dit aux producteurs : »S’il vous plaît, stop avec le téléphone ! Un peu de contact humain !  » Mais comme la série se passe en Europe et en Amérique, ça devait arriver.
Lorsque je suis au téléphone, il y a un assistant qui est assis dans un coin du bureau, juste en dessous de la caméra. Il lit le dialogue et je réponds. Mais souvent, je parle en français ou en allemand et l’assistant ne comprend pas ce que je raconte. Je préfère lorsque je suis avec les autres personnages.

Vous ne rigolez pas quand vous tournez ces scènes ?
Sasha Roiz : On rigole tout le temps. Il faut parce que la série est tellement sérieuse. Ça permet de relâcher la pression et les gens sont très drôles.

Pouvez-vous nous expliquer le processus de morphing et est ce que ça à un impact sur la façon dont vous jouez ?
Sasha Roiz : Concernant Renard, on le voit se transformer très tard dans la série. Je pense qu’il déteste cette partie de lui et il veut l’effacer. Il n’aime pas lorsqu’elle prend le dessus. Il ne le fait pas volontairement. Mais maintenant qu’on en sait un peu plus, qu’il est un peu plus connecté à cette partie de lui et que ça se sait, il est moins honteux. Lorsqu’il se transforme, j’essaie de jouer ça d’une manière plus violente que les autres parce que je pense que ca reste conflictuel avec qui il est vraiment.

Dans quelle direction Grimm va -t-elle aller l’année prochaine ?
Sasha Roiz : Dans un très bonne direction, et j’espère que ça continuera pour de nombreuses années. Mais on ne sait pas, on reçoit les scripts une semaine avant de tourner ça fait bien longtemps qu’on a arrêté de demander aux équipes ce qu’il allait se passer. On leur fait confiance. On sait qu’ils écrivent de bons scripts et nous laissent toujours en haleine, que ce soit nous ou le public.

Le monde de la télévision est en train de changer ces derniers temps, quel est votre avis ?
Sasha Roiz : Je pense que c’est fantastique, c’est l’âge d’or de la télévision. Avant les acteurs couraient après les rôles au ciné. Honnêtement, je suis très heureux. Si j’étais amené à passer d’une série à une autre, je ne me plaindrais pas. C’est créatif, il y a de l’argent, la technologie peut défier le cinéma et en terme d’écriture, le meilleur est à la télévision.

Grimm - Season 2

En quoi, pour vous, Grimm est diffèrente des autres productions auxquelles vous avez participées ?
Sasha Roiz : Je n’avais jamais eu l’opportunité de faire partie d’une série si populaire année après année. C’est nouveau pour moi. Ce qui est intéressant aussi c’est que c’est la première fois où je tourne dans une série sans « grand nom ». Nous sommes tous des acteurs d’une certaine fourchette d’âge et nous sommes tous au même niveau, il n’y a pas d’égo. Ça a rendu les choses très simples. C’est toujours difficile d’arriver sur un projet lorsqu’il y a quelqu’un qui est une grand star, mais là il y a une égalité et je pense que ça fait partie du succès de la série. Nous sommes plus matures, les plus jeunes ont aux alentours de 32 ans. Ça nous met sur un pied d’égalité.

Vous avez d’autres projets ?
Sasha Roiz : J’ai participé au film « Pompei » qui est sorti en février. Je vais un peu voyager et ensuite je retourne filmer Grimm, je vais aussi faire une pièce de théâtre avec Silas Weir Mitchell (Eddy Monroe dans Grimm). Ça faisait longtemps qu’on en parlait. Dès qu’on finit le tournage de Grimm, on commence les répétitions.

Vous avec reçu un badge honorifique de la police de Portland, qu’avez-vous ressenti lorsque vous avec reçu cette décoration ?
Sasha Roiz : C’est fou, non ? C’était génial ! La ville entière de Portland est vraiment derrière la série. Ils soutiennent la série et nous aiment. Le maire apparu dans la série était le vrai maire. La police nous file des coups de main, ils nous emmènent en ballade, j’ai pu tirer avec un fusil dans l’enceinte du commissariat de police, ils ont vraiment apporté leur soutien. La ville entière. Elle nous apprécie et apprécie qu’on la représente à la télévision. C’était un grand honneur. On a eu une grande cérémonie, c’était très beau.

Interview réalisé en table ronde.
Crédit photo : NBC

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