Séries TV : Un phénomène de mode presque cinquantenaire !

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Cyberviewer & Cyberfans

Les années 90 ayant ouvert le pas, la décennie qui suit, avec la démocratisation de l’internet ADSL dans tous les foyers à moindre coût, n’aide pas le phénomène de « nouveauté » vis à vis des séries. Les nouvelles formes de consommation et de partage sur le web non plus.

En France comme aux USA, dans les années 80, 90 ou 2010, les séries se produisent en suivant le même système de sélection, production et diffusion, avec un cycle de vie variant de 1, 2, 3 saisons, voire plus, en fonction de la qualité de l’audience américaine qui les regarde. Seule véritable innovation de notre temps côté américain : l’arrivée des studios Netflix qui bousculent la production, se calant sur les nouveaux modes de consommation de séries streaming et VOD.netflix-7-371x500

L’arrivée du câble et de Netflix, Amazon, Hulu, Canalplay, OCS… est d’ailleurs plus dommageable qu’autre chose pour les séries. L’audience ne se multiplie pas, elle se divise. Aucune fin de série n’arrivera à atteindre les 106 millions de téléspectateurs que M.A.S.H. avait réalisé en 1983. Plus proche de nous, Friends en 2004 s’est terminé avec 51,1 millions de téléspectateurs aux USA. La série la plus regardée en ce moment aux Etats-Unis est NCIS  qui peine à atteindre les 20 millions d’individus.

Une réalité qu’on voit aussi en France. Quand le record de X-Files est de 4,5  millions de téléspectateurs sur M6 en 1996 un samedi soir, la chaîne hurle aujourd’hui au triomphe quand elle arrive à dépasser les 5 millions avec des programmes à cible plus large tel que L’amour est dans le pré, où elle bat d’ailleurs TF1 et France 2 qui elles, diffusaient des séries.

#SPOILER best. episode. EVA ! #RT

imagesCe qui nourrit ce faux sentiment de « nouveauté » chez les néophytes c’est bien le partage sur les réseaux sociaux. Youtube, Facebook Tumblr et Twitter aux premiers plans. On tweete les spoilers, on partage son choc face à l’image, on se filme devant l’écran, on discute séries bien plus publiquement qu’avant, suite au visionnage d’un épisode. Episode que le téléspectateur regarde sans plus attendre la programmation d’une chaîne de diffusion.

Des échanges aux allures nouvelles, à plus grandes échelles, similaires à ceux qui se produisaient sur les forums de discussion dédiés aux fans de séries des années 95-2007, qui ont eu la part belle avant l’arrivée de Facebook. L’acte d’inscription dans un forum particulier dédié à une seule série, fermé au public n’étant plus nécessaire, tout le monde parle plus facilement de ce qu’il regarde avec d’autres.

Séribésité

Les nouveaux modes de consommation des séries jouent aussi en faveur de ce sentiment. Avec de nouveaux mots barbares intégrés au langage commun, maniés à la perfection chez un public averti depuis des années – accro aux marathons ou “binge watching” de leurs séries TV  (les termes anglosaxons, c’est toujours plus “classe”) grâce aux intégrales DVD, aux spoilers partagés sur les forums – la consommation de la séries en quasi simultané avec les USA, en VO, fait croire à un renouveau du genre.24-h-chrono-de-retour-sur-canal

Et pourtant, la diffusion simultanée entre les USA et la France n’a rien de nouveau. Certes exceptionnelle, l’expérience avait déjà eu lieu avec l’épisode d’Urgences en direct et sur France 2 et sur NBC en septembre 1997. Diffusé à 4h du matin en France, il a attiré pas moins de 105 000 téléspectateurs en direct et plus de 220 000 avaient programmé leur magnétoscope. Et non Canal + n’a rien inventé en diffusant 24 LAD en même temps que les USA.

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