Non-Stop : Turbulences

Février est le mois idéal pour les sorties de films sur les catastrophes aériennes. Un an après Denzel Washington et son acrobatique atterrissage sous alcool dans Flight, voila Non-Stop de Jaume Collet-Serra, avec Liam Nesson et Julianne Moore en tête d’affiche. Thriller efficace avec beaucoup de turbulences : critique.

Bill Marks (Liam Neeson) est un agent expérimenté de la police de l’Air. C’est un homme usé qui ne trouve plus d’intérêt à son métier. Sauf qu’aujourd’hui ne sera pas un voyage de routine… Peu après le décollage du New York-Londres dans lequel il a pris place, il reçoit de mystérieux SMS d’un inconnu lui annonçant qu’un passager mourra toutes les 20 minutes si le gouvernement ne transfère pas 150 millions de dollars sur un compte secret. S’ensuit une chasse à l’homme en plein vol, avec les vies de 146 passagers en jeu.

Pop Corn Flick

Non-Stop est un thriller, comme il en sort un chaque année. Avec concept intriguant qui colle le spectateur au fond du siège, mais oublié entre la sortie du cinéma et la bouche de métro.

C’est un pop corn flick, comme on dit chez l’oncle Sam, efficace et commercial, destiné au premier rendez-vous amoureux. Non-Stop se regarde comme on lit un roman de Dan Brown, Tom Clancy ou James Patterson, c’est à dire plein de rebondissements avec une intrigue savamment bien ficelée qui force le spectateur à se poser un paquet de questions et à suspecter tout le monde.

Comme Phone Game ou Dos au mur, ce qui contrôle l’histoire ici c’est le temps et donc le rythme. C’est que l’affaire est rondement menée et Jaume Collet-Serra bat la mesure en se servant de son script comme partition. Coincé dans un huit-clos à 33 000 pieds avec un meurtre toutes les 20 minutes, il y a de quoi intriguer.
Comme tous les thrillers, c’est le dénouement qui fait de Non-Stop une réussite ou pas… Comme un magicien, le méchant dévoile ses astuces et c’est au spectateur de choisir s’il est séduit ou pas.

Le problème de Non-Stop est que les motivations du terroriste sont acceptables, mais pas convaincantes. On est loin d’un Hans Gruber dans Die Hard ou de Dennis Hopper dans Speed.

Turbulences

Non-Stop c’est aussi un film avec Liam Neeson qui depuis quelques années est devenu le « go-to-guy » du film d’action. Après Taken, L’agence tout risque ou le Territoire des Loups ou Sans Identité (également réalisé par Collet-Serra) Qui-Gon Jinn semble avoir oublié la voie des Jedis et se cantonne au rôle de père énervé, fatigué et facilement irritable du Dark Side.
Nous avons donc droit au même Liam Neesondans ce film, avec les poches sous les yeux et une nervosité à fleur de peau. Julianne Moore fait du Julianne Moore c’est à dire la femme intelligente et pleine de verve, mais qui au final n’est qu’un faire-valoir.
Le reste du cast est rempli de bons seconds rôles, la présence de Lupita Nyong’o ( 12 years a slave) est anecdotique. Il en va de même pour Corey Stroll (House of Cards).

Non-Stop est donc un bon film pop corn qui captive pendant 1h45, mais dont les effets s’estompent une fois sorti de la salle. À voir pour passer une soirée sympa, rien de plus.