Le Crocodile du Botswanga, en salle le 19 février, est la dernière comédie du duo Ngigol/Éboué. Pastiche d’une dictature africaine, elle dénonce tout en amusant un sujet d’actualité très peu abordé par le cinéma français. Le Crocodile du Botswanga ne manquera pas de vous faire rire malgré quelque longueur. 

critique-le-crocodile-du-botswanga-1Leslie Konda, jeune footballer français talentueux, repéré à son adolescence par Didier, un agent de faible envergure qui a su le prendre sous sa coupe, vient de signer son premier contrat d’attaquant dans un grand club espagnol. Il n’aura pourtant pas la joie de partager cet heureux évènement avec sa mère puisqu’il a perdu celle-ci quelques mois plus tôt, lui faisant alors la promesse de rapatrier ses cendres dans son village du Botswanga en Afrique. Dans le même temps, ses origines lui valent une invitation par le Président botswangais, un passionné de football, fraîchement installé au pouvoir après un coup d’état militaire. Leslie se rend donc pour la première fois dans le pays de ses ancêtres accompagné par Didier pour rendre hommage à sa mère, mais aussi être décoré par le Président Bobo qui s’avère rapidement, malgré ses grands discours humanistes, être un dictateur mégalomane et paranoïaque. À peine ont-ils débarqué que Bobo propose à Didier de faire pression sur son joueur afin que celui-ci joue pour l’équipe nationale qui peine dans les fins fonds du classement de la FIFA : les Crocodiles du Botswanga.

critique-le-crocodile-du-botswanga-6Deuxième case

Après Case Départ, Éboué et Ngigol reviennent fort avec le Crocodile du Botswanga. Le film a un humour subversif qui ne manquera pas d’en choquer certains. Pas évident de faire rire avec l’actualité de ces derniers mois. Pourtant, les vannes du Crocodile du Botswanga sont bonnes pour la plupart et ne versent pas dans le mauvais goût. Fabrice Éboué à l’écriture et à la réalisation, prouve que l’on peut rire de tout si c’est fait tact.
Ngigol, lui se distingue dans son rôle du dictateur Bobo, paranoïaque et germanophone, que nul ne doit se permettre de contre dire.

Le Crocodile du Botswanga parodie de nombreuses anecdotes sur les dictateurs africains, élus démocratiquement pour des mandats de 30 ans… La chasse, les tenus ridicules, l’exploitation des ressources, la Erancafrique, les Chinois, le gain personnel avant celui du pays, le sida : tous les maux du continent noir sont passés en revus.
Jaqueline, la première dame du Botswanga, interprétée par Claudia Tagbo, ne manque pas de faire rire également tournant en dérision l’extravagance des premières dames africaines.

Léger, mais un peu long critique-le-crocodile-du-botswanga-3

L’intrigue du Crocodile du Botswanga est légère, mais un bon prétexte pour caser un maximum de gag, tout en égratignant le monde du foot et la religion. Le personnage de Leslie Konda (Ibrahim Koma) représente bien l’ingénuité qui semble être celle de nombreux joueurs présents chez les bleus aujourd’hui.
Et si le film est drôle, il connait par moment des petites longueurs qui casse son rythme et avec une histoire courue d’avance, il est facile de deviner la fin du film avant l’avoir vu.

Cependant, le Crocodile du Botswanga constitue une bonne surprise et connaitra certainement le même succès que Case Départ. Après Les 3 frères : Le Retour la semaine dernière et Supercondriaque la semaine prochaine, la lutte pour le podium de la comédie française pourrait se révéler très dure.

 

Le Crocodile Du Botswanga – Bande Annonce

Crédit photos:© Mars distriubtion