Une fois n’est pas coutume une bande dessinée française est adaptée au cinéma ! Non ce n’est pas un nouvel Asterix (par pitié) mais SnowpiercerLe Transperceneige œuvre majeur de Lob, Rochette et Legrand. C’est le réalisateur Bong Joon-ho qui s’y colle avec brio et un casting international bien trempé ! Critique.

« Contrôler la Machine, c’est contrôler le Monde ! »
Une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s’arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace s’est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d’hommes entraînés par l’un d’eux tente de lutter. Car l’être humain ne changera jamais.

Luttes des classes…  Critique-Snowpiercer-Transperceneige-illu3

Snowpiercer est une allégorie sociale à peine voilée. Les riches vivent dans l’essence et le luxe et les pauvres comme du bétail en fond de train. On retrouve ici des parallèles avec Métropolis. Le souhait de la classe inférieure de se sortir de sa condition et de prendre le contrôle de la société, ici représenté par le moteur.
Sous le joug d’un conducteur ingénieux, dictatorial et invisible Wilford, les forces armées sont présentes pour que chacun reste à sa place et que le train avance sans encombre.
Le film commence sur la tension et le ras-le-bol des queues tard (nom des habitants du fond de train dans la bande dessinée) et l’action tout comme la critique sociale commencent dès les premières minutes de film. Et tout y passe : l’excentricité des dictateurs, la chaussure comme objet de révolte (monsieur Bush nous pensons à vous), l’opacité de la chaine alimentaire, etc. Bong Joon-Ho dépeint dans Snowpiercer tous les maux de notre monde.

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Si le concept de Snowpiercer n’est pas totalement original sur le fond, il faut quand même se réjouir qu’il soit adapté par un réalisateur talentueux comme Bong Joon-ho. N’ayant rien à prouver depuis Mother et The Host, le réalisateur sud-coréen ne tombe pas dans les travers narratifs d’Hollywood. Il n’y pas d’histoire d’amour et le film est parfois brutalement réaliste, ce qui est un plus lorsque l’on raconte une révolution, une lutte (le Cerveau pense a vous Néo et Trinity et votre histoire artificielle !). Et sur la forme, Snowpiercer est une réussite ! Deux heures de huit clos dans un train ne sont pas une chose aisée cependant, le rythme du film et la variété de ses décors offrent assez de distraction pour que le spectateur oublie que le film se passe dans un train.

Certains wagons sont à couper le souffle, un peu, comme celui l’aquarium. Présent furtivement dans les bandes dessinées originales et ici brillamment mise en scène. On regrette même de ne pas pouvoir passer plus de temps dans ces wagons tant ils sont bien présents, mais il faut bien que l’histoire avance. Plus les personnages avancent dans le train, plus ils quittent leur enfer pour arriver vers un paradis. La forme c’est aussi le casting et là il faut dire que le film est très bien servi. Chris Evans prouve qu’il y est plus que Captain America offre une solide prestation aidée par des seconds rôles tous aussi bon. Octavia Spencer (La couleur des sentiments, Fruitvale Station), Jamie Bell (Tintin), la méconnaissable Tilda Swinton (We need to talk about Kevin), Ed Harris (Shérif Jackson) ou encore les acteurs sud-coréens Song Kang-ho  et Go Ah-sung, qui ont tous les deux étés dirigés par le réalisateur dans The Host.

Snowpiercer et le Transperceneige

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Avec Snowpiercer on est loin de la trilogie Transperceneige originale, cependant le film garde de nombreux éléments de fond présents dans les trois tomes. Snowpiercer est une bonne adaptation qui respecte sa source tout en prenant assez ses distances pour glisser parfaitement à l’écran. Alors tout le monde en cabine. Bonus : Un petit prequel qui explique les origines de la catastrophe.

Snowpiercer – Le prequel

Snowpiercer – La Bande Annonce VOSTFR

Crédits Photos ©Wild Side/Le Pacte