Pour illustrer son hommage cette année à Deauville, Gale Anne Hurd est venue présenter sa dernière production, Very Good Girls de Naomi Foner.

Les amourettes d’été, voila un sujet passionnant. Naomi Foner l’a bien compris. Son dernier film, Very Good Girls en parle en long en large et en travers. L’amitié, l’amour, les angoisses adolescentes… Que de thèmes importants pour la jeune bourgeoisie new-yorkaise. Prochain arrêt,  New York City.

very-good-girls-illus2Teenage dream

Lilly (Dakota Fanning) et Gerri (Elizabeth Olsen) sont deux amies d’enfance qui partagent tout. La première, petite blonde réservée, vient d’une famille aisée légèrement coincée. La seconde, brune pétillante et excentrique, vit avec sa famille un peu barge dans une ambiance décomplexée. Le jour et la nuit. Le Yin et le Yang. Et pourtant. Depuis leur plus tendre enfance, elles sont toujours là l’une pour l’autre, quitte à presque vivre l’une chez l’autre. Et quand arrive leurs dernières grandes vacances avant l’entrée au lycée, elles décident de perdre leur virginité et de se trouver un petit copain, ne serait-ce que pour l’été.

Entre alors David, grand blond au regard mystérieux. Gerri en tombe raide dingue tandis que lui semble en pincer pour Lilly. Un triangle amoureux s’installe, pour le meilleur, mais surtout pour le pire.

Je t’aime moi non plus

Very Good Girls traite donc du passage de l’enfance à l’age adulte chez la gente féminine. La perte de la virginité, le premier amour, les premières blessures, les problèmes familiaux, les hauts et les bas entre amies… La liste des clichés est longue. Et pourtant, Naomi Foner arrive à nous surprendre à chaque fois. Là où on pourrait y voir du mauvais Sofia Coppola ou un Hell version américain bobo, Very Good Girls ne tombe jamais dans l’excès et arrive à garder une certaine cohérence dans les relations. Lilly et Gerri sont encore des enfants malgré leurs désirs de maturité, que ça soit dans leurs actions ou leurs réactions : Gerri qui idéalise David et sur-interprète son silence, Lilly qui fuit ses responsabilités par rapport à Gerri…

Tout ceci est contrebalancé voire normalisé par leurs parents qui, malgré leur statut d’adultes, vivent le même genre de situation (Lilly reprochant à son père des torts qu’elle-même a). On en vient alors à des situations où les adolescentes passent pour plus matures que leurs géniteurs.

Tous des cons

Là où Very Good Girls tombe malheureusement dans la facilité, c’est au sujet du sexe opposé. Au même titre qu’un homme est sûrement mal placé pour critiquer un film qui parle de l’adolescence chez les femmes, on sent un décalage de traitement par rapport aux actes que les hommes commettent dans le film. David n’est pas clair avec les deux protagonistes et les pères sont totalement absents. Et le patron de Lilly (Peter Sasgaard, encore lui) passe pour un obsédé sexuel sans qu’aucune situation évidente ne le montre dans ce rôle.

Après, certes, c’est un film sur la construction de la féminité. Mais doit-elle forcément se faire en opposition au sexe opposé ? Sûrement dans un sens. Mais là, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. Même le crédit donné à David dans la scène finale ne suffit pas à racheter le comportement des autres.

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Very Good Girls est un petit vent frais qui vient souffler sur le paysage des teenage movie. Alors que les hommes ont des déchets comme American Pie pour illustrer leur passage à l’âge adulte où les femmes des drames comme Virgin Suicide, celui-ci essaye de garder un véritable sens de la réalité sans basculer dans les scènes clichés habituelles. Malheureusement, en faisant cela, Very Good Girls tombe dans d’autres écueils qui sont tout de même pardonnables. Mesdemoiselles, allez-y de bon cœur. Messieurs, accrochez-vous à votre virilité.

Very Good Girls Extrait

© Groundswell Productions