Les Flingueuses : la comédie féminine flinguée de Paul Feig

Melissa McCarthy et Sandra Bullock fracassent tout mercredi prochain en salle dans Les Flingueuses. Critique d’une comédie policière féminine complètement flinguée !

Sandra Bullock est l’agent spécial du FBI, Sarah Ashburn, une enquêtrice rigoureuse et méthodique dont la réputation la précède tant pour son excellence que son arrogance démesurée. Melissa Mccarthy quant à elle prête ses traits à l’agent de police de Boston, Shannon Mullins, reconnue pour son fort tempérament et son vocabulaire fleuri. L’une comme l’autre, n’ont jamais eu de partenaire dans le travail… ni d’amis. Lorsque ces deux sont obligées de faire équipe pour arrêter un baron de la drogue, elles se retrouvent à devoir lutter non seulement contre un puissant syndicat du crime, mais aussi contre l’envie de s’entretuer.

Entre l’Arme Fatale….

Ce qu’on aime dans Les flingueuses, c’est une ambiance assumée très inspirée des «buddy movies» ou comédies policières des années 80, dans la lignée de la franchise Arme Fatale pour ne citer que celle-ci. Héritage et inspiration marqués dans l’intrigue et la réalisation, Les flingueuses part du même postulat que L’Arme Fatale : à savoir réunir deux flics que tout oppose, pour résoudre une enquête sur fond de trafic de drogue et de mafieux.

L’une, Mullins, est une terrifiante femme de poigne au caractère bien trempé et sans limite, l’élément barge par excellence de ce film. Campée par Melissa McCarty, elle va rencontrer son extrême opposée en l’Agent Spécial Ashburn (Sandra Bullock), une femme rigide et sûre d’elle, froide, acariâtre et solitaire. Un duo improbable pour un couple et une alchimie qui fonctionne dès les premières secondes. Le clash entre les deux personnages un peu satiriques va exacerber le talent comique de ces deux actrices pour une mayonnaise qui prend très vite et qui tient.

….et une Miss Detective trash

Le duo McCarthy/Bullock fonctionne à merveille dans Les flingueuses, une base solide dans ce long métrage comique qui repose essentiellement sur la dynamique de ces deux personnages féminins au grand dam du reste. Le comique caractérisé des «buddy movies» des eighties s’ajoute à la marque de fabrique des comédies habituelles de Sandra Bullock, non sans rappeler Miss Détective, ou La Proposition. Un humour qui se mêle parfaitement bien avec le trash de Paul Feig et Katie Dippold (Parks and Recreation), qui signe ici son premier script au cinéma.

La scène du bar s’avère être un des meilleurs moments du film où ces deux nanas s’éclatent et se bourrent la gueule sans complexe tout en scellant leur amitié. Avec sa scène finale improbable mais sacrément jouissive, Les flingueuses est une bonne comédie un poil transgressive, agrémentée d’une pointe d’improvisation que le réalisateur affectionne beaucoup. Le spectateur sera heureux de retrouver l’ambiance de Mes Meilleures Amies avec une McCarthy survoltée et déjantée, le tout dans une espèce de «Very bad trip du crime» ou Ted au féminin qui fera rire à plusieurs reprises, malgré son intrigue policière balisée, convenue et sa réalisation relativement banale.

Femmes d’action et d’humour

Les femmes dans l’audiovisuel continuent de se battre pour faire régner la parité et surtout prouver qu’elles ont elles aussi un humour trash qui peut rivaliser avec le sexe opposé. Rares sont les rôles où la femme peut se permettre d’avoir un langage gras et un franc parler sans pudeur, au cinéma ou en télévision, sans être un stéréotype de femme castratrice ou un cliché sexiste surréaliste.

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Les flingueuses remet les pendules à l’heure tout en simplicité et c’est ce qu’on aime. Ca insulte, ça castagne, ça envoie du bourrin, c’est parfois complètement « flingué », surtout avec le personnage de Melissa McCarthy, cette espèce d’ovni policier beauf à mourir de rire. A l’heure où les femmes se réunissent et revendiquent leur capacité à pouvoir incarner des rôles d’actions aux même titre que les hommes sans être un cliché de base, Les Flingueuses est là pour briser certains de ces codes et conventions scénaristiques pour le plus grand plaisir de la gente féminine.

Avec plus de 153 millions de dollars au box office américain, un scénario au vocabulaire « coloré » signé par une femme et porté par deux actrices oscarisées, Les flingueuses envoie du lourd pour une belle comédie féministe hilarante qui donnerait presque envie de crier en salle : « Hell Yeah ! »