Arrested Development : retour réussi

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4.5

La famille la plus déjantée d’Amérique est de retour pour une 4ème saison d’Arrested Development un peu spéciale mais néanmoins très bonne. Critique d’un retour réussi.

arrested-development-affiche-saison-4Sept ans. Sept ans que tous les fans d’Arrested Development attendaient son retour, le Cerveau y compris. L’attente est enfin terminée. Il y a deux ans, Netflix a racheté les droits de la série pour produire de nouveaux épisodes d’Arrested Development, série de la Fox annulée après trois saisons. La Famille Bluth est enfin de retour et est toujours aussi dysfonctionnelle qu’avant.

C’était un risque de faire renaître la série. Arrested Development est l’une des meilleures comédies nées dans les années 2000. Elle est devenue culte au fil des ans. La faire revenir c’est risquer de décevoir. Les attentes sont très fortes. Mais Mitchell Hurwitz réussit à nous faire retomber dans l’univers farfelu des Bluth.

Cette saison 4 reprend juste après les évènements de la saison 3 et nous raconte ce qu’il s’est passé depuis que Lucille a volé le Queen Mary. Cette dernière est poursuivie en justice et risque la prison, Michael se lance dans la production de cinéma pour faire un film sur sa famille, George Michael est à la fac, Maeby cherche à attirer l’attention de ses parents en restant indéfiniment au Lycée. Tobias et Lindsey sont en pleine séparation et cherchent chacun un sens à leur vie et GOB continue ses tours de magie. Quand à George Sr, même si Lucille risque la prison, il continue ses manigances avec elle et veut construire un mur à la frontière mexicaine. La saison est aussi parsemée de flashbacks avec une jeune Lucille interprétée par Kristin Wiig et un jeune George Sr joué par Seth Rogen. Et bien sûr, pléthore de guests, nouveaux et anciens, viennent agrémenter l’histoire.

Un nouveau format

arrested-development-netflix-will-arnett-portia-de-rossiCette nouvelle saison est découpée de manière particulière. Avec des durées qui varient entre 28 et 35 minutes, chaque épisode est centré sur un personnage en particulier. Michael (Jason Bateman), George Sr. (Jeffrey Tambor), Lindsay (Portia de Rossi), Tobias (David Cross), George Michael (Michael Cera) et GOB (Will Arnett) ont chacun 2 épisodes et Lucille (Jessica Walter), Maeby (Alia Shawkat), et Buster (Tony Hale). On a une vraie vision des événements du point de vue de chacun des membres de cette famille qui nous a manquée. Au fur et à mesure que la saison avance, le tableau commence à prendre forme. Les pièces du puzzle se mettent en place et toute l’histoire clique parfaitement. Cela dit, il faut passer les 2/3 premiers épisodes avant de vraiment se mettre dans le bain. Le début est déstabilisant puisque le format de la série a changé. Les choses décollent à partir de l’épisode 4 avec la seconde partie sur Michael, trouvent leur pic à l’épisode 7 consacré à GOB et explosent dans les 4 derniers avec le « coup de poing » final. Un final avec une fin très ouverte qui pourrait donner une saison 5 ou un film. Les créateurs livrent ici une saison originale, jamais vue auparavant et c’est grâce à la liberté et la flexibilité que Netflix leur a donné qu’ils ont pu fournir un tel produit, penser et façonner de la sorte. Car il est clair que Arrested Development sort de l’ordinaire et est un ovni dans le monde des séries télé. Un ovni ambitieux qui pourrait déstabiliser beaucoup de téléspectateurs. Il est certain qu’un Network ne pourrait pas diffuser cette saison à part.

La patte Arrested Development toujours présente

arrested-development-season-4Les auteurs continuent d’insuffler leurs blagues et leurs lectures à plusieurs vitesses. On pense comprendre quelque chose et le point de vue d’un autre personnage va complètement démolir la première idée et dévoiler une vérité. Un peu comme l’arc de « Mr F » avec Charlize Theron dans la saison 3. Arrested Development fait partie de ces comédies intelligentes, avec un fond et une storyline solide. Ce n’est pas une succession de blagues qui se regardent sans réfléchir. Même si on rit moins qu’avant dans les premiers épisodes, les vrais rires arrivent au cours de la saison quand on commence à réaliser ce qui se passe. Il y a toujours ces scènes hilarantes avec Buster et Lucille ou encore Tobias qui est toujours d’une naïveté déconcertante. La série reste brillante avec une écriture soignée et un casting excellent. Les acteurs n’ont pas perdu la main avec leur personnage. Jessica Walker est une actrice brillante avec un timing comique imparable. Chaque phrase qui sort de sa bouche est à mourir de rire. C’est Lucille le cerveau de cette famille, c’est elle qui dirige tout.

C’est un bonheur de retrouver ces personnages dont on adore suivre les aventures complètement folles. Si vous aimez Arrested Development, vous devriez apprécier cette nouvelle salve d »épisodes bien particuliers mais toujours aussi désopilants.

Crédits images ©Netflix

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