Hansel & Gretel : Witch Hunters : bonbon empoisonné, la critique amère.

Hollywood and Co peinent à avoir des idées originales. Depuis les années 2000, le cinéma et la télévision nous servent des adaptations de comics et leurs ribambelles de préquelles, suites, spin-offs et reboots de franchises qui ont moins de 10 ans, ad nauseam. Les années 2010 continuent dans la voie tracée par la décennie précédente avec un petit effort de diversité dans la facilité d’adaptation d’oeuvres connues, aimées et chéries par le grand public. Grimm, Once Upon a Time, Beauty and the Beast, Blanche -Neige et le Chasseur, Mirror Mirror revisitent les contes de notre enfance de façon plus ou moins réussie. Dernière sortie en date: Hansel & Gretel: Witch Hunters. Du sang, des guns mais pas beaucoup de fun.

Big bro & Big sis’ : une partie de chasse en famille

L’histoire des petits tout le monde la connait :  Hansel & Gretel ont été abandonnés dans la forêt par leurs parents. Ils se réfugient dans une maison en pain d’épice où vit une vilaine méchante sorcière à la tête d’Orc comme vu dans Le Seigneur des Anneaux qui les emprisonne pour ensuite les tuer. Les deux enfants parviennent à anéantir la sorcière. Après cet évènement traumatisant, ils décident de devenir chasseurs de sorcières professionnels… Sorte de séquelle farfelue et gore du célèbre conte des frères Grimm, Hansel & Gretel :Witch Hunters se veut un film épique qui a les prétentions d’une Ferrari avec un moteur de 4L.

Les personnages d’Hansel et Gretel ont bien grandi depuis le vandalisme gastronomique sur la façade de la maison de la vilaine sorcière qui leur a valu un ticket pour un aller direct non-échangeable, non-remboursable dans la cheminée de la vieille. A partir de là, on reprend la trame tellement classique qu’elle en devient cliché de l’enfant traumatisé qui décide d’éradiquer le mal à lui tout seul quand il sera grand.
Hensel et Gretel sont devenus beaux, grands, forts, des chasseurs de sorcières redoutables allant de ville en ville pour offrir leurs services de mercenaire. Et c’est là que le bât blesse, avec un jeu d’acteur très en surface, aucune nuance d’interprétation ne se dégage pendant les scènes dites « d’émotion ». Impossible d’être touché par les personnages.
Seule Famke Janssen (Jean Grey/Phoenix dans la trilogie X-Men) se démarque des autres personnages taillés dans un morceau de carton, cependant son interprétation provocante et sexy (lorsqu’elle n’est pas affublée d’un masque en plastique vert) est assombri par le cliché de son personnage de méchante sorcière sûre d’elle et de son plan. Un vilain doit toujours révéler son plan diabolique pour être ensuite mieux anéanti, c’est bien connu !

Entre Once Upon a Time et Abraham Lincoln chasseur de vampires

Enième adaptation de contes de fées, Hansel & Gretel : Witch Hunters pourrait se situer quelques par entre Once Upon a Time et Abraham Lincoln : chasseur de vampiresAvec un scénario creux tenant sur une page, des personnages sans grandes dimensions et des dialogues cliché, on aurait pu s’attendre à voir un film à la Michael Bay qui envoie plein les yeux pour compenser le gouffre caractéristique. Malheureusement, d’Once Upon a Time, le film ne prend que les mauvais effets spéciaux sur écran vert et délaisse le côté attachant et enchanteur que peuvent avoir les personnages de la série. Là où Abraham Lincoln était une fresque historique transformée en une aventure épique visuelle teintée de gore aux airs steampunk qui accrochait le spectateur à son siège avec sa 3D léchée, Hansel & Gretel : Witch Hunters n’a que le gore et le steampunk achetés en promo chez Leader Price et une 3D plus que dispensable.

Concernant les décors, outre la forêt bavaroise et son atmosphère sombre avec des plans à la Twilight, il y a plus de réalisme et d’authenticité dans les maisons témoins d’IKEA que dans le film. Seules les 20 dernières minutes rattrapent le néant avec la confrontation finale du Bien vs le Mal. (On vous laisse deviner qui a gagné.)

Hansel & Gretel : Witch Hunters est un bonbon empoisonné qu’on aurait pas dû accepter. A première vue, il avait tout pour être appétissant. Il faudra une dizaine de tic tac pour se débarrasser du mauvais goût laissé dans la gorge et un baril de Gaviscon pour venir à bout de l’acide formé dans l’estomac. Pourtant Hansel nous avait prévenu qu’il ne fallait « jamais manger ces putains de bonbons« . On regrette vraiment de ne pas avoir écouté cette moralité de l’histoire délivrée avec tant de sagesse.

Bande Annonce Hansel & Gretel : Witch Hunters VOST

 

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