Avec Happiness Therapy, David O’Russell offre une comédie romantique avec un brin de folie, un poil de danse, une pincée de rires et beaucoup d’espoirs et d’émotions, portée par des acteurs brillants.

Synopsis

La vie réserve parfois quelques surprises… Pat Solatano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents. Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme. Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé. Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives.

Acteurs brillants

Après un détour sur le drame avec The Fighter, David O’Russell revient vers la comédie avec Happiness Therapy. Un retour fracassant puisque le film a déjà remporté plus de 6 prix et 17 nominations dans les divers cérémonies et festivals pour le moment. Ce qu’on retiendra d’Happiness Therapy est surtout la prestation des acteurs. Bradley Cooper délivre un Pat avec un jeu d’une intensité et complexité qu’on n’attendait pas chez lui. Un rôle inhabituel pour l’acteur de Very Bad Trip. Cooper sait jouer entre la folie, l’humeur et l’optimisme sans jamais de fausse note, ni tomber dans les clichés ou en faire trop.

Il est accompagné par une Jennifer Lawrence qui crève l’écran. Elle aussi joue parfaitement un rôle très loin de Katniss de Hunger Games. La jeune actrice parvient même à garder la lumière sur elle dans une scène d’anthologie face à un DeNiro qu’on avait pas vu aussi bon depuis bien longtemps. Une réelle performance qui se vérifie tout au long du film malgrè son jeune âge. Il est clair que Jennifer Lawrence n’a pas volé son Golden Globe et que l’on assiste dans ce long métrage à la naissance d’une véritable actrice, loin des rôles de bimbos qu’on a pu lui connaître jusqu’à alors. Les seconds rôles ne sont pas à oublier non plus. Outre DeNiro parfait en père trop superstitieux et tout aussi instable que son fils, on a droit à un Chris Tucker  délicieux en malade toujours convaincu d’être guéri, une Jacki Weaver très touchante en mère-poule ou encore Julia Stiles effrayante en épouse abusive. Happiness Therapy vaudrait le détour ne serait-ce que par ses acteurs et la direction de David O’Russell. Mais le film regorge de nombreuses autres qualités.

Qui sont les malades dans cette histoire ?

Adapté du roman de Matthew Quick, Silver Linning Playbook, Happiness Therapy est une ode à la pensée positive, une étude de l’espoir aveugle né de la folie d’un homme et à la folie que ce sentiment entraîne. Happiness Therapy c’est aussi ces personnages décalés et torturés bien écrit, son interprétation assez particulière d’Hemingway. Et surtout une grande question qui se pose : qui est le plus fou ? Qui sont les véritables malades mentaux dans cette histoire ? Pat et Jennifer, qui suivent un traitement, où Pat Senior, son ami, le psy lui-même, les amis et la famille des héros qui se lancent dans des paris fous et souffrent de superstitions dévorantes, qui s’enferment dans des mariages malheureux ou encore terminent dans des bagarres de stades indignes ?

Happiness Therapy possède surtout un scénario qui se veut faussement léger. Certaines scènes demandent plus de réflexions que d’autres, plus d’implication du spectateur qu’on peut le croire au premier abord. D’autres scènes, notamment les crises d’exubérance, de folies ou de violences de Pat sont beaucoup plus violentes émotionnellement et physiquement qu’on pourrait attendre d’une comédie romantique.

Happiness Therapy n’est pas exempt de clichés et défauts, en particulier sur sa fin, trop abrupte et qu’on voit venir dès la lecture du synopsis. Si abrupte qu’il semble que le monteur c’est un peu trop éclaté avec les ciseaux et a enlevé une scène de trop. Mais on lui pardonne très facilement face à la qualité générale du film, du jeu des acteurs, au scénario et la musique. Une musique particulièrement bien choisie car souvent identifiable par les amateurs et qui accompagne toujours parfaitement les scènes. Malgré ces maigres défauts et le manque de surprise ou les manipulations de Tiffany un peu trop évidentes, le Cerveau ne peut qu’encourager ses lecteurs à suivre une belle Happiness Therapy.

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Crédits Images : ©StudiosCanal